Histoires de Biòus

 

 

 

 

 

(I)  la Camargue

(II) la course 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

(I)  la Camargue

 

 

LE DELTA DU RHÔNE ET LE TAUREAU ACPM-210-19

 

Quarante kilomètres avant la mer Méditerranée le fleuve Rhône se divise en deux bras : le grand Rhône à l’Est, le petit Rhône à l’Ouest. Lesquels enserrent l’île de la Camargue. Une faible surface était cultivée, le reste demeurant des étangs d’eau salée, des marais, des landes et des monticules de sable.

 

Le taureau a vécu en Camargue à l’état sauvage sans appartenir tout d’abord à quiconque. Il a trouvé sur ces terres palustres une maigre nourriture et de l’eau. Grâce à ces terres plantées d’arbres qui l’ont abrité des vents très forts il a pu se soustraire aux poursuites dont il était l’objet de la part des chasseurs. Les chercheurs et écrivains, dont le Professeur Paul DIFFLOT, affirment ne pouvoir préciser à partir de quel moment ces bovins se trouvèrent avoir des propriétaires ni quand ils commencèrent d’être gardés par ceux qui s’en étaient attribués la possession.

 

Le labourage avec le taureau de Camargue

Certains auteurs disent : à partir du 18ème siècle les taureaux ont été employés au labour des terres. Mais rapidement gardien de bœuf et gardians renoncent à l’utilisation du taureau. Malgré l’accouplement par joug avec un bœuf docile, comme gouverneur, ils ne se soumettaient pas. Ce premier contact est l’étape qui informe les hommes des aptitudes de ce taureau pour la pratique des jeux. D’abord, organisé dans la cour des mas en formant un rond avec des charrettes, des tonneaux et des planches pour contenir le taureau et permettre aux hommes de se mesurer à l’animal. Ce genre de manifestation se propagera dans les villages et les villes de la Provence et du Languedoc.

 

Le manadier

Le but principal du manadier est de dégager une élite parmi les taureaux qui seront alors des cocardiers. Mais le pourcentage est faible, c’est ainsi que quelques noms vont entrer dans l’histoire de la bouvine
Le taureau sauvage est installé en Camargue depuis des décennies. Il a démontré son intelligence et sa ruse pour les jeux avec les hommes dans la cour des fermes et sur les places des villages. Pour utiliser et généraliser cette pratique une association a été fondée, elle a choisi pour nom "Les Manadiers". Le souci principal des hommes fut de conserver la race pure. Des règlements se mettent en place pour la conduite des élevages. Ce fut d’abord le gardiennage des taureaux par un homme à pied. Celui-ci muni d’une longue barre arrêtait les bêtes à une limite fixée pour la journée. Ensuite, ce fut la pose des barrières et des piquets de bois plantés en terre et rejoints par des fils barbelés.

La codification du Marquis de BARONCELLI


Le gardian André BOUIX raconte : "un jour au Cailar un homme tranchait sur le reste de cette compagnie un peu rude. La coquetterie du Marquis nous laissa baba. Il s’était inventé une tenue chatoyante, colorée avec du beau velours, des chemises violettes ou à pois rouges sur fond bleu ou blanc. Il portait un pantalon de peau de taupe beige agrémenté tout au long d’une raie noire. Il portait avec panache un beau chapeau noir. Des deux saquetons de sa selle pendaient des foulards. Nous les jeunes on badait le Marquis et son penchant pour le raffinement. A nos yeux, les vieux gardians souffraient de la comparaison. Ce fut un coup de maître à partir de ce moment, lentement les gardians apportent plus de soin à leur tenue lors des manifestations taurines".

 

Sources:
* La course camarguaise
* Le Gardian – Annelyse CHEVALIER – édition Courrier du Parc

 

 

 

LE TERRITOIRE DE LA CAMARGUE ACPM-210-20

On peut facilement y distinguer trois ensembles de milieux forts différents :

  • Le premier est celui de la forêt riveraine accompagnant les trajets des Rhône.

  • Le deuxième, les bourrelets alluviaux, les terrains agricoles et les prairies.

  • Le troisième est le domaine palustre et les dépressions avec les marais ceinturés de salicorne plante des lieux salés à tige charnue sans feuille.
    * Les "sansouires" : terres basses portant une végétation particulière.
    * Les terres craquelées d’où jaillissent de bien curieuses touffes végétales.
    * Les étangs immenses d’eau tranquille.

Les prairies, de par leur qualité, possèdent une flore très riche en espèces basses et rampantes composées en majorité de graminées, légumineuses annuelles à fort recouvrement le brachipode" et "badasse" puis la foule des anonymes brome, chiendent, orge, avoine, fétuque, trèfle, vesce et rumex fournissent des herbes pour la nourriture des animaux.

Touffes d’Arthrocemum


Roseau ou phragmite


Salicorne ligneuse ou haricot de mer
Nourriture et pacage du bétail

L’alimentation des animaux:

Lorsque les prés ne donnent pas assez de nourriture il convient d’apporter un complément de fourrage. Les amateurs ou amis de la manade exécutent ce travail que l’on nomme "arriber".

