Démographie 

 

Tableau

1304-1306  1321-1322  1663 1709 1758 1759  1767 1774  1789  1790  1791  1793  an II (nb hab.) 1793-1794 An VIII  An XII  Statistique générale sur les communes du Gard : questionnaires (1838)
    (Sauzet, 1979 p. 394 AD C 908)  (Lacroix 1986) (Ménard 1875 t. VII p.636)  (Enquête des Bénédictins?(1)) in Thomas 1908 :

Séguier (réponses au x questions d'agriculture)  Bibl. mun. de Nimes, ms. 66,  fos 92 & suiv.

e

(Enquête des tabacs? (2)) (Dénombrement de la sénéchaussée de Nîmes ?(3)) (Délibération 14 février) tableau des capités [capitation!?]

(Dénombrement de la population 1790-1791? (4))

 

(Rouviere 1887 I p.530) arrêté du 11 mars 1791 ADG I, L, 4, 2, n°280) Tableau général de la circonscription des paroisses en 1791 

(Dénombrement de la population 1790-1791? (4))

 

 (État de la population lois des 11 et 20 avril 1793 (5)) (Rouviere 1889  IV p.405) ADG 12 M 5 : ÉTAT DE LA POPULATION AGRICOLE EN L'AN II (Dressé en exécution de la loi du 22 floréal sur la formation du livre de la bienfaisance nationale.) : (« Sur la population effective il y a de compris 34 défenseurs de la patrie. ») (6) (Dénombrement par communes  26 floréal VIII (7)) (Tableaux des communes 12 fructidor XII (8))  
(Thomas 1908) 850 h (nb habitants/feu = 5 
==> 170 F (*4 = 680) 

86 F  (~344 h.) ((nb feux) Menard preuves XXII p.41 ???)

(Thomas 1908) 975 h (nb habitants/feu = 5 
==> 195 F (*4 = 780) 

106 F (~424 h.) ((nb feux) Ménard 1875 t. VII p.636

~510 h (450 catho. + 60 prot. abjuration (1672-1679):  1)  120 F ~ (480 h.) 140 F et 600 h (soit *4.3) 200 F (~800 h.) 940 h  124 F(?) (496 h.) 282 F  (~1128 h.)  280 F (~1120 h.) 1000 âmes

1 curé, 1 vicaire, avec Redessan, 1 vicaire, pour succursale

1055 h
(F ?)
1109 h
& F 269
1158 h 1208 h 1471 h (354 familles => 4,15 h/famille)

Données

(1 à 8) cf. Lacroix 1986 (MG XXVI) : voir ses références bibliographiques

Recherches aux ADG
  • 1791 ADG I, L, 4, 2, n°280 : arrêté du 11 mars 1791  Tableau général de la circonscription des paroisses en 1791
  • 1790-1793 : ADG L 981 Emploi des sommes destinées à diminuer la mendicité. Ateliers de charité. Tableaux de population • 1790-1793 (Rouviere IV p.405 ADG 12 M 5)
  • 1790 : L 979 : Mendicité. Enquêtes par communes donnant les chiffres de la population, des feux, des invalides, les causes de la mendicité, etc. Taxe de 3 sous par lieue 1790
  • 1790 : L 980 : États de mendicité par commune • 1790 
  • An II : L 1479 : Agriculture. Tableaux de la population agricole et des animaux ruraux • an II (l'enquête de l'an II doit donner à la fois le nb d'habitants et le nb de feux! ADG L 981)
  • 1792 An 2 : ADG L 1339 : Population de quelques districts (communiants et population agricole) 1792, an II
  • 1807-1809 ADG 6M 102 : Tableaux numériques de la population des communes du département de plus de 1000 âmes. Ventilation maisons, feux, bourgeois; marchands, propriétaires et autres. 
  • ADG 6M 103 :  États numériques de la population des communes avec indication de sexe,
    situation matrimoniale, culte, édifices culturels • 1819-1826
  • 1791 : (Rouviere) ADG I, L, 4, 2, n°280

 

Annales du Midi :1908 p.469-487
La population du Bas-Languedoc à la fin du Xllle siècle et au commencement du XlVe
Louis J Thomas

Le mot feu a désigné tout d'abord une maison et le ménage qui l'habite. Il semble donc facile, en comptant cinq personnes en moyenne pour chaque ménage, de connaître le nombre approximatif des habitants d'une circonscription pour laquelle on possède la liste ou l'état des feux à une date donnée.
Mais le mot feu a pris, en même temps, le sens d'unité imposable. La taille due au seigneur, l'aide ou le subside accordés au roi prennent le plus souvent, en Languedoc, la forme d'un fouage, impôt direct évalué à tant par feu, c'est-à-dire par ménage soumis aux redevances en argent ou de les payer !.
Dès lors, les listes de feux établies par les officiers royaux en vue de la répartition ou du paiement d'un subside ne sauraient nous renseigner sur le nombre des habitants; car tous les feux-ménages n'y sont pas comptés, mais seulement les feux « estimés », ceux qui doivent ou peuvent payer le Les clercs ni les nobles ne sont compris dans ces evaluations ni les pauvres » ou « débiles » , c'est-à-dire en Languedoc et au XIVe siècle ceux dont la fortune n'atteint pas en capital la valeur de 10 livres

Les données 1306 & 1321-1322 de Thomas (et sans doute celles de Ménard) sont basées sur les "enquêtes de l'assise" et où les différents feux (taillables, débiles, nobles) sont distinguées. De plus comme ces enquêtes n'avaient pas, au moins directement, d'objet fiscal, les consuls n'avaient pas tendance à distordre les comptages. Par contre l'écart entre Ménard et Thomas reste inexpliqué, et même si on applique un facteur multiplicateur de 5.

Lacroix 1986 : Très tôt, le département du Gard (~300000 h. en 1801) se singularise par sa forte urbanisation. En 1790, alors que le pourcentage de la population urbaine (> 2000 h. ?) française s'élève à 22%, celui du Gard atteint 45%. Six villes dépassent le seuil de 10000 habitants dont Nîmes (50000), Ales et Beaucaire (11000). En l'an II, 26 villes ont plus de 2000 habitants -dont Marguerittes 2700 h.)..

État civil 

Noms de famille aux 14° : cf. 2° livre des pelerins de st jacques ou livre censier, texte en langue d'oc 14° publié dans mem. académie de Nîmes 1894 p97 ed. Bondurand

Dans MG XXIV, brochure "Manduel à travers les ages"

S1 = 1671-1738 & S2 = 1770 - 1791 puis état civil + tables décennales ==> 1802) 
(1739 - 1769 : uniquement comptage réalisé : en attente scan par ADG (pour fin 2024 puis 2025!) pour les details)

Registres paroissiaux & collection du greffe

MG XIX & Croix du midi 5/1/92 : Ordonnance de Louis XIV renouvela toutes les dispositions : elle obligea les curés à tenir deux registres, un original et une copie, paraphés avant usage par le juge du lieu de la paroisse, sur lesquels ils devaient écrire au jour le jour les actes sans laisser de blanc entre eux, noter dans ceux ci les dates en toutes lettres et non en chiffres et écrire aucun mot en abrégé : Les mots omis devaient être mis e marge ou à la suite de l'acte et paraphés de même que les ratures par celui qui écrivait l'acte et par les témoins. L'ordonnance prévoyait que toute personne avait le droit de se faire délivrer par le greffier dépositaire du registre un extrait d'un acte dont il avait besoin; elle insistait enfin sur le dépôt au greffe d'un des registres avant le 15 février de l'année suivante
En 1673, Louis XIV ordonna qu'un des deux registres devait être écrit sur du papier timbré, et, en 1691, il créa des offices de greffier garde conservateur des registres des paroisses.
L'ordonnance de Louis XV du 7 avril 1736 obligea les curés à tenir deux registres originaux et leur rappela toutes les dispositions des ordonnances antérieures. Une seule nouveauté dans cette ordonnance : l'obligation pour le hôpitaux de tenir un registre d'inhumation. 
Ce n'est qu'en 1787 qu'une ordonnance royale permit aux non catholiques d'avoir des registres spéciaux d'état civil

Pour Manduel 

Warning : il faut considérer l'absence des protestants dans l'état civil jusqu'à la Révolution : cette population est estimée entre 10 à 25% (Arch. com. Béziers, II 8, in Pelaquier et al 2009) + cf. # le peuple protestant et Manduel.

