Manduel et son espace 

 

 

    

Carte de Cassini : feuille 91 Nîmes (relevés 1774-1775 https://www.cdip.com/cassini/cassini_carte_liste.html)
En vert : Vignes (Ouest) & Garrigues (Est de Campuget)

 

Extrait de la Carte du département du Gard 1790-1793 (CP/NN//243/1)

Statistiques & Répartition des cultures

Population en 1793 : 1055 (à valider)

Superficie des garrigues (= "garrigues basses" (= celles au sud de Nîmes cf. Nemausa n°9 & 10 1883: p.309) :

 

Biens abandonnés et incultes (1734) (ADG C1027)
Manduel 620 salmées ... incultes ... taille des biens 669-4-3
Observation
Quel inculture de ces biens procede principallement de la mauvaise qualité du terroir qui n'est qu'un gravier fort dur peu propre a produire aucune sorte de grains, mais qu il le ferait pourtant pour replanté en vigne, s il a faculté des habitans leur permetait de faire la depense necessaire pour les planter et pour les bien cultiver jusques au temps que les vignes pourraient produire; mais comme la communauté n est pas nombreuse que les habitans d ailleurs sont peu aizés et qu il y a une quantité de terrain bon ou mediocre pour occuper les bettes de labour qu ils sont en etat d entretenir, on ne doit pas etre surpris qu'on s en tienne a cultiver ce qui produit actuellement

Procès-verbal de vérification des biens abandonnés et incultes des communes du diocèse de Nîmes de 1734 (C1027) donne  à cause de la mauvaise nature du terrain ; à Manduel, 620 salmées (~460 ha

En contradiction avec 
*
En 1759 plus de 800 salmées (~600 ha)
qui ont eté plantés depuis la faction du dit compoix (1711 ou 1752?) : a noter que la perte de garrigues au 18° n'est que de ~400 ha (cf. tableau ci dessous) + 100 ha de terres labourables.
* + Défrichements avec exonérations au 18° (ancien régime) ~83 ha  : Sans doute un minimum qui ne tient pas compte des défrichements sauvages
 ==> donc difficile d'imaginer de partir de 460 ha en 1734!

A titre d'exercice  : allivrement total du compoix pour 1,5 sol par emine (cf 1759) ==> 11,8 sols par salmé (63,2 ares) et en supposant un présage égal pour toutes les qualités de terre ? ==> donne ~1125 ha (superficie de la commune 2646 ha) : le reste, le bati, & éventuellement garrigues et terrain nobles (seigneur) assujetties aux "censives" et communaux ==> refaire calcul avec données salmée emines pour Manduel

D'après A Seboul ("campagnes montpelliéraines") 1958 PUF : 

Plaine de Montpellier : Labours 40% (1/2 en jachères); Vignes 33%; Olivettes; 5%; Prairies 3%; le reste Garrigues ==> La vigne est donc dominante
Mais à nuancer :
La vigne plutôt sur le terrains pauvres dans les terrains à coteaux (limite plaine - garrigue) : la vigne, pioché à bras, avide de main d'œuvre ne peut être spéculative ==> les grands domaines privilégient les céréales, et cela , surtout dans la plaine = culture speculative

A rapprocher de la délibération du 6 Avril 1767 du conseil de Manduel: le principal revenu de cette communauté consiste en la recolte du vin et celle des vers a soye 

Données : Ancien Régime (à venir!?), Statistique générale du Gard de 1838 & (1929-1930) thèse Milhaud 1931

Population (Jouffret 1990 p.89)