Ce serait le manadier Paul LAURENT qui en 1948 aurait donné un complément alimentaire. Devant la bonne forme de ses bêtes d’autres manadiers ont suivi cette méthode.

 

Arribage
* Les Gardians de Camargue - Courrier du Parc

 

 

 

LE GARDIAN OU GARDO-BESTI ACPM-210-12

A la fin du XIX° siècle et au début du XX° taureaux , chevaux et gardians étaient les maitres de ces grands espaces ; il n’y avait pas de routes bien tracées seulement des drailles,

C’était toute un expédition quand il fallait aller d’Arles à la manade pour porter en jardinière, le pain et des provisions au bayle gardian qui habitait la cabane.

Les visites étaient rares cette cabane étant éloignée de tout centre habité. Les hommes la plupart du temps seuls avec leurs bêtes et les étoiles parlaient peu, mais étaient pleins de bon sens, n’ayant d’amour que pour la manade et leur cabane qu’ils dotaient de tout ce qui leur était utile et pratique. S’ils sont mariés leur femme est en Arles, rares sont ceux qui sont en famille.

Le gardian n’a pas de tenue particulière au métier. En général il porte un pantalon et un gilet en peau de taupe, étoffe beige appelée ainsi parce que en y passant la main on a la sensation de toucher la peau de ces petites bêtes ou bien en peau de diable étoffe indéchirable très solide à petits carreaux noirs et blancs ; le grand chapeau n’est pas porté couramment.

C’est le marquis de Baroncelli quand il créa la « Nacioun Gardiano » qui leur imposa un costume pour donner plus d’unité au groupe.

Le gardian avait un grand amour pour sa cabane, avec les faibles moyens dont il disposait il y apportait le plus d’amélioration possible.

Nous pouvons voir ci-dessus le croquis d’une cabane qui était celle du vieux bayle gardian AUDIBERT de la manade YONNET, où il resta 40 ans .Elle était située au lieu dit « le Cardinal » en basse Camargue. Sa situation est extrêmement bien choisie. D’abord la proximité de l’eau douce du canal provenant du grand Rhône.

Elle se compose d’une cuisine et d’une chambre éclairées chacune par un fenestroun, derrière un hangar pour la voiture du manadier quand il venait apporter les provisions de bouche, devant la porte une laupio ou tonnelle en roseau également qui préservait l’intérieur des rayons du soleil. A gauche une autre cabane, une écurie pour deux chevaux. Entre le hangar et cette écurie une cour pour enfermer et capturer les chevaux de monture ou les avoir sous la main. Non loin de la cabane l’escalassoun (échelier) c’est un mirador excellent d’où la vue porte de loin. .

A l’intérieur de la cuisine contre le pignon en brique, une cheminée en pierre de Fontvieille, un petit placard puis une grande jarre dans laquelle on mettait la réserve d’eau douce prise dans le canal : cette eau contenue dans des jarres à l’ombre ne se corrompt jamais.

Le mobilier était complété par une table et deux bancs en bois blanc et d’un garde manger suspendu à la poutre faîtière de la cabane ; pour le préserver des rats et des fourmis, était placée en dessous une bouteille en verre dont le fond enlevé permettait de passer la corde de suspension. Au saunié (saignée) était également suspendue une lampe à pétrole.

Dans la chambre se trouvait le lit « la bresso » sorte de caisse en planches remplie de paille,, posée à 60 cm du sol sur quatre piquets fichés en terre, draps et couvertures complétaient la literie, à côté une petite étagère pour supporter le caleù (lampe). Suspendus aux chevrons quelques crochets servant de porte- manteaux

 

 


Intérieur d’une cabane reconstitué (muséon arlaten-Arles)
*Camargue et Gardians - Carle Naudo

 

 

 

LA VIE DU GARDIAN ACPM-210-13

Toujours matinal, chaque jour le bayle gardian après avoir fait ses ablutions au bord du canal, montait à l’escalassoun pour constater dans quelle direction les bêtes s’étaient dirigées pendant la nuit, sellait son cheval préparait sa biasso (besace) pour la journée et partait en direction des taureaux.

Son premier souci est de reconnaitre ses bêtes et principalement les vaches pleines, celles-ci ayant pu mettre bas et les petits veaux n’étant pas capables de suivre leur mère, le gardian doit les rechercher, il en trouve parfois au milieu d’un étang au sec sur une petit radeau (îlot) choisi par la vache qui le met ainsi à l’abri des chiens et des renards. Le gardian prend la jeune bête la transporte sur un terrain sec ou dans le bouvau s’il n’est pas loin. La mère vache si elle n’y vient pas d’elle-même y est amenée à l’heur de la tétée, ceci pendant 12 à 15 jours temps nécessaire pour que le veau puisse suivre la manade.

Au printemps le gardian fait sa provision de crin pour faire les sedens c’est la tonte des juments, car seules les juments sont tondues  et seul le crin de la crinière est employé parce qu’il est plus souple.

C’est aussi au printemps qu’on pratique la castration des chevaux entiers destinés à être dressés.