État civil révolutionnaire

8 novembre 1792 : Bertaudon a été proclamé officier public tant pour constater l etat civil des citoyens de cette commune que pour rediger les actes de famille mentionnés en la seconde loy relativement au divorce.
La bascule registres paroissiaux / Etat civil intervient (avec difficultés (pertes de données?)) donc en novembre 1792 : les déclarations de mariages sont affichés sur la porte de la maison commune, on peut se marier à 6 heures du matin!, les décès sont validés par l'envoi d'officiers municipaux, les parrains et marraines disparaissent des registres ... ==> baptêmes, mariages et enterrements continuent ils à l'église?

Inventaire et récupération des registres chez le curé Nadal effectués le 8/11/1792 : 
[ID6] Procès verbal de l'inventaire des registres curiaux trouvés dans le presbitere de Manduel et deposés dans la maison commune du lieu : (1 2 3 4 5) :

début fin  côte 1792  
1606 1618 1 perdu
1636 1669 3 perdu
1671 1674 2  
1677 1687 5  
1687 1738 6  
1692 1695 4  
1717 1718 8  
1739 1779 7  
1769 1788 16  
1779 1779 9  
1780 1780 10  
1780 1782 11  
1782 1784 12  
1784 1785 13  
1785 1786 14  
1786 1787 15  
1787 1789 17  
1788 1789 18  
1789 1790 19  
1789 1790 20  
1790 1791 21  
1790 (baptêmes & mariages) 10/10/1792 23  
1791 (décès) 30/9/1792 22  
janvier 1792 (baptêmes, décès & mariages) 30/9/1792 24  
cahier contenant répertoire de tous les registres   25  

A partir de l'an VII, les actes de mariages de l'ensemble du canton sont portés sur le registre de Manduel (ADG 5 E 3290) : peut être parce qu'ils ont lieu dans ce village (cf. ci dessous).

Le 1° vendémiaire an 9, l'état civil (mariages (ADG 5 E 3290), naissances et décès (ADG 5 E 3289)) est enregistré sur des imprimés.

Registres étudiés :

A noter que l'ordre chronologique d'enregistrement des actes dans les registres n'est pas toujours respecté : e.g. (ADG E Dépôt 30 42  p 19)  un baptême du 23 février 1679 précède un décès du 15 février etc ... ==> saisie(s) en posteriori!?. Plus quelques erreurs de "mois" dans les dates.

Bilan

S1 (1671-1738) S2 (1739 - 1769) S3 (1770 - 1791) S3 (1770 - 1800 (1802))
Naissances 1578 1076 1010 1427
Naissances illégitimes 17 (1,08%) ou 17/237 7,2%
intervalle du khi² (4,57%-10,76%)
4 (0,4%) ou 4/127 soit 3,15%
intervalle du khi² (1,08%-7,21%)
Conceptions prénuptiales :
Sur 1° enfant du couple, né avant mariage ou avant 8 mois (240 jours) après le mariage (cf. JL Flandrin p.237)
29/237 soit 12,24% dont 3 avant mariage

A noter 14 naissances entre 8 et 9° mois

9/127 soit 7,1% dont 1 avant mariage

A noter 13 naissances entre 8 et 9° mois

En danger de mort, ondoyé à domicile ... 19 21
Occurrences jumeaux 19 15
Occurrences triplets 1 0
Intervalle Protogénésique 808 jours !!! 498 jours
Intervalle Intergénésique  ? ?
Décès 1368 903 847 1174
Décès chez nourrice 19 22 33
Mortalité périnatale ( sur 1° mois) 6,4%  7,5%
Proportion de décès avant 10 ans (sur nb total de deces) 46%  62% 
Décès vagabonds, voyageurs ... 11 10
Age moyen au décès (à calculer sur toute la période concernée ! et à retravailler) 32,6 ans 29,9 ans
Mariages 334 217 190 236
Age moyen du marié (uniquement 1° mariage) 27,8 (27,8 (pas de donnée!)) 26,9 (25,3)
Age moyen de la mariée (uniquement 1° mariage) 23,5 (22,8) 23,6 (22,8)
>= 2° noce pour un veuf 10 (3%) 19 (10%)
>= 2° noce pour une veuve 28 (8,4%) 16 (8,4%)
Père du marié décédé 222 (66,5%) 82 (43,15%)
Mère du marié décédée 91 (25,25%) 36 (18,95%)
Père de la mariée décédé 192 (57,5%) 75 (39,47%)
Mère de la mariée décédée 49 (14,7%) 16 (8,4%)

 

Manduel 
1671 -1800
Tendance 
1671 -1800
France 2019

Taux de natalité (*)

43,8 0/00

+ ~ 5 0/00 11 0/00

Taux de mortalité (**)

37,2 0/00

- ~ 5 0/00 9,2 0/00

(*) nb de naissances annuelles / population
(*) nb de décès annuels / population

==> Tendances 1671 -1800 : Taux de mortalité à la baisse et taux de natalité à la hausse : 

Vis à vis des taux usuellement connus à ces époques (Gélis et al 1978, p.46): 

Naissances

Un exemple de naissance "accidentelle": Le 18/11/1711 Jeanne du diocèse d'Avignon, donne naissance à Marie Brun s'etant accouchée dans une mesairée voisine en voyageant (A rapprocher des nombreux décès associés au passage sur la route royale Nîmes Beaucaire).
Le 19/3/1718 dans une honnête démarche, Louis Riffard marié à Marguerite Sabatier, reconnaît Marguerite et comme l'indique le registre, fille, non légitime, de Helene Subei.
2 enfants dont les mères seules (déclarés comme illégitimes avec père inconnu) apparaissent et un de parents inconnus (des parrains et marraines sont pour autant toujours nommés)

En 1710 : uniquement 9 naissances (impact de l'hiver terrible 1709!) : 3 naissances seulement entre 12/1709 et 11/1710

Déclarations (régulations?) tardives :

Raison de ces retards : régulation d'enfants illégitimes?, craintes des bouleversements révolutionnaires, ...

Intervalle Protogénésique 

(cf. bilan) : la valeur de S1 parait exagérée (absence de naissances sur la registres? les données uniquement sur le début du 18° sont plus conformes aux autres études), par contre l'évolution globale à la baisse sur le 18° est visible avec une valeur de S3 (qui est elle en adéquation avec les autres études (e.g. Pelaquier 1999)).

Intervalle Intergénésique 

A faire pour Manduel : attention les fausses couches et enfants mort né (non baptisés) n'apparaissent pas dans les registres!

Intervalle moyen à St Victor : 2,5 ans (Pélaquier 1999, p.172)

Mortalité périnatale (sur 1° mois)

Manduel : 6,4% pour S1 et 7,5% pour S2

Gellis et al., 1978, p.95 : En milieu campagnard, Saint Bauzille de Putois (Herault), 1740-1784, 8,8% de morts d'enfants de naissance à un mois

Mariages (espousailles

De 1977 à 1699, les 3 déclarations de mariages apparaissent aussi bien pour les mariages célébrés à Manduel et dans les autres paroisses: Seules les déclarations des bénédictions nuptiales effectuées à Manduel sont prises en compte pour le décompte des mariages.

le 12 février 1725 Francis Bastid épouse Susanne Riffard, tous les deux ayant environ 20 ans, sans la présence des parents, et signent tous les deux le registre ce qui est très rare et ce qui dénote, peut être, l'appartenance à un classe privilégiée (cf. Riffard, famille d'apothicaire et de chirurgiens).

