LA LONGUE HISTOIRE DU MIDI

VITICOLE

ACPM 2007-13

 

 

 

En 1709, un hiver épouvantable s’abat sur le pays. Ce froid sibérien détruit une bonne partie du vignoble français. A Paris, le prix du vin est multiplié par trente. Si les vignes de France ont tiré leurs révérences, celles du Bas-Languedoc ne sont pas toutes passées de vie à trépas. Avant que les autres vignobles se reconstruisent, celui du Languedoc a pris une longueur d’avance. Il est l’un des seuls à pouvoir approvisionner la capitale.
Olivier de Serres offrira un grand bond en avant à la culture de la vigne méditerranéenne et française, à la fois sur la façon d’organiser et d’implanter son vignoble, de traiter les maladies ou encore des soins à apporter à la cave pour fabriquer son vin. Il conduit de multiples expériences qu’il consigne au fil des saisons. Elles aboutissent à l’écriture d’un livre « Théâtre d’agriculture et mesnage des champs », qui paraît en 1600 et verra 24 rééditions.

En 1722, bien après la période moyenâgeuse, dans l’ouvrage de référence « Economie Générale des biens de campagne » on peut lire la note suivante : on voit à Marseille des vignes qui n’ont pas été taillées depuis 200 ans car elles sont montées sur de grands arbres et produisent de beaux et bons raisins appelés « les poumestres ». Ces vignes sont présentes dans tout le Sud de la France et portent certains cépages, le muscat, le corinthe, le cioutat ou le damas.

L’une des dernières traces de cette vigne méditerranéenne est relevée en 1830, à Barjac, dans le Gard, elle faisait le fierté du village, son tronc était large comme le tour de taille d’un homme.

Larme de la vigne : sève qui coule goutte à goutte, au printemps, des sarments taillés.

Les larmes de la vigne fournissent quantités de remèdes. Ce suc est puissant contre la « pierre des reins et de la vessies ». en se lavant avec cette liqueur, on guérit aussi la lèpre, la gale…

En ce mettant, matin et soir, quelques gouttes dans les yeux, ce suc fortifie et éclaircie la vue. En l’exposant au soleil pendant un an, il s’épaissit comme du miel. Il est alors utilisé comme baume renommé et précieux pour les plaies et les ulcères.

 

A l’époque, la vigne a peu d’ennemis naturels on ne lui prête que trois modestes prédateurs.

Les bêches, petits moucherons de couleur verte.

Les gribouris , sorte de petits hannetons,

pour les supprimer, il suffit de semer, entre les ceps des fèves sur lesquelles ces insectes gourmands se jettent.

L’escargot grand prédateur de la vigne.

Les spécialistes recommandent : il faut choisir le temps de la rosée ou la fraîcheur du matin pour faire la guerre aux escargots qui se cachent avec la chaleur.

L’usage en Languedoc est d’en faire des ragoûts, ce qui rend cette recherche plus animée.

L’arrivée du chemin de fer dans le Gard : C’est peut-être l’opération la plus importante dans l’histoire viticole de notre région. Les premiers wagons qui longent les vignobles du Midi offrent un moyen de transport inespéré. Du jour au lendemain les frais d’acheminement des vins sont divisés par quatre.
Port de Sète : La première pierre est posée le 29 juillet 1666. Louis XIV favorise la croissance de cette nouvelle cité. Toute personne qui y bâtit maisons et entrepôts pour le commerce est exempté de péages, le succès du port de Sète est immédiat. Dès 1670, il enregistre une dizaine d’escales de grands navires et plus de cinquante l’année suivante.

Le canal du midi : 240 Km. De long. Cette voie d’eau traverse de part en part le Languedoc et relie Bordeaux à Sète qui sera le point de rencontre entre le canal et la Méditerranée. Ainsi, Bordeaux est placé à six jours de Sète, par le canal royal qui deviendra le Canal du Midi à la Révolution.