Les gardians profitent des premiers beaux jours pour remettre de nouvelles clochettes aux bêtes qui ont pu les perdre durant l’année, afin de mieux récupérer par le son les bêtes trop coureuses.

Pendant la garde du troupeau une fois la manade tranquille »au chaumadou » le gardian tout en surveillant ses bêtes taillait du bois, gravait la corne à la pointe du couteau travaillait le crin et fabriquait de petits chefs-d’oeuvre dont on peut admirer quelques exemplaires au Muséon Arlaten. On voit que le gardian n’est pas à cheval toute la journée comme on pourrait le penser. Il garde aussi ses bêtes bastoun planta, c'est-à-dire appuyé sur son bâton.

 

 


Gardian « bastoun planta »


Le gardian vient de trouver un veau de naissance

Sources :
*Camargue et gardians-Carle Naudo

 

 

 

LA CABANE CAMARGUAISE ACPM-210-14

Il existe 2 types de plan de cabane :

- à une pièce

- à deux pièces, chambre dans l’abside et cuisine (salle commune).

Une fois la cabane terminée et les menuiseries posées, le cabanier au faîte de son échelle ira clouer la traverse de bois qui fera les bras de la croix. C’est le dernier geste de la construction comme pour demander la protection du ciel.

La question a été posée pour savoir d’où venait cette croix et pourquoi.

Beaucoup de suppositions dont une : le grudié servant à joindre les extrémités des roseaux du haut de la croupe autour duquel ils se resserrent et sont liés avant d’être recouverts, restait en pointe très apparente.

La construction a dû rester longtemps ainsi, mais, lors de l’évolution du christianisme et surtout lorsque la Camargue était sous la domination des abbés d’Ulmet et de Sylvéréal ce dût être un acte de foi, peut-être même une obligation que de transformer cette pointe en emblème du Christ.

Cette explication en vaut une autre, et la croix est restée 

 

La cabane camarguaise n’est pas réservée aux seuls gardians. Il y a la cabane du vannier (souvent provisoire), celle du pêcheur, celle du salinier

Sources :
*les cabanes de Camargue, Marius Lautier « Lou Salinié », éditions Bendor
*Camargue et Gardians Carle Naudot

 

 

LE TRAVAIL DU GARDIAN ACPM-210-21

 

La garde à bâton planté est l’essence même du métier de gardiens de taureaux. Consiste à rester auprès des bêtes lorsque les prés ne sont pas clôturés. Cette façon de garder permettait de connaître les bêtes selon Marcel REYNAUD. Le soir il fallait rentrer les bêtes dans un enclos. Le gardian à pied, bâton à la main, faisait comprendre aux bêtes que le moment de s’enfermer était venu. Chez les frères THIBAUD à Saliers (Gard) cette façon de procéder a été conservée jusqu’en 1949.

 


Le gardian ARQUIER de la manade REYNAUD

Depuis 1950, la pose de barrages a modifié la garde des taureaux.

Trier les taureaux

Le tri des taureaux est effectué pour des actions bien ciblées :

Séparer les lots, mener les "bious" à l’embarquement, séparer les veaux des mères, les soigner (fascinante opération rituelle et nécessaire).

 

 

La ferrade :

La ferrade est restée une opération importante au sein de la manade. L’animal doit être immobilisé au sol pour le marquage au fer rouge sur la cuisse et l’"escoussure" (entaille) à l’oreille. Le manadier appelle ses amis car le besoin de main d’œuvre est grand. Un bon repas est offert à tous les invités à la fin du marquage.

La ferrade s’est développée depuis 1950. Désormais l’accueil du public ne se fait plus au frais du manadier, mais à son profit. Elle est devenue une manifestation permanente les mois d’été et apporte un soutient financier important pour faire vivre la manade.

 

Bistourner :
Consiste à émasculer un taureau en sectionnant les glandes génitales par écrasement des canaux et d’éviter ainsi un nombre trop important de reproducteurs.

Les prophylaxies :
Une fois par an les animaux doivent être contrôlés afin d’identifier les éventuelles maladies contagieuses.

L’escoussure :
Ancienneté 1813. Signifie échancrer l’oreille gauche de manière à distinguer chaque élevage

 

 

Une stèle au bord du vieux Vistre rappelle une tragédie : le 29 octobre 1977 les eaux du Vistre montent à vue d’œil, les pâturages sont inondés. Tôt le matin, le manadier AUBANEL avec ses gardians professionnels et le renfort des amateurs sont là pour évacuer les animaux. Coquelet de Saint-Genies des Mourgues et Marcel FERRAUD de Bernis battent les prairies sous les eaux. Les points de repères disparaissent. Soudain Coquelet et son cheval disparaissent dans un immense trou, ils ne remontent pas. Marcel FERRAUD essaye de l’aider, il y laisse lui aussi la vie.

 

 


Le poète et manadier Joseph d’Arbaud
Grand défenseur des traditions Camarguaises

Louange du gardian

La définition de Jean AICARD : les gardians sont une race libre, intrépide, sauvage, vivant au soleil et amoureux de son désert.

André BOUIX donne une notion réaliste : un gardian est un berger de taureau. La différence avec le berger est qu’il travaille les jours de fête. Il monte à cheval, cela lui donne du prestige.