Fréquence significative de l'absence pour décès des parents et beaux parents
Sur les registres, et dans la première partie du 18°, l'annotation veuve ou veuf est parfois remplacée par un poétique "delaissé(e) de (feu(e)) ..."

les modalités d'inscription dans les registres évoluent :

Le plus souvent, la mariée quitte son domicile "avec son coffre plein de hardes et ses joyaux" pour rejoindre celui de son mari. Cela peut aussi entraîner de quitter son village. Faire statistiques sur la proportion et la répartition géographique des mariages endogamiques et exogamiques ainsi que sur les mariages doubles croisés ou paralleles

Les sessions de mariages (plusieurs mariages dans une même matinée) étaient courantes sous l'ancien régime. Pendant la période révolutionnaire et surtout quand le canton prédomine sur les municipalités (An III et +), elles sont de grandes ampleurs et elles ont lieu,  pour tout mariage du canton, dans le local destiné aux réunions décadaires (sans doute l'église de Manduel) ( ADG 5 E 3290)

Age au mariage

Ce que nous dit Flandrin (1981 p. 283) l'age au mariage est retardée du 18° (21 ans) au 18° 24-25 ans) : difficulté croissante que les jeunes rencontrèrent pour s'établir  - et que les pères eurent à doter leurs filles - par suite de l'essor démographique, de la baisse relative des salaires, du morcellement de la propriété paysanne et de la prolétarisation [...] les filles du 18° siecle ont du rester continentes cinq ans de plus que celles du 15°. 
Le sort des garcons, à cet egard, fut sensiblement different : l'elevation de leur age moyen au mariage n'a pas ete aussi importante, du moins dans les villes, parce qu'à la fin du Moyen Age il semble avoir ete deja de 25 ans environ.

Divorces

ADG 5 E 3289 : Le premier divorce de Manduel : Marie Gregoire et Francois Boyer (agriculteur), mariés le 30 floreal an VII.

[...] dixieme floreal an huit [...] comparue la citoyenne Marie Gregoire femme de Francois Boyer, habitante de cette commune de Manduel [...] nous a representé une expedition en forme de jugement rendu le 27 pluviose dernier, par le tribunal civil du Gard qui declare y avoir lieu à divorce entr'elle et le dit Francois Boyer son mari, ensemble l'exploit duement enregistré de Thierry huissier, par lequel elle a sommé le dit Boyer, de se presenter aux presents jour, lieu et heure pour voir prononcer la dissolution de leur mariage, et nous a requis conformement à la loi de prononcer la dite dissolution tant en la presence qu'absence du dit Boyer.
Nous dit president avons donné acte à la dite Marie Gregoire, de ses comparution présentation et réquisition, et attendû qu'elle justifie avoir observé les formalités et les délais exigés par la loi pour le mode du divorce, avons en conformité de l'article 6 section 5° de celle du 20 septembre 1792 (v.s.), en presence des temoins sus nommés, et nonobstant l'absence du citoyen Francois Boyer, prononcé que leur mariage etait dissous [...]

Décès

warning ; les enfants ondoyés et morts lors de l'accouchement ou peu après, déclarés dans le registre des décès, ne sont pas forcement enregistrés dans les naissances.

Cas exceptionnels :

(ADG E Dépôt 30 43) p. 227 : Le 25 Juillet 1722 le malheur peut frapper cruellement une même famille (Mathieu Baconnie et Marguerite Fournier). Ce même jour, on enterre François 2 ans et demi et sa sœur Marthe 6 mois. Idem p. 249 pour Jean Gibbert, ménager, et Marie lombard qui perdent Magdeleine (6 mois) le 27 janvier 1725 et Jeanne (2 ans) le 29 janvier 1725 (épidémie de fin 1724 et début 1725).

(ADG E Dépôt 30 43) p. 228 l'enterrement de Jean Bertaudon (fils de Antoine Bertaudon, laboureur et de Margueritte Malaigue) âgé de 16 jours est enregistré dans le registre le 10 novembre 1722. Mais le même enterrement est aussi enregistré quelque jours plus tard,  le 14 novembre 1722, et  pour un age de 20 jours. Preuve que l'enregistrement dans le registre pouvait se faire avant la cérémonie

(ADG E Dépôt 30 43) p. 234 : Jacques Lebret et Jeanne Rochelle perdent Joseph (2 ans et trois mois) le 14 juin 1723 et Pierre (8 mois) le 15 juillet 1723. 

(ADG E Dépôt 30 43) p. 252 : Est ce Marguerite Alliere (5 ans) enterrée le 25 juin 1725 ou son père feu Barthelemy Allier qui fut tué(e) le 21 au mas de Fourniguet?

Décès en couches :

(ADG E Dépôt 30 42) p. 31 : Le 30 octobre 1680, Louise Mourrette meurt à 25 ans, femme de Pierre Gille, en mettant au monde Anne, baptisée le 1 septembre. 
Le malheur s'arrête t' il là? Pierre Giles (= Gille?) perd le 11 septembre Estienne 2 ans, et Magdeleine 6 ans le 16 septembre. 

Cas de surmortalité : 

Gelis et al. 1978 p 190

Petite vérole (variole), fièvres (~ paludisme, ~ malaria), dysenteries,  maladies infantiles (rougeole, scarlatine, rubéole)
l'onde épidémique réapparait en général tous les 6 à 7 ans quand l(immunité conférée par la poussée précédente est épuisée 

warning : par adulte comprendre en majorité des vieillards.

S1 :

 

3 décès qui indiquent que du personnel du marquis réside à Manduel (au château ?) (un jardinier du chevalier de Nogaret apparaît comme père dans les registres des naissances en 1736): 

S2 :

 

 

S 3 :

Population 14°- 20°


Population 14°- 20°

Basée en grande partie sur données Ménard et Thomas (1908) pour le 14° & Lacroix (1986).

Les données début 14° présentent l'opposition entre

Pour ces dénombrements, on retrouve encore ici l'opposition entre ceux effectués par les officiers royaux, avec ses éventuels biais (prise en compte uniquement des foyers imposés, ...) et ceux basés sur des procédures d'estimation faites à propos de l'assise ou assignation (tous les feux étant pris en compte). 

On doit ensuite imaginer une décrue initiée en 1347 lors de l'arrivée de la peste jusqu'aux années 1500 (Le Roy Ladurie 1969) représentant le minimum de population. Pas construction, nous avons divisé par 2 les effectifs de Ménard du début du 14°. 

La lente remontée vient se heurter sur l'accident démographique bien documenté de la fin du règne de Louis XIV : En effet, à Manduel, le recul observé sur la charnière fin 17° début 18°est conforme à ce que l'on observe en Languedoc (LeRoy Ladurie 1969) : Production agricole en baisse (impactée entre autres par le refroidissement lié au  Minimum de Maunder (Période 1645-1715, partie du petit age glaciaire (12°- milieu 19°)), prélèvement fiscal en hausse, etc.  

A remarquer que toujours sur cette jonction 17° 18°, la population est similaire en nombre à celle affichée au début du 14° (voir tableau ci dessus 1306 & 1322) avant l'épisode de la peste (1347). On est donc dans une configuration classique du royaume en général et du Languedoc en particulier, ou après des années fastes (entre 1295 et 1321 la population de Calvisson, de Bernis, de Manduel augmente de 23%), les disettes chroniques (Les premières disettes atteignent le Languedoc au début du 14° siècle), les années de sécheresse et enfin et surtout l'arrivée de la peste, la population se réduit parfois à moins de 50% (par exemple Nîmes : en 1320 ~20000 habitants 1369 ~7000 h. 1393 ~6500 h. ), puis remonte lentement malgré les guerres de religion (de 1562 à 1598) et les différentes itérations de la peste (la guerre de 100 ans (1337 à 1453) étant peu impactante ici) (Huard et al. 1982). On ne retrouve ~20000 h. à Nîmes qu'en 1734 et ~40000 h. en 1800 (Rivoire 1842)

Le maximum du 19° centré sur les années 1870-1880 correspond probablement à l'arrivée du phylloxera et à l'exode qui en découle. Cet exode rural prendra fin après la 2° guerre, suivi par une reprise notable mais qui s'amplifiera de manière exceptionnelle après les années 1960. Manduel passe dans une autre dimension et dans une autre histoire = le village agricole se transforme en cité dortoir d'une grande agglomération (Nîmes).