Transport de vin : Si le canal du Midi joue un rôle important dans le commerce des vins, une autre voie de transport va leur donner un sacré coup d’accélérateur. A la fin du second Empire, 17.500 Km. de rails sont posés. Le vin emprunte alors ce nouveau moyen de locomotion le tonneau devient foudre, grands réservoirs arrimés sur les châssis des wagons, peints en rouge, gris brun ou vert, ils étaient marqués aux initiales de leur propriétaire ils portaient la mention « Transport de vin ». Ils seront remplacés par les wagons citernes après la dernière guerre mondiale.
Un nouvel alambic : En 1800, à la faculté de médecine de Montpellier, un simple marchand de mousselines de Nîmes, Edouard ADAM, fait soudain trembler les apothicaires. Cet appareil révolutionne la fabrication des eaux-de-vie. Il permet d’obtenir un alcool pur avec une rapidité stupéfiante. Ainsi, à la fin du XVIIIéme siècle, 500.000 hectolitres d’eau-de-vie transitent tout les ans sur les quai de Sète

 

 

 

LES GRANDES MALADIES

DE LA VIGNE

 

ACPM 2007-14

 

 

Oïdium tuckeri

 

Découvert en 1844 à cent kilomètres de Londres. Ce champignon, probablement originaire d’Amérique franchit rapidement la Manche. On l’observe à Versailles en 1848, l’année suivante il arrive à Bordeaux. En 1850, il gagne le Midi, premier point d’ancrage, le village de Lunel dans l’Hérault. A partir de ce moment-là ce parasite se trouve en Languedoc et en Provence, il va s’étendre à une vitesse foudroyante. C’est la première grande maladie que va connaître notre région dans sa longue maladie que va connaître notre région dans sa longue histoire viticole. Il y avait bien eu la pyrale, apparue en 1840, mais cette chenille avait été combattue facilement par l’échaudage

 

L’oïdium

 

Attaque les feuilles de vigne et aussi les raisins, il les fendille, puis les dessèche. Avec stupeur, les viticulteurs du Midi voient leur récolte réduite à néant. En 1854, les gazettes nationales parlent de désastre pour la France la récolte est de 10,8 millions d’hectolitres. En même temps, les cours du vin flambent ils atteignent cinq fois leur valeur normale passant de 10 à 49 francs or l’hectolitre. Pour certains vignerons ruinés par l’oïdium, c’est le début de l’exode vers l’Algérie.

Premières machines à soufrer 

 

Henri Marès teste l’application du soufre à sec sur ses vignes, qui se trouvent immédiatement protégées contre le parasite. A 43 ans Henri Marès reçoit un grand nombre de récompenses, dont un prix offert par le gouvernement français. Il deviendra l’ami de Louis Pasteur et embrassera une carrière politique.

 

 

Vitis berlandieri plants, ramenés des Etats-Unis par Pierre Viala issu d’une famille de viticulteurs de Lavérune, dans l’Hérault

Premiers sulfatages en Languedoc.
Echaudeuse pour le traitement de la pyrale, chenille apparue en 1840.
Une nouvelle fois, les milliers de plants américains importés cachaient des hôtes indésirables. Le mildiou a lui aussi traversé l’Atlantique et attaque les pieds que l’on vient juste de replanter. Trois coups durs en moins de 50 ans.

En 1884, Alexis MILLARDET expérimente un mélange de sulfate de cuivre et de chaux…Cette solution passera à la prospérité sous le nom de « bouillie bordelaise ». La sulfateuse va être désormais sanglée sur le dos de millions de vignerons.

Enfin, en 1885, à Ganges dans l’Hérault, Pierre VIALA et Louis RAVAZ , détectent pour la première fois le black ROT. Ce champignon inconnu, lui aussi originaire d’Amérique du Nord, ride et momifie les raisins en quelques jours. Mais, heureusement ce parasite sera vite jugulé. Ouf ! C’est la fin d’un demi-siècle de grandes épidémies virales.

 

 

Laboratoire de viticulture (vers 1900) de l’école d’Agriculture de Montpellier où fut vaincu le phylloxéra.
Essai de lutte contre la grêle en 1887.

 

 

LA COSTIERE

ACPM 2007-29

 

Vignes de Costières de Nîmes

 

La gare de JONQUIERES (GARD) est construite sur le territoire de la Commune de MANDUEL.

Les corbeilles remplies de raisins sont prêtes à être chargées sur un wagon.

ACPM 2007-33

BEAUCAIRE : Les tonneaux, remplis de vin, en attente d’embarquement sur les péniches.

 

Transport de vin en foudre de bois par le rail

 

La Fabrication d'un tonneau

ACPM 1998-11

Fabrication d’un fond de foudre

Atelier ambulant de fabrication de tonneaux

 

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