Marie MAURON donne une image colorée du gardian : Cet homme de dure peine, ce centaure de gloire, ce gardian, chevalier qui en effet chevauche fer à l’épaule. Oui, c’est le héros de Provence. Celui que l’on acclame aux arènes l’été dans les avenues de nos villes ou bondit fou le lâcher de taureaux. C’est pourquoi, il est fier traversant au trot de sa bête, encore plus fier quand vainqueur dans les jeux comme dans les spectacles taurins, on l’applaudit, on l’acclame. Il est celui par qui un peuple communie.

 


Le Marquis De Baroncelli-Javon
Manadier au mas de l’Amarée en 1930

Le gardian de métier

D’après Charlon RIEU "Es un mestié dé glori"

Avec BARONCELLI le travail de gardien de bœuf est devenu un métier de chevalier.

 

 

Sources :
* Les gardians de Camargue par Annelyse Chevalier
* Le Taureau de Camargue - J. de Flandreysy et G. Bouzanquet

 

 

 

 

 

II la course 

 

 

 

 

ÉTAT DES RECHERCHES SUR LA COURSE CAMARGUAISE  ACPM-210-15

La connaissance de l’histoire de la course camarguaise, dont la localisation laisse pressentir l’enracinement, est d’autant plus importante que les jeux avec les animaux sont depuis longtemps l’objet de l’hostilité des autorités et que la course de taureaux, qu’elle que soit sa forme, camarguaise ou autre est actuellement interdite, sauf lorsqu’elle repose sur une tradition ancienne.

- La course de taureau est donc tributaire de son histoire, histoire à propos de laquelle une série d’informations, étayées sur des faits réels ou légendaires, circulent.

- La tauromachie pratiquée dans le Sud de la France, qu’elle soit de type ibérique, landais ou camarguais, puiserait ses sources dans l’Antiquité : elle serait l’héritière à la fois des cultes du taureau et des jeux taurins antiques

D’origine populaire et rurale, la course camarguaise serait née des jeux pratiqués depuis très longtemps dans la cour des mas de Camargue par les valets de ferme habitués à côtoyer et à affronter les taureaux à l’occasion des différentes opérations d’élevage et du domptage de ces animaux pour le labour.

A l’origine spontanés, soumis à aucune règle, ces jeux auraient été codifiés à la fin du XIXème siècle ou au début du XXème siècle par le Marquis Folco de Baroncelli-Javon. De cette codification serait née la course camarguaise telle que nous la connaissons actuellement.


Jeux dans la cour des mas

Le marquis Folco de Baroncelli-Javon

La Provence de l’Ancien Régime offrait couramment des jeux taurins à ses visiteurs de marque, il n’en va pas de même pour les communes languedociennes.

Dès le XVIIIème des spectacles taurins sont pratiqués à Marseille : un arrêté municipal du 23 juin 1770 fait état d’une "course" et d’un "combat" de taureaux organisés sur la Plaine Saint-Michel. En 1775 une "course" est signalée dans la cour de l’adoubadou, c’est-à-dire dans la cour de l’abattoir. Et en 1819 à Villeneuve.

1821-1829, les bouchers marseillais se réunissent pour organiser dans un amphithéâtre près de la Place Castellane un "combat" de dogues et de taureaux.


« Segren » de la manade Fanfonne Guillierne

Les origines des jeux taurins

Les plus anciennes mentions datent de l’époque médiévale et concernent la ville d’Arles : le 27 mai 1402, en l’honneur de Louis II, Comte de Provence, on fit combattre dans la cour de l’Archevêché un taureau contre le lion de la ville, lion que le Comte de Provence entretenait à Arles pour ce genre de combat.

Des combats de taureaux auraient eu lieu à Arles au XVème siècle. Il est fait nettement allusion à une pratique de jeux taurins dans la même ville dès le XIIème ou le XIIIème siècle, lors de la foire qui, durant la République (1131-1239) se tenait la veille de Pentecôte et qui fut renvoyée au 2 et enfin au 3 mai.

Les mentions des jeux taurins sont fréquentes pour Arles et la Camargue dès le XVIème siècle, à partir du XVIIIème siècle pour Nîmes et les villages du Gard méridional, à Avignon et ses environs au XIXème siècle. Elles demeurent relativement rares dans l’Hérault.

Une course d’un taureau et quatre vaches est donnée en spectacle en 1559 au Cardinal de Lenoncourt. Le combat d’une génisse contre un lion et une course de taureaux sont offerts en 1564 à Charles IX et Catherine de Médicis.

Une course de taureaux est organisée en 1596 à l’occasion de la venue du Duc de Guise, une autre en 1622 pour celle de Louis XIII. Parmi les spectateurs de ces manifestations se comptaient non seulement le haut personnage honoré mais aussi sa suite, les autorités civiles locales, les membres de l’Aristocratie et la bourgeoisie arlésienne. Nous avons vu au milieu du XVIème, peut-être même dès le XIVème et XVème siècle, les gentilshommes participer aux ferrades du terroir arlésien.