 

Bilans graphiques

 

Solde annuel (marron) = nb de naissances - nb de décès 
Moyenne mobile sur 7 années (bleu)

Moyenne mobile : 

puis positif (tendance soutenue et progressive sur tout le 18°) sauf quelques minces intervalles : 


Solde cumulé 

 
Solde St Victor (Pélaquier 1999) Solde 12 villages (Pélaquier 1999)


Population basée sur solde naturel

Construction 

Fasant fi des manques & erreurs constatés dans les registres, une courbe du solde naturel mérite d'être challengée

Solde naissances - décès état civil avec un ancrage de la population de 1158 habitants pour l'an VIII. Projection compatible avec les 1208 habitants en 1806.
Début 1671 donnerait selon ce modèle une population légèrement inférieure à 500 habitants (479 h.) ==> compatible avec les tendances données par les visites pastorales ainsi que la donnée de 1663 (510 habitants). 

L'adéquation avec les dénombrements données directement en nombre d'habitants est globalement réalisée à l'exception de 1758 et dans une autre mesure 1791 (1000 habitants : chiffre trop lisse pour être crédible!).

L'adéquation avec les dénombrement par feux est plus problématique : (nb de feux * 4 : carré rouge; nb de feux *n : carre brun) avec 4,58 pour 1709; 5,79 pour 1758; 3,9 pour 1759: 7,46 pour 1774; 3,7 pour 1789; 3,7 pour 1790 et 3,85 pour 1794. Nous sommes loin des 4.7 de St Victor! Mis à part 1758 et 1774 qui apparaissent aberrants, le multiplicateur se caractérise par une réduction sur le 18° ==> les raisons restent à en être définies (évolution de la vie familiale, etc...).

En se basant sur les moyennes glissantes à 5 ans, le plus que doublement du nombre de naissances sur le 18° (~ 20 au début 18° avec un maximum à ~45 dans la décennie 80) est globalement compatible avec notre hypothèse sur le dénombrement de la  population de Manduel sur la période étudiée. 

Analyse

La décrûe attendue sur la charnière 17°- 18° ressemble plutôt à un "plat" irrégulier. 

La reprise est rapide, dynamique et soutenu à partir de 1700 : elle se démarque ainsi du reste du Languedoc par sa précocité (~1740 pour Le Roy Ladurie, ou  ~1710 pour St Victor de la Coste (Pélaquier 1999)).
On peut l'attribuer à la proximité avec un des grands centres urbains, Nîmes en l'occurrence (Warning : dans les villes le déficit des naissances par rapport aux décès est impressionnant, mais la croissance globale est due à l'immigration des ruraux (Pélaquier 1999, p. 57)), qui enjambe allégrement cette crise et qui peut générer pour Manduel, et sous diverses sources (production agricole, vente de bois, nourrices ...), des revenus bienvenus et donc une certaine prospérité et une croissance de la population.

La croissance est soutenue sur tout le 18° à l'exception :

Population estimée et migration or not migration?

On se base jusqu' ici sur un bilan migratoire nul, pour autant :

L'ancrage de la courbe sur les données 1800 voir 1806 parait fiable. On se serait tenter de remonter légèrement l'ancrage initial (1671) d'environ 75 unités pour tendre vers un prolongement naturel avec le dénombrement de 1663, et ce qui permettra, par la même, de se rapprocher des dénombrements de 1767 et 1794. Cette évolution, si elle est retenue, implique, que la courbe de la population reelle est mois pentue que le solde et donc un flux migratoire négatif (conclusion confortée entre autre par l'analyse de la pyramide des ages en 1795 (cf. plus bas) : émigration vers Nîmes? )

Le fléchissement démographique qui apparaît pendant la période révolutionnaire reste à être validé : chaos lié au basculement des registres paroissiaux vers registres municipaux?

Comptage immigration par analyse des mariages

  S1 S3
nb de mariages 334 190
origine et/ou habitation renseignée(s) 228 185
habitant hors Manduel 102 (44,7%) 52 (28,1%)
habitant hors Manduel ayant une descendance à Manduel (*) 38 (37,3%) 12 (23,1%)
habitant Manduel et origine hors Manduel 20 (8,8%) 19 (10,3%)
habitant Manduel et origine hors Manduel ayant une descendance à Manduel (*) 19 (95,0%) 14 (73,7%)
Total des deux derniers groupes (**) 57 (25,0%) 26 (14,1%)
origine et/ou habitation renseignée(s) 229 181
habitante hors Manduel 26 (11,4%) 14 (7,7%)
habitante hors Manduel ayant une descendance à Manduel (*) 15 (57,7%) 7 (50,0%)
habitante Manduel et origine hors Manduel 9 (5,0%)
habitante Manduel et origine hors Manduel ayant une descendance à Manduel (*) 5 (55,6%)
Total des deux derniers groupes (**) 15 (6,6%) 12 (6,6%)
     

Warning :  33 données entre 1678 & 1695 qui concernent des mariages hors Manduel (1, 2, 3, m, de la colonne A) ont été écartées

mariés (bleu); mariées (jaune)
(*) % construit sur la valeur de la ligne précédente
(**) % construit avec la ligne (origine et/ou habitation renseignée)

Taux de natalité, mortalité et nuptialité

Quotient décès/naissances (~ indice grossier de la  mortalité) sur moyennes glissantes de 5 ans 

Un dépassement du ratio 1 indique une mortalité supérieure aux naissances ==> la dizaine d'années centrées sur 1680 montre une période funeste : 1677-1687.
Autres périodes funestes : 1695-1699, 1708-1710, 1789-1790.

Pour Manduel : quotient décès/baptême souvent positif entre 1676 et 1699 confronté par (cf. graphe "moyennes glissantes sur 5 ans") baisse des naissances  (inférieures  à 25% de la moyenne : 1671, 1680, 1682 1683, 1685, 1687, 1688 1697) et hausse des décès. 

Moyennes glissantes sur 5 ans

Taux de natalité et moyenne mobile (5 ans)  (vert)
Taux de mortalité et moyenne mobile (noir)
Taux de nuptialité et moyenne mobile (rouge)

Pas de surprise, toutes les périodes de crises sont représentées => la moyenne mobile de mortalité dessine 5 plateaux : les périodes de répit sont courtes! Ces plateaux de forte mortalité n'influent pas sur les naissances : c'est d'ailleurs dans cette période que ces taux expriment leur maximum : Comme le souligne E Pélaquier (1999),

La courbe des mariages semble suivre l'inverse de celle de la mortalité ==> sortie de crise.
Comme le souligne aussi E Pélaquier (1999), Après un maximum de natalité, cette même courbe s'affaisse : les parents ayant procrée dépassent ces ages alors que les nouvelles générations en passent de les remplacer ont disparus dans les crises.

Périodes clefs de la vie
 

S1 : 1671==> 1738; S3 : 1770 ==> 1802

 



Ages au décès (nombre d'évènements)
S1 : 1671==> 1738; S3 : 1770 ==> 1792



Ages au décès (nombre d'évènements)
Épidémies (disettes?) touchant les vieillards et les enfants (v+e), plutôt les enfants (e)

Données conformes à celles obtenues dans les environs (eg. Pélaquier 1999) :

Enfants illégitimes et prénuptiaux

Données générales

Comptabilité : voir tableau ci dessus ==> warning : signification statistique qui reste un peu hasardeuse compte tenu du faible échantillon 

Les chiffres S3 sont en régression par rapport à ceux de S1 : aussi bien pour les naissances illégitimes et enfants prénuptiaux ==> certes, on observe une moralisation en France (attention particulière des prêtres?) fin 17° et début du  18° , mais cela est  non conforme à la deuxième partie du 18° qui devrait partir à la hausse (Flandrin 1970, 1981) : par ex. jusqu'à 2 à 4% de natalité illégitime dans le Gard en 1830 (Flandrin 1981 p. 294).