* Secrets d’abrivado, Editions Gilles Arnaud

 

 

 

JEUX AVEC LES TAUREAUX  ACPM-210-16

 

Dès 1567, les jeux vont consister à un lâcher de taureaux sur une place, dans un champ clôturé avec des charrettes, des voitures à chevaux et des ballots de paille en général dans la cour des mas. Il n’y avait aucune réglementation.

Ces jeux auraient débordés dans les rues des villages et des villes au début du XIXème siècle.

A cause de nombreux accidents, les jeux avec les taureaux furent interdits de 1700 - 1788. Les populations n’acceptant pas cette prohibition continuèrent à en organiser

Jeux nombreux et variés :

Sur les cornes de l’animal étaient fixés des fleurs, des foulards, victuailles, cocardes, louis d’or que les amateurs devaient enlever.

Le jeu des chaises, du mât de cocagne ou du tonneau ou faire courir un taureau à la corde

Course ancienne de taureau 


Attente au trident

Occasions et formes de jeux :

On profite du remariage d’un veuf ou d’une veuve pour lui faire payer une course. En 1788 à Saint-Gilles la jeunesse menace de charivari un veuf sur le point de se remarier s’il ne donne pas l’argent nécessaire à l’organisation d’une « course »

 

Course d’amateurs

En quoi consiste "une course de taureau" sous l’Ancien Régime ? Autant à provoquer l’animal pour le faire courir, qu’à courir pour lui échapper.

Rien ne règlemente la participation aux courses. On excite le taureau à coups de bâtons ou de tridents, en agitant un chapeau, l’exploit consistant à saisir l’animal par les cornes, à le déséquilibrer.

En quelques rares occasions les animaux sont porteurs d’objets plus ou moins inattendus. Les cocardes, éléments centraux de la course camarguaise que nous voyons apparaître dès la première moitié du XVIIIème siècle, peut-être même avant. Pierre Dupuy signale leur présence dès la fin du XVIIème dans les courses données à Nîmes. La cocarde semble être avant le XIXème siècle, très occasionnelle, autant que les chats attachés à la queue des taureaux.

Spontanées les courses le sont plus ou moins, elles varient selon les lieux et les occasions. A la campagne elles se déroulent dans un champ parfois entouré de charrettes ou bien dans une cour de ferme. Dans les villes et villages elles sont plus organisées. La place choisie est soigneusement décorée et pourvue de véritables gradins en bois


Gasade du Petit Rhône

Anouble réservé aux femmes

Ferrade - juillet 1929

 

Sources :
* L’Homme et le Taureau Collection André Pitte
* Archives de l’Hérault

 

 

 

ORIGINE DE LA COURSE LIBRE ACPM-210-17

En 1805, lors d’une fête à la gloire de Napoléon en Arles, une course est organisée dans des arènes qui n’étaient qu’un plan de charrettes, les taureaux destinés au combat étant amenés dans la ville durant la nuit par des cavaliers armés de tridents.

Devant la popularité de ces jeux, l’autorisation officielle de faire des courses fut donnée en 1810. Un accident mortel entraînera une nouvelle interdiction en 1833.

En 1850 une loi est votée qui punit d’une amende avec emprisonnement quiconque exercera publiquement et abusivement de mauvais traitements envers les animaux. Cette loi provoquera une nouvelle interdiction des courses en 1851, avant d’être levée dès l’année suivante.

 


Arrivée de taureaux à Arles boulevard des Lices

Arrivée de taureaux à Nîmes - Jean Laffont

La légalisation des courses de taureaux

dans le département du Gard

 

En l’honneur de la Fête du Prince-Président Monsieur le Préfet du Gard autorise une course de taureau qui doit se dérouler le 15 août 1852, c’est aussi la date anniversaire de Napoléon 1er.

La première course libre, organisée en France se déroule dans le village de Vergèze avec les taureaux de la Manade Pichéral. Les spectateurs étaient nombreux. "Cinq ou six mille âmes".

Le terme de "course libre" provient de cette période.

La course tant désirée et tant de fois interdite devient à partir du 14 août 1852 libre de toute interdiction.

La liberté d’organiser des spectacles taurins dans toutes les villes et tous les villages, sous le couvert des municipalités, payés sur leurs fonds propres et offerts gratuitement aux spectateurs

 


Arrivée de taureaux à Marsillargues

Ferrade - Juin 1925
* Patrick Bruguière « Une tradition régionale »

 

 

 

UNE TRADITION RÉGIONALE ACPM-210-18

Arrivée de taureaux avec Henri Aubanel

Dès le début du XIXème siècle le taureau camarguais et la fête patronale sont indissociables, car qui dit fête dit taureau dans la Camargue Languedocienne. Le taureau est l’élément moteur de la fête, c’est principalement dans les milieux populaires que s’affirment cette passion. Elle est le centre et l’âme de toutes les autres traditions.

La course de taureau est l’élément moteur de la vie festive. Les différents jeux proposés tels la course de chevaux, les courses d’hommes, la course en sac etc.… ne viennent qu’en complément.

Les courses se déroulent en général de la mi-avril jusqu’à la fête Saint-Martin, le 11 Novembre. Les dates traditionnelles des courses de taureau coïncident avec les fêtes.

Les fêtes nationales :

Les 9 et 10 juin 1811, pour la naissance du Roi de Rome, courses organisées à Nîmes sur le chemin de Montpellier,

La fête anniversaire de Napoléon 1er, le 15 août,

La fête du Roi Louis-Philippe, début mai.

Les fêtes patronales dites « fêtes votives ».

Les courses se déroulent soit, dans un amphithéâtre romain comme à Nîmes depuis 1813, et ensuite à Arles, dans un cirque (arènes) construit à demeure, sur la place de la ville ou du village


Abrivado à Aigues-Mortes

Les cent taureaux

Le 18 fructidore An IX (5 septembre 1800), le Préfet du Gard J.B. Dubois décrète une nouvelle fois les arrêtés du 20 fructidor An IV, 16 pluviôse An V et 26 floréal An VI « que toutes les fêtes locales ou ( votes ) sont interdites dans toutes les communes du département du Gard. Ceux qui…se réuniraient…pour célébrer de semblables fêtes, faire courir des taureaux etc…seront dénoncés aux tribunaux comme formant des rassemblements séditieux.

Malgré toutes ces vicissitudes, les courses perdurent. A la naissance du Roi de Rome le 20 mai 1811, Napoléon 1er fait lever tous les arrêtés d’interdiction de coures de taureaux.

Le baron ROLLAND, Préfet du Gard, envoie une lettre circulaire aux Maires du département rédigée en ces termes:

« Vous pouvez renouveler les anciens usages, chers aux habitants de ces contrées, tels que la course, la lutte, les jeux avec les taureaux et autres spectacles propres à donner au peuple cette gaîté qui caractérise le habitants du Midi ».

Napoléon 1er légalise donc les course de taureaux dans le département du Gard, mais aussi dans tous les départements qui ont coutume de les organiser.

 

En 1912 la course à la cocarde est légalisée au Congrès de la Fédération Taurine qui décide d’imposer les règles. En 1913, il y avait chaque dimanche une course à Nîmes, Lunel, Beaucaire, Vauvert, Saint-Rémy de Provence et Châteaurenard ainsi que les villages voisins.

En 1921, la direction des arènes de Lunel décide de n’accepter en piste que des raseteurs vêtus de blanc. Nîmes va, de son côté accueillir le Congrès des Sociétés Taurines, un règlement complet va voir le jour et interdire le travail à la mode espagnole. On retrouve dans le règlement un article relatif à la présence médicale et au matériel de première urgence. En 1928, on commence à penser à une mutuelle des raseteurs avant que l’amicale ne soit fondée en 1937.

Les taureaux croisés vont disparaître entre les deux guerres.

Début de la course libre et des grands trophées, comme la Cocarde d’Or en Arles et la Palme d’Or à Beaucaire.

En 1975, le gouvernement de la République, annonçait que la course libre, devenue course camarguaise, était promue au rang de sport national.

 


Raseteur Christian Chomel

Le raseteur Christian Chomel

Sources :
* Patrick Bruguière « Une tradition régionale »

 

 

 

SYNDICATS DES ELEVEURS DE TAUREAUX DE RACE CAMARGUE ACPM-210-22

La "Race di Bioû"

La majorité des taureaux élevés en Camargue appartiennent à la "raco di biou ". La taille est un mètre vingt pour les femelles et un mètre trente pour les mâles. Son pelage est brun foncé ou noir ; ses cornes longues et fines, portées dressées en forme de lyre qui confère à ce taureau une identité indéniable.

Ce taureau possède une grande intelligence, celle-ci ajoutée à la finesse de son corps en font un bon animal pour les jeux dans les arènes.

Cette race a été agrée en 1999 par le Ministère de l’Agriculture. Le siège de cette association d’éleveurs est au Mas de Rousty en Arles Bouches-du-Rhône. Elle est ouverte à tous les manadiers. La majorité des adhérents proviennent des plus anciennes et plus grandes manades.

L’élevage du taureau

Madame PEYTAVIN, présidente de l’Association des éleveurs de taureaux de courses camarguaises nous a reçus. Le siège de l’association est à Salier dans les Bouches du Rhône. Elle regroupe trente cinq manadiers. Mme PEYTAVIN rappelle le rôle de l’association dont le but recherché est de maintenir la race pure. Pour atteindre ce but il faut mettre en pratique les directives du Service national de la génétique qui conseille la tenue d’un livre de la généalogique portant identification des animaux. Un teste A.D.N. est conseillé avant les saillies. Sur ce livre est mentionné la date des saillies et des naissances.

Conseils pour la pratique de l’élevage

  • Les animaux vivront six mois par an sur les terres salées du sol camarguais.

  • L’expérience a prouvé que les plantes de ces prairies, sur sol salé, favorisent les qualités demandées à un bon cocardier.

  • Déplacer les bêtes tous les deux à trois mois pour éviter le sur pâturage.

  • L’eau pour abreuver doit être douce.

  • Les éleveurs donnent une préférence aux jeunes étalons.