Hypothèses (contradictoires!) pour expliquer cette tendance à Manduel : 

  1.  résultat d'une moralisation de l'église et la société locale plus important dans la 2° partie du 18°.
  2. si "faire l 'amour" (dans le sens de "faire la cour" est moins persécuté (par exemple par l'église) les filles n'ont pas à se cacher pour le faire et elles peuvent donc compter sur leurs amies et autres garçons du village pour empêcher leur amoureux d'aller trop loin 

Noter qu'il n'y a pas transfert de la baisse des naissances illégitimes vers une hausse des naissances prénuptiales, c'est les deux qui baissent. ==> A comparer avec des communautés proches.
A noter qu'on ne dispose pas pour Manduel (absent dans fonds judiciaires (série B), voir peut être dans minutes notariales (sous-série 3 E)) des registres de déclarations de grossesse (= déclarations des grossesses considérées comme illégitimes (femmes non mariées) : lutte contre l’infanticide et surveillance des mœurs).

Enfants illégitimes

Sur 21 naissances illégitimes recensées :

La conception (date de naissance - 9 mois (ne tient donc pas compte des naissances prématurées!)) des enfants illégitimes met en évidence un pic pour le mois de Juin ==> conforme aux conclusions d'autres auteurs (e.g. Molinier 1973) incitations (ou viols) pendant les travaux des champs où cohabitent garçon et fille? 
Toutes les filles désiraient se marier et ne procréer que dans le mariage (Flandrin 1975 p. 243)
Si on considère qu'un rapport unique a 8 chances sur 100 d'être fertile, cela veut dire que ces 21 aventures ayant abouti à une grossesse peuvent être considérées comme un ensemble  plus vaste : 21x100/8 = 262 viols ou aventures à rapport unique (à noter néanmoins que la probabilité de conception dépend de la fréquence des relations sexuelles) (Flandrin 1981 p. 276).

Les coupables : les maîtres et  les cadets (déjà responsable d'indisciplines et de désordres cf. C Juhel 2010) peu soumis à leurs parents - dont ils n'avaient rien à attendre -, sans responsabilités économiques aliénantes, ils avaient la liberté et l'envie de se débaucher (Flandrin 1975 p. 244)). 

Pour autant ce chiffre représente t'il toute la vie sexuelle du village hors mariage (hormis les conceptions prénuptiales) sur plus de 100 années et cela pour des adultes se mariant à des ages avancés? e.g. Prostitution...

A noter que les prénoms des enfants illégitimes sont données par les parrains et marraines (déjà souligné par Molinier 1973).

Angoisse des femmes qui sont enceintes hors des normes sociales 

Laget 1977 : A noter que la déclaration de grossesse illégitime (pour éviter les infanticides) au prône est peu respectée, surtout à la campagne (et sans trace dans les registres parioissiaux de Manduel).

Enfants (susceptibles d'être) prénuptiaux

Analyse basée sur un écart < 8 mois entre mariage et naissance du 1° enfant + 4  naissances enregistrés comme illégitimes ont été considérées comme prénuptiales car elles ont été suivies soit par un  mariage, soit par des naissances légitimes

La conception (date de naissance - 9 mois (ne tient donc pas compte des naissances prématurées!)) des enfants prénuptiaux (excès des conceptions dans la première moitié de l'année) se rapproche

Pour autant les enfants prématurés ne concerneraient que les écarts mois de 5 à 8,5 mois ==> si on fait l'exercice de les enlever, la répartition spatiale des mois de conception des enfants prénuptiaux est similaire ==> excès des conceptions dans la première moitié de l'année.

Si on prend en compte les naissances entre 8 et 9 mois 14 (S1)  & 13 (S3) soit respectivement 5,9% et 10,2% des naissances, on peut considérer que les 6,9% (taux de prématurés) sont ici absorbés : on peut donc s'abstenir des les décompter dans les données < 8 mois

Écart temporel entre mariage et 1° naissance pour les enfants prénuptiaux ==> Par hypothèse (Flandrin 1970) deux populations : 

  1. avant mariage jusqu'à 4-5 mois (soit conceptions précoces : difficulté pour convaincre le géniteur au mariage) = mariage de réparation (intervention du curé?)
  2. de 6-8 mois = époque des fiançailles

Notes : 

 

Patronymes

Concentration des mêmes patronymes : à construire

1795 : Tableau des citoyens au dessus de 12 ans 

Dressé en exécution de la loi du 10 vendémiaire (2/10/1795) titre 2, article 1° (L462)

10 Vendémiaire an IV (2 octobre 1795). Décret sur la police intérieure des communes de la République.

La Convention nationale, après avoir entendu ses comités de salut public, sûreté générale et législation réunis, décrète :
TITRE PREMIER.
Tous citoyens habitant de la même commune sont garants civilement des attentats commis sur le territoire de la commune, soit envers les personnes, soit contre les propriétés.
TITRE II. - MOYENS D'ASSURER LA POLICE INTÉRIEURE DE CHAQUE COMMUNE.
ART - 1. Il sera fait et dressé, dans chaque commune de la république, un tableau contenant les noms, âge, état ou profession de tous ses habitants au-dessus de l'âge de douze ans, et l'époque de leur entrée sur la commune.
ART - 2. [...]

TITRE III. - DES PASSEPORTS.
Art.  1. Jusqu'à ce qu'autrement il en ait été ordonné, nul individu ne pourra quitter le territoire de son canton, ni voyager, sans être muni et porteur d'un passeport signé par les officiers municipaux de la commune ou administration municipale du canton.

Corpus "Michel Gaini"

366 femmes, 370 hommes : 736 (>12ans). Jeanne Burles doyenne avec 89 ans

Tentative de dénombrement des enfants de =< 12 ans :
Sur 11 années 1782-1792, l'état civil dénombre sur 440 décès dont 262 décès pour des enfants =< 12 ans soit 59,5%
3 méthodes :

  1.  La bonne méthode : on pourrait compter entre le 2/10/1783 et 2/10/1784 le nombre de décès des enfant nés dans cette période, entre le  2/10/1784 et 2/10/1785 le nombre de décès de l'année d'enfant nés depuis le  2/10/1783 etc., mais absence des ages dans les tables décennales pour les décès : méthode non applicable sauf à prendre en compte le registre des décès
  2. Soit 40,5% de naissances qui dépasseront 12 ans * 538 naissances entre le 2/10/1783 et le 2/10/1795 (= 12 années) ==> cela donne 217 individus ==>  217 + 726 = 963 habitants comme estimation de la population en 1795 (méthode sous estime les survivants d'autant plus que les naissances approchent le 2/10/1793)
    (cette méthode sous-évalue le nombre des survivants, si le taux de 40,5% s'applique aux enfants nés en 1783, les décès des 40,5% nés en 1795 vont s'étaler eux sur 12 ans). 
  3. En se basant sur une fonction linéaire de 40,5% de survivance pour les enfants nés avant le 2/10/1783  à 100% pour les enfants nés après le 2/10/1795 ==> donne 373 personnes pour 539 naissances, soit une population totale de 736+373 = 1109 habitants

 
        Statuts                                        Pyramide des ages                                         Répartitions des professions des hommes

 


Professions représentées

(Ils avancent masqués!) Le vocabulaire du monde rural bascule totalement :

Attention, le nombre d'artisans ou d'agriculteurs ne représentent peut être pas le nombre d'établissements (les enfants sont embarqués dans l'entreprise familiale). 
Pour les cultivateurs (à considérer comme des journaliers), les adolescents sont déjà inclus dans la main d 'œuvre!
Les adolescentes ou jeunes femmes sont considérées comme ... fille : "les femmes étaient considéraient comme des marchandises" Levi-Strauss

Le nombre de "mère de famille" (185) devrait pouvoir s'approcher du nombre de foyer (ou feux (280 en 1790)) de Manduel ou de nombre de maisons répertoriées dans le cadastre Napoléonien (~300)! :  mais un écart significatif et inexpliqué existe.