  • La vache donne naissance à son premier veau entre trois et quatre ans.

  • La gestation est de neuf mois.

  • Il est conseillé d’avoir un hectare de terrain par animal et d’introduire un étalon d’une descendance différente tous les cinq ou six ans.

  • Une sélection rigoureuse des reproducteurs est souhaitée pour améliorer le cheptel. Le résultat est visible au bout d’un délai de vingt ans environ.

Le manadier

Le but principal du manadier est de dégager une élite parmi les taureaux qui seront alors des cocardiers. Mais le pourcentage est faible, c’est ainsi que quelques noms vont entrer dans l’histoire de la bouvine.

Le Marquis possédait "Lou Provenco". Le "Sanglier" fut le plus prestigieux, le plus grand des cocardiers, dont la tombe est visible au Cailar. "Segren-vovo", "Le Clairon", "Goya" et "Camarina" furent statufiés.

  • Le Sanglier appartenait à la mande GRANON-COMBET, il est mort le 22/10/1933 et fut statufié  au Cailar (Gard).

  • Vovo appartenait à la mande Henri AUBANEL, sa statue érigée Square BARONCELLI aux Saintes-Marie de la Mer a été inaugurée le 24 juin 2010.

  • Goya appartenait à la manade Henri LAURENT, sa statue édifié en 1981 à Beaucaire.

  • Le Clairon appartenait à la manade Fernand GRANON, sa statue érigée en bronze fut démontée et sans doute fondue pendant la guerre 1939-1945. Le sculpteur Camille SOCCORSI fut chargé de remplacer celle disparue et depuis 1963 Le Clairon à sa statue à Beaucaire.

  • Camarina appartenait à la manade CHAUVET, sa statue est à Sénas (Bouches-du-Rhône).

Sources :
* Les gardians de Camargue par Annelyse Chevalier
* Le Taureau de Camargue - J. de Flandreysy et G. Bouzanquet

 

 

 

LE TRANSPORT DES TAUREAUX DE COURSE ACPM-210-23

Les taureaux de la prairie aux arènes

Une course est composée de six cocardiers. Pour satisfaire la demande, le manadier choisit les taureaux, ceux-ci sont poussés vers le bouvaoû pour embarquer dans le char

Évolution dans le transport

D’abord à pied puis en char hippomobile enfin en char automobile
Déplacement du troupeau avec un seul gardian

Les gardians ont accompli leur mission. Les taureaux sont bien arrivés aux arènes

 

Sources :
* Les gardians de Camargue par Annelyse Chevalier
* Le Taureau de Camargue - J. de Flandreysy et G. Bouzanquet

 

 

 

UN MANDUELLOIS FONDATEUR DES ARENES DE BEAUCAIRE ACPM-210-24


David, Henri SABATIER
Fermier du champ de foire (pastel non daté)

David , Henri SABATIER né à Manduel ,le 10 thermidor de l’an 5 de la République, ( 28 juillet 1797)décédé à Manduel le 25 avril 1887.

David, Henri SABATIER, viticulteur à Manduel, épouse Marthe GRANIER et fonde à Manduel la distillerie SABATIER-GRANIER. Il a également une manade, ce qui explique cette initiative de construire des arènes à Beaucaire. Nous ne savons pas si cette manade était implantée à Manduel ou à Beaucaire, mais la tradition familiale veut que David, Henri SABATIER malgré son âge avancé visitait sa manade à cheval, ce qui laisse supposer qu’elle devait plutôt se trouver sur le territoire de la commune de Manduel.

 


Achille SABATIER , son fils (1840-1925)
Maire de Manduel de 1874 à 1885 et de 1888 à 1892

 

 

  • En ce début du 19ème siècle, curieusement, malgré la popularité des courses de taureaux, la ville de Beaucaire n’a jamais envisagé de faire construire des arènes en dur. Les jeux taurins se déroulent comme dans la plupart des villages, dans des enceintes de charrettes et de tonneaux. Ces manifestations sont moins nombreuses que de nos jours, et la ville n’estime pas nécessaire un édifice dont la réalisation lui parait onéreuse pour une utilité contestable.

  • Le promoteur du projet de construction des arènes ne sera même pas beaucairois.

  • Ce sont deux personnages originaires de Manduel SABATIER et BANCEL, conjointement fermiers du champ de foire qui demandent à la municipalité   « l’autorisation de donner des courses de taureaux dans un terrain qu’ils ont acquis et où ils veulent faire construire des arènes » .

  • Il s’agit à ce moment-là d’un simple projet sur lequel la ville est d’accord puisqu’elle n’a aucun terrain communal à céder pour cet usage et qu’on ne lui demande pas de contribution financière. Mais le projet n’est pas concrétisé. En fait on n’en entend plus parler.

  • Monsieur SABATIER qui a ajouté à son patronyme celui de sa femme et se fait appeler SABATIER-GRANIER est à nouveau fermier du champ de foire de 1825 à 1834. Il le sera encore de 1841 à 1846 et une dernière fois de 1854 à 1862.

  • C’est durant l’une de ces périodes que les arènes sont construites, mais l’on ne sait pas laquelle.