Par rapport aux registres état civil du 18°, on a perdu un apothicaire (Riffard), à moins que la dynastie des chirurgiens Riffard fasse les deux, et les Tisserands (Louis Jaumes, Pierre Bertaudon et Gabriel Valdeyron). Les cabaretiers se présentent sans doute selon leur activité principale et non celui de limonadier ....

Quelques habitants des mas environnants recensés dans le cadastre de 1809 sont bien inclus dans ce recensement! les autres ont peut être disparus en 14 ans.

Pyramide des ages (> 12 ans)

Le déficit des femmes est notable dans la période 20-30-40 ans. Il y a t il déficit dans les échanges des épouses avec le autres citées, ou sont elles aspirées par des emplois à Nîmes (pour des emplois manufacturiers (tissage, ...) ou comme des employées de maison). Le plus probable est la dernière hypothèse

Les évènements naturels et les catastrophes

Comète : 


Situation vers l'ouest le 31/12/1680 19:20 à Nîmes

Éclipse solaire  :  

Les catastrophes :

La peste de Marseille :  a duré près de 10 mois. Elle commença en 1720. Elles se répandit bientôt de la Provence au Languedoc, et principalement dans les villes d'Aix, d'Arles, d'Avignon, de la Canourge et d'Alais (Le Roy Ladurie & Ranum 1985)

Alternances des dommages divers relevés dans les délibérations et d'indemnités accordées par les autorités dans les budgets annuels confrontés au tableaux Berlan et al 1992

Nuit du 5 à 6 janvier 1709, une vague de froid déferle : le Rhône est pris par les glaces. retour de la vague de froid les 4 & 10 février.
(Ménard 1875 VI, p. 383) : Au commencement de septembre suivant [1708], il fit en cette ville une pluie si extraordinaire que les murailles de quantité de champs et de vignes furent renversées, ainsi que les arbres, les vignes, et les oliviers.
Cet évènement fut suivi d'une calamité bien plus considérable encore : je parle du froid excessif qui régna dans toutes ces contrées, et dans presque tout le reste de la France, au mois de janvier de l'an 1709, il y eut de si grandes gelées entremêlées de pluies, que les blés et les oliviers périrent presque tous ; ce qui causa une disette générale qui fit mourir beaucoup de gens du peuple, forcés de se nourrir de son, de mauvaises herbes, et ce qu'on n'avait peut-être jamais vu, de pain de coques de noix ou de grappes de raisin qui leur venait des Cévennes.
On remarque que les grains furent si cher que la touselle, sorte de blé froment, valait soixante-six livres la salmée; le seigle, quarante-deux livres, et la paumelle mélée avec des vesses, appelée barjalade dans le pays, trente livres.
On remarque encore que le pain blanc se vendait cinq sols la livre, le pain commun trois sols six deniers, et le pain d'avoine deux sols.


La décennie 1740 est "calamiteuse" (décembre 1740, janvier 1744, février 1748, janvier 1755 & décembre 1756)
L'hiver 1765-1766 fut si violent qu'il surpassa celui de 1709

Tableaux des crises de Manduel : basées sur registres de délibérations disponibles (depuis 1743) 
* clocher supérieur à  2 fois la moyenne des décès; + clocher supérieur à  1,5 fois la moyenne des décès : Berlan et al 1992 







 


Le temps de la naissance

Environ 40 enfants sont déclarés en danger de mort (S1) ou ondoyé (S3) (ondoiement : baptême simplifié, pratiqué par des laïcs (sage femme) ou des ecclésiastiques, en cas de risque imminent de décès) ou encore sous condition (= que l'enfant soit vivant). Frach-Descazaux (2011 p. 104) nous rappelle que dans le doute de l'état réel de l'enfant, on les baptiste dans la ventre de la mère, le vagin et le col de l'utérus étant dilatés,  quitte à déchirer le placenta pour que l'eau bénite puisse atteindre la peau de l'enfant (utilisation d’une canule pour injecter l’eau bénite sur un membre de l’enfant tiré partiellement en dehors du corps de la mère)! l’Église interdisait la césarienne sur une femme vivante et préconisait de sauver la vie spirituelle de l’enfant par un baptême dans l’urgence plutôt que la vie temporelle de la mère! A noter 3 deces de mere associés à ces 40 naissances difficiles de Manduel. Il en y a sans doute plus si on prend en compte l'ensemble des naissances (ondoiement ou non)

A faire : analyser les éventuels décès de ces enfants et des mères! revoir les registres (s'agit il de baptême à l'église après ondoiement , ou uniquement d'ondoiement)

Les nourrices

Activité de nourrice, gage de revenues pour quelques familles, mais connue par les décès des nourrissons gardés majoritairement de Nîmes : décès en nourrice 19 pour S1 et 33 en S3 : Sur ces 52 deces chez nourrice : pratiquement tous originaires de Nimes, 6 seulement depassent 1 an ( les deux plus agés 5 et 8 ans), la moyenne est de 14 mois

Dans les professions enregistrées :

Inventaire des nourrices inscrites dans l'état civil (a noter absence des noms des nourrices dans les registres paroissiaux)

Date  Nom dans État Civil Nom de l'épouse naissances encadrant le nourrisson Date Mariage Date Naissance de l'épouse Age de l'epouse au deces de l'enfant Profession : registre (recensement avec date)
20/8/1770 2 ans (Nîmes) Elisabeth Riffard
23/2/1781 4 mois (négociant, Nîmes) Jeanne Juvenel épouse de Felix Audibert
18/10/1784 1 an (négociant, Nîmes) Suzanne Bremond épouse Charles Daumas
19/10/1784 9 mois (marchand, Nîmes) Marie Thibaud épouse Comte
5/7/1794 20 mois (Bouillargues) Jean Nicolas Jeanne Burle (donne naissance à 6 enfants (1787 - 1799)) 17/10/1792, 28/10/1794 13/2/1787 - 23 = 1764? = 32? cultivateur (cultivateur 1795)
9/7/1794 1 an Simon Mazoyer Catherine Thibaud (donne naissance à 8 enfants (1778 - 1798)) 8/1/1794, 30/4/1798 11/11/1777 ? 38 (d'après age indiqué au mariage) (cultivateur 1795)
27/7/1795 9 mois (taffetassier) veuve Rey (Louis Rey : décès le 9/12/1793) Marie Chabaud  (donne naissance à 5 enfants (1785 - 1793)) 17/7/1793 =1785? -23 = 1762? = 34? veuve
25/8/1795 15 mois (procureur à Nimes) Francoise Estor veuve de Pierre Abraham (décès le 15/8/1792) Francoise Estor (donne naissance un enfant 12/3/1792) 12/3/1792 4/7/1791 4/1/1772 23 (veuve 1795)
11/2/1796 8 ans (agriculteur) Estienne Legat Marie Fournier (donne naissance à 5 enfants (1788-1801)) 16/01/1796, 1/7/1801 15/1/1788 -23 = 1765? = 31? (cultivateur 1795)
19/9/1796 19 mois (Nimes) Louis Marc Marie Bouvier (donne naissance à 5 enfants (1786 - 1800)) 16/2/1695, 15/10/1800 = 1786? -23 = 1763?  =33? (cultivateur 1795)
13/9/1797 7 mois (négociant Nimes) Barthelemy Thibaud Suzanne Juvenel (?) (donne naissance à 3 enfants (1794-1799)) 11/6/1796, 22/3/1799 17/2/1794 25 (d'après age indiqué au mariage) cultivateur (cultivateur 1795)
15/9/1797 5 ans (Nimes) veuve Sabatier (dit le franc) (Jean Sabatier : décés le 19/9/1796 à 29 ans) Marie Sabatier (?) (donne naissance à 5 enfants (1786-1795)) 24/1/1795 27/9/1785 ? 34  (d'après age indiqué au mariage) veuve de travailleur

A défaut d'informations dans registres paroissiaux ou Etat Civil : (en italique) date de mariage = date du 1° enfant; date de naissance = date de mariage - 23 ans

Dans cette fin du 18° (à l'exactitude près de l'État Civil et des registres):

Les sages femmes

Laget 1977 : 
La confiance qu'on lui accorde n'est pas liée à ses compétences. A noter la longueur redoutable des accouchements : on joue sur l'attente en heures et en jours. Des durées de "travail" de 5-6-7 jours ne sont pas exceptionnelles.
Les enfants dans certains milieux (marchands, artisans, pro. libérales) sont mis en nourrice systématiquement et rapidement (parfois le jour meme de l'acouchement) ==> refus temporaire de l'enfant et indifférence maternelle.
A noter aussi les nombreux cas d'étouffement semi accidentel des nourrissons par les nourrices s'endormant sur ceux ci!
Les visites pastorales marquent l'intérêt que porte les évêques à ce métier : la sage femme est elle capable?

Gellis et al., 1978, p.78 : Le curé exige qu'elle connaisse les formules du baptême et qu'elle prête serment en présence des femmes réunies dans l'église pour la circonstance [...] La bonne matrone que l'Église appelle de ses vœux doit être soumise et irréprochable sur le plan des mœurs. La compétence professionnelle est secondaire et laissée au hasard [...] On juge indispensable qu'elle ait été mère, qu'elle ait ressenti dans sa chair l'épreuve de la natalité. Rien d'étonnant donc à ce que les matrones soient généralement âgées et souvent veuves [...]. 

Mortalité en couche 

(Gellis et al., 1978, p.94) : Un accouchement pour 80 baptêmes est mortel : si on considère u'une femme mariée accouche 7 à 8 fois d'un enfant mort ou vivant, cela signifie qu'une femme mariée sur 10 environ meurt en mettant au monde un enfant.

Laget 1977 : 
Mortalité moins forte qu'on ne l'attendait : 1 à 7% (< 30 jours après l'accouchement ==> à valider pour Manduel)) avec 2 périodes dangereuses :

et se répartissant majoritairement lors du 1° jour de l'accouchement (brutalités de l'accouchement) et au delà du 5° jour (fièvres)

Cas de prématuré ou naissance et décès concomitants

ADG E Dépôt 30 42 p. 84 20 octobre 1686 [...] a este inhumé un un enfant masle né avant le temps [...] 

ADG E Dépôt 30 42 p. 84 31 octobre 1686, Jean Bertaudon né, baptisé, meurt et inhumé le même jour.

Laget 1977 : A noter que la toilette de l'enfant nouveau né reste le propre des villes!

Contraception

Une analyse des intervalles intergénésiques devrait être menée sur quelques périodes au 18° pour mettre en évidence des éventuelles évolutions vers des augmentations de ces intervalle (cf méthode Pélaquier 199 p. 172).

Frach-Descazaux 2011 p. 89 : Les mères allaitent leurs nourrissons parfois 18 mois durant, voir davantage : elles pensent ainsi courir moins de risques de se trouver à nouveau enceintes. Les autres méthodes contraceptives étant supposées inconnues (Pélaquier 1999, p.172) des villageois.

La plupart des couples refusent la continence et pratiquent l'étreinte réservée [= Coitus reservatus, et eventuellement coitus interruptus] avec beaucoup de réticences (in Gellis et al. 1978, p.52).

Le Baptême

 

Gelis et al. 1978
  • 15 : Toutes les naissances ne sont pas enregistrées : il manque les enfants morts sans baptêmes
  • 45 : A l'aube du XX°, la vie d'une femme mariée se passe en grossesses, allaitements et enterrements d'enfants.
  • 48 : dans une économie précaire, toute crise de subsistances fait chuter la natalité. Par retard des mariages et donc des premières naissances, par continence des couples, à cause de la moindre fertilité des femmes en temps de famine, le nombre des naissances chute avec neuf mois à un an de décalage sur la période la plus aiguë de la crise.
  • 63 : la grossesses est un état de maladie et la femme enceinte une patiente.
  • 80 : il en est autrement de l'accouchement clandestin des filles, qui se fait dans les pires conditions matérielles et morales. 
  • 84 : la tête, le nez du nouveau né sont remodelés  pour obéir aux canons de la beauté.
  • 85 : pour facilité la tétée, la matrone s'empresse de couper le filet de la langue du nouveau-né.
  • 87 : l'accoucheur bénéficie au XVIII° siècle d'un soutien considérable; face à l'obscurantisme de la matrone, toujours suspectée de magie et de sorcellerie.
  • 91 : le traumatisme obstétrical laisse la femme épuisée ; il lui faut alors trois, quatre semaines et plus pour se remettre d'une telle épreuve
  • 100 : l'accoucheuse [...] ne doit manquer d'ondoyer l'enfant au moment de la naissance , dés lors qu'elle estime qu'il y a danger pour sa vie, donc pour son âme.
  • 110 : dans les milieux populaires, on ne nourrit pas l'enfant avant la baptême : var on craint qu'il ne suce avec le lait quelque maléfice mortel [...] avant sa christianisation.
  • 113 : [Allaitement] certaines mères n'ont pas d'autre ressource que le lait animal [...] le plus commode est l'allaitement direct au pis de l'animal
  • 115 : dès sa naissance, le nouveau né d'autrefois est emmailloté [...] achève le façonnement du corps. 118 : les maillots rigides enserrant complètement tous les membres n'ont jamais été infligés aux enfants au delà du premier mois ; ensuite, on laisse sortie leurs bras, on n'assujettit plus leur tête [...]. 120 : la saleté joue un rôle à la fois protecteur [protection de l'urine pour les fesses] et symbolique.
  • 125  le temps du sevrage varie considérablement d'un enfant à l'autre [ age de 6 moins ou moins - age de 22 mois ]
  • 125 : le sevrage est souvent brutal, lorsque la mère décide du jour au lendemain de s'enduire le sein d'une pâte au poivre ou à la moutarde, pour dégoûter l'enfant.
  • 127 : quand le sevrage est tardif, il survient en général à l'issue d'une longue période d'alimentation mixte [bouillons, panades, bouillies]. A la campagne, dès le premier mois, le régime lacté exclusif est considéré comme insuffisant [...] recours précoce à la bouillie.
  • 128 : l'enfant quitte en général le maillot vers le huitième mois pour revêtir sa première robe.
  • 131 :A la ville, on met l'enfant sur le pot ou sur une chaise percée, mais la campagne, l'enfant fait à peu près où il veut.
  • 132 : vers six ans, [l'enfant] quitte la robe des enfants. 135 : les petits paysans sont en général habillés de fripes ou de guenilles plus ou moins retaillées à leur mesure.
  • 139 : la plupart des enfants, élevés à la campagne, sont laissés seuls une grande partie de la journée, car le travail de la mère est souvent indispensable à la survie du ménage. 142 : [A pondérer] il y avait toujours une grand mère, un oncle ou un enfant un peu plus âgé [...] de toute manière, la vie quotidienne à la campagne était dangereuse autrefois : brûlures, noyades, morsures d'animaux domestiques ...
  • 160 : Mise en nourrice : refus d'allaiter (considérations esthétiques, travail des femmes), contraintes sexuelles des hommes percutées par l'abstinence pendant l'allaitement (tabou des relations sexuelles pendant l'allaitement). 
  • 162 : c'est la misère des campagnes, [...] qui oblige un nombre de plus en plus grand de femmes à se vendre au plus bas prix.
  • 185 : en France aux 17° et 18°, le taux moyen de mortalité infantine (nb annuel des décès d'enfants de moins d'un an / nb des naissances) est presque toujours supérieur à 25%. 
  • 225 : c'est révolution pastorienne qui donne des résultats exceptionnels : lait de vache bouilli, stérilisation des biberons et des tétines, lavage de mains ... 

 

Le temps de la mort

Cérémonial 

A de rares exceptions la cérémonie religieuse et la mise en terre interviennent le jour même ou le lendemain.

Dans les registres consultés, il n'y a pas de descriptions du protocole des enterrements. Pour autant la littérature (e.g. La Roque sur Cèze; Frach-Descazaux 2011 p. 105) fait état : le corps est enseveli avec uniquement son linceul, Si un cercueil était utilisé, c'était uniquement pour le transport du corps (En Provence (Collomp 1983 p 332) on n'utilise pas de cercueil). Le linceul pouvait être ouvert lors de l'office religieux dans l'église découvrant le visage. Les morts d'une même famille pouvant être dispersés dans le cimetière au gré des fosses communes.