  • Ce qui ajoute à l’incertitude sur leur date de naissance c’est qu’elles figurent sur un plan du champ de foire daté de 1853, alors que la ville affirme dans un mémoire imprimé que l’autorisation de les construire n’a été donnée que le 10 novembre 1854.

  • SABATIER-GRANIER aurait-il de son propre chef et sans consulter la ville fait construire les arènes sur un terrain communal ? C’est ce que la ville soutiendra, mais c’est difficile à croire, car il ne s’agit pas d’une simple cabane. Le chantier d’un tel bâtiment, dans un endroit aussi connu ne pouvait pas passer inaperçu. Au départ il est vrai, il ne s’agit principalement que du mur qui délimite la piste. Abattu par une crue du Rhône, il sera immédiatement reconstruit. Malgré les affirmations de la ville, la présence des arènes sur le plan officiel cité plus haut laisse peu de doute sur leur existence dès 1853.

  • La ville qui n’entretient pas de bons rapports avec son fermier, affecte d’ignorer la présence des arènes, sauf lorsqu’il s’agit de demander à Monsieur SABATIER-GRANIER

  • de les détruire et de rendre le terrain dans son état d’origine.

  • Le fermier ne se rend guère sympathique pendant toute la durée de ses fermages, et cherche par tous les moyens à faire réduire le montant de son bail et même à le faire résilier.

  • Les arènes deviennent un enjeu entre les parties; les choses iront jusque devant les tribunaux sans résultat.

  • Cette invraisemblable affaire va durer encore plusieurs années émaillées de propositions, de contre-propositions, de tentatives d’arrangement sans lendemain.

  • En février 1874 la ville reçoit une nouvelle pétition d’habitants de Beaucaire qui demandent la conservation des arènes, (la première datant de juin 1866).

  • Ce n’est qu’en 1874 que SABATIER-GRANIER sans doute conseillé par son fils alors Maire de Manduel offrira à la ville de lui vendre les arènes pour 6000 francs. La ville lui en propose 4000 et l’abandon des loyers impayés . C’est de cette façon que les arènes sont devenues propriété de la ville de Beaucaire.

 

Arrêté portant des mesures de police (3 juillet 1855)

 

Plan du champ de foire (1854)


Les Arènes de Beaucaire en 1855
(partie d’affiche annonçant une course de taureaux)

 

 

 


Façade de la maison SABATIER-GRANIER

Sources :
* Jean Roche, pour le bulletin d’histoire et d’archéologie de Beaucaire et Henri Sabatier, descendant de David, Henri Sabatier.
* Photos collection particulière: Henri Sabatier (Sèvres).

 

 

 

LA COURSE CAMARGUAISE ET LES FETES TAURINES A MANDUEL :

  • La Région Languedoc-Roussillon et la Région PACA, ont la fierté de posséder une tradition qui rassemble tout un peuple.

  • Cette tradition s’axe autour du cheval et du taureau.

  • De cette culture propre à ces régions, découle la course camarguaise, sport unique au monde qui se déroule dans des arènes de Mars à Novembre, sur quatre départements, et représentant 900 courses par an.

  • Cette pratique a connu de multiples évolutions tant au niveau de la pratique que de la règlementation , et, désormais de la sécurité.

  • Cette pratique ancestrale vise à mettre en duel des hommes  vêtus de blanc appelés raseteurs avec des taureaux de race camargue à la robe noire et aux cornes pointées vers le ciel.

  • Les raseteurs  sont reconnus pour leur courage et leur technique. Après avoir subi un apprentissage à l’école de raseteurs et un passage en course de Ligue, ils sont fin prêts pour affronter des bêtes âgées au minimum de 6 ans.

  • Le taureau dispose de 15 minutes pour défendre ses attributs. Ses qualités de cocardier ou de barricadier, font de lui un adversaire redouté. Le taureau doit se faire respecter par les tenues blanches. Par son intelligence, il use de stratagèmes pour contraindre les raseteurs, allant parfois jusqu’à les blesser.

  • Si les raseteurs et les taureaux ne seraient rien l’un sans l’autre, «  le biou demeure le roi  » . Tous possèdent un nom, s’ils ont les qualités requises, une carrière s’offre à eux. Ils participent ainsi à sept courses maximum dans la saison, plusieurs années durant.

  • La course camarguaise,même si au niveau purement matériel se résume à deux heures de spectacle, comprend tout un travail  fait en amont.

  • Les taureaux sont élevés dans une manade.

  • Un travail de sélection est effectué sur le cheptel. De leur naissance jusqu’à trois ans ils vont rester dans les prés.

  • De nombreuses contraintes interviennent au niveau sanitaire et vétérinaire avec de multiples contrôles.

  • Les raseteurs doivent suivre un entrainement  rigoureux quotidien, aussi bien physique qu’alimentaire. Cette activité nécessite une grande part de mental. Le moral demeure la locomotive pour effectuer une carrière.

  • La course camarguaise a cette force de pouvoir offrir à tout un chacun quelque chose.

  • Chacun s’y retrouve en encourageant un raseteur ou un  taureau.