Dans les registres de Manduel, la présence de deux témoins (peuvent etre des membres de la famille (e.g. frère du défunt (23/10/1716), mari de la défunte (28/7/1717), ... ) , ainsi que leurs signatures s'ils ne sont pas illettrés, finalisent l'acte de décès. Est ce parce que l'ensemble de la famille n'assiste pas à l'ensevelissement comme l'avance Frach-Descazaux (2011 p. 105). En tout cas ces témoins sont bien présents lors de l'inhumation "presents a sa sepulture ...", "au convoy ont assisté ...", et donc éventuellement les seuls. Lors des épidémies et donc la multitude des enterrements, le curé oublie de nommer les témoins (e.g. epidemie de fin 1724), ou peut être ceux ci n'existent pas. Il oublie aussi bien des renseignements dur le registre (prenom, age etc ...)

Inhumation

Les enterrements se font généralement dans le cimetière, mais certains ont droit à un enterrement dans l'église (les anciens prêtres, les notables et ceux qui paillent) sans doute avec les conséquences pour les vivants : le niveau du dallage quelque peu chamboulé et les odeurs!  Crainte de l'enfer, l'inhumation dans l'église est un moyen d'y échapper. 


ADG E Dépôt 30/43    

On doit  trouver (Régis Bertrand, « Le statut des morts dans les lieux de cultes catholiques à l'époque moderne », Rives nord-méditerranéennes , 6 | 2000,)


ADG 5 E 154 1 Des tombeaux sont possibles dans l'église  ==> dans le tombeau de ses prédécesseurs

De septembre 1671 à juillet 1689, on recense au moins 75 inhumations dans l'église attestées dans les registres pour 393 enterrements. (pour 110 m2 pour une église uniquement sur deux travées à cette epoque! est ce valide?)


Exemple de StClement de macon, VI° XVIII°, C Sapin, Dans l'église ou hors de l'église, quel choix pour l'inhumé, n: Archéologie du cimetière chrétien. Actes du 2e colloque ARCHEA (Orléans 29 septembre-1er octobre 1994) Tours : Fédération pour l'édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 1996. pp. 65-78. (Supplément à la Revue
archéologique du centre de la France, 11)

 

Mais cette coutume semble se tarir en 1690 avec la rénovation de l'église et en particulier le dallage qui est refait et rehaussé. 
Ainsi de 1690 à 1738, de 1690 à 1738 on ne relève que 4 inhumations dans l'église :

Et puis occasionnellement :

Pour autant on peut se rattraper pour acquérir une place "devant la porte de l'église". La parvis étant le lieu privilégié à l'exterieur, vient ensuite le chevet.


ADG E Dépôt 30/43

Pour les autres, c'est le cimetière (caveau familial ou tombe individuelle?) ou prosaïquement le cimetière des pauvres (sans doute la fosse commune) : Des fausses communes sont attestées à Manduel (e.g. lors de l'ensevelissement des victimes de l'attaque des Camisards le 29 février 1904) :  tous ont este enterres  dans la meme fosse le long de la muraille de l'eglise du coste de la bise de ce lieu de manduel et c est en presence de Barthelemy Sannan, Robert Lombard, Gabriel Valdeyron. 

A noter que l'existence de pierres tombales (dans l'église et/ou le cimetière) est attestée par leur réutilisation lors des travaux de 1690. En effet le devis (1689) des travaux de l'église  mentionne la réutilisation de pierres tombales : Ils metront a coste long des murs tant de l alongement que du restant, de l eglise, les pierres qui servent de couverte à chasque tombeau des particuliers lesquels serviront de pavet apres les avoir bien taillés, chacun des habitants devent fournir la sienne. S'agit il des pierres tombales récupérées au sein de l'église ou dans le cimetière adjacent. Dans ce dernier cas, cela signifierait que certains évitaient la fosse commune pour un ensevelissement personnalisé! (ADG 3 E 94).

Régis BERTRAND Origines et caractéristiques du cimetière français contemporain Insaniyat n° 68, avril - juin 2015, p. 107-135 :  Les caveaux communs et les fosses communes du cimetière étaient "vidangés" quand ils étaient pleins. Les restes osseux sont regroupés dans des ossuaires. Ces exhumations sont acceptées par le christianisme : "la sépulture ne procure aucun soulagement aux défunts", des restes détruits ou dispersés, ne sont pas un obstacle à la résurrection et à la vie céleste, et pour finir, pour St Augustin "tout ce qui a rapport au soin des funérailles [...] est plutôt une consolation pour les vivants qu'un soulagement pour les morts" 

Manduel lieu de perdition

Manduel proche d'une route royale fréquentée (Nimes - Beaucaire) est le lieu où les passants peuvent trépasser : toute la misère du monde : 16 cas en S1 et 12 en S3

Par exemple pour le dernier quart du 18°

Les cimetières

Frach Descazaux 2011, p.37 : sous l'ancien régime, les cimetières jouaient le rôle de jardins publics : on y étendait le linge, on y dansait, et les jeunes hommes contaient fleurette aux filles.

Le vieux cimetière

(MG 1994-36) : Le premier cimetière, autour d'ancien église, ne  pouvait se clore parce qu’il était traversé par plusieurs pas sages (visites pastorales 1679 et 1692 !!!?). Il fut utilisé du XIème siècle jusqu’à la fin du XVIIème siècle.

Etat en 1694 (ADG G 1304)  cimetiere, nous l'avons trouvé sans closture, n'etant qu'une place publique en lieu fort incommode et 1722 (ADG G 1305) cimetiere, nous l'avons trouvé sans cloture, et n'etant proprement qu'un grand chemin

Malgré les injonctions des visites pastorales exigeant de clôturer le cimetière, cela ne sera jamais réalisé : compte tenu de la situation du cimetière dans le village, les habitants ne souhaitaient sans doute pas être gênés dans leurs déplacements.

Le nouveau cimetière

Le deuxième cimetière se situait entre la rue Beausoleil et le fossé dit vallat de la Faissine. Achat du terrain supposé en 1735 et utilisé jusqu' en 1822. Largeur 15 m Longueur 30 m. Hauteur murs 3,5 m.

ADG E Depot 30 43 : p.325 le 10 janvier 1736 est enterrée dans le nouveau cimetière de cette paroisse Catherine Félix

(ADG C 753) : Subdélégation de Nîmes - État des dettes
2 Fev 1739 14 Jan 1736
Manduel dio. Nismes n°26
Addition a l'estat des dettes de la communauté de Manduel dioceze de Nismes que les consuls modernes du dit lieu devant nous nosseigneurs les commissaires presidents pour le Roy en l'assemblée des etats generaux de la province de languedoc
Est deub au sieur Jean Sabatier premier consul du dit Manduel la somme de 450 livres de luy empruntée en consequence de l ordonnance de M. l'Intendant du 15 octobre 1735 pour le prix et l acquisition faitte par la dite communauté du jardin du sieur Clauzel pour servir de cimetiere, la dite acquisition permize par la dite ordonnance et partant [...]
Remettant pour veriffication de cette partie laquelle ayant faire droit il est ordonné que les consuls se pourvoiront devant M. l'eveque de Nismes ou son grand vicaire pour demander un commissaire a l effet de choisir un endroit convenable et propre a servir de cimetiere et qu'ensuitte ils conviendront avec la proprietaire du terrain du prix d'ycelluy, l'ordonnance de M. le grand vicaire de Nismes du 31 du dit mis d mars qui nomme le sieur prieur de Cabrieres pour choisir le local convenable aupres dit et laquelle est l arettation de m° Cassan prieur de Cabrieres qui determine le jardin du dit sieur Clauzel est l endroit le plus propre et le plus convenable, la deliberation de la communauté du 22 septembre dernier qui convient du prix du dit jardin a la somme de 450 lt [...]