Répartition de la terre 
(conversion mesures anciennes / métriques Charbonnier 1994)
  1557
(E DÉPÔT 30/51)
1734
(C1027)
1778-1781
(carte Cassini)
1787
(E DÉPÔT 30/51)
Délibération 22 Juin 1788
Arpentement des garrigues
par des experts
An 1V (ACPM 1994-30) Cadastre 1809 Statistique générale du Gard de 1838 Séance du 14 avril 1850 (*) Maurice Milhaud 1930
  salmées % salmées ha % salmées %   saumées  ha % ha %   ha %
Vigne 89 (~66 ha) 3%   1300  49% 807 (~598 ha) 31%     1253 47% 1300 56   1207 33%
Terres labourables 1430 (~1060 ha) 55%   1166 
(par différence)
44% 1230 (~912 ha) 47%     735 28% 700 30%   1185 44%
Bois et forêts
(Garrigues)
1075 (*) (~800 ha) 41% 620  (~460 ha)  200 ha 8% 560  (~415 ha) 22% 579 (*)
(communaux 18/10/1792)
 (~429 ha)
400 (~296 ha) (communaux : garrigues) 386 ha 14% 300 ha 13% 282 ha 15 ha 1%
Divers 3 0%   ?               1 0%   259 10%
  2597 (~ 1925 ha) 100%   2666 ha 100% 2597 (~ 1925 ha) 100%     2665 ha   2301 ha 100%   2666 ha 100%

(*) voir document plus bas 2 O 991 

A noter, que la superficie totale de la "commune de Manduel" est sous évalué avant <1808  ce qui confirmé par l'administration elle même :
 3P72AD Exercice 1808
N° 12 Tableau comparatif de la contenance et des évaluations de l’ancienne et de la nouvelle matrice de rôle de la commune de Manduel
ARPENTAGE Nombre d’arpents : arp. suivant l’ancienne matrice 1 433.29.00 suivant l’arpentage 2 665.70.44 - différence... en plus 1 232.41.44
Est ce la non prise en compte des terres de Campuget ancien fief jusqu'au milieu du 18°?

(*) in Lou Papet n°18


Situation des "communs" à la sortie de la Révolution

Communs (cadastre 1809)
Jardin & terre 0ha 57a 84ca
B pâture + pâture boisée 28ha 14a 97ca
C pâture boisée 79ha 73a 24ca
D pâture boisée 2ha 79a 15ca
E terre 0ha 2a 1ca
F terre 0ha 36a 67ca
total   111ha 63a 88ca



Données Atlas Province Languedoc (E Pelaquier et al, 2009)

Population 1709 : 60 à 125 feux
Population 1789 : 200 à 500 feux
La population fait plus que doubler (pour un indice 100 en 1709, 200 - 500 en 1789)
Dimension moyenne (plus basse en plaine qu'en montagne) des feux < 5,7 (moyenne Languedoc) 
Grains (par ordre décroissent) : Froment, Seigle, Meteil, Orge
Imposition foncière (mande + dépenses communauté) par feu : 30 à 60 livres/feu
Imposition foncière (mande + dépenses communauté) par unité de surface : 2 à 5 livres/ha
Population protestante 1665 : 10 à 25%
Justice ==>cf D. Catarina

Les noms des Rues

Les anciens chemins à retrouver

Photo aérienne ~1950 (Géoportail) & cadastre 1809 : Exemple du chemin de Bellegarde à Jonquieres dont les traces se retrouvent (en haut à droite) encore dans les photos aériennes des années 1950

 

Photo aérienne ~1950 (Géoportail) : Après la bifurcation (au sud de la cave) du chemin de Lignan, qui se transformera lui en chemin vers Marguerittes, un chemin ondulant sur la future avenue de la gare se scindent en trois (l'éguillon?) : d'Ouest en Est : le chemin vers St Gervasy, le chemin de Redessan et en fin un autre chemin vers Redessan (le chemin vieux?)

(Cadastre 1809) Après pratiquement 150 ans, le parcellaire a peu évolué!

Les Drailles

Une draille et un chemin ou un passage réservé aux troupeaux de moutons (cela peut être aussi une voix de transhumance).

Secteur de Campuget : Passages réservés aux troupeaux ovins

 


Cadastre 1809                                                                              Carte État Major 19° (le tracé en pointillé reprend le tracé de la draille vers le mas des Chèvres)

Dépaissance & usage des vacants

Depaissance

8 octobre 1792 : suite à la plainte le s Canonge et la dame Ollivier  [la femme de Canonge] et le s Ollivier leur frere et beau frere, la commune se prononce par proclamation contre la dépaissance sauvage : défense de  mener de paitre leurs troupeaux et des bestiaux d'aucune espece et en aucun temps, dans les vignes sur le terrain d'autruy

Vacants

8 octobre 1792 : Deux cas

Pour le dernier cas, la commune propose qu'il serait plus avantageux, et plus juste de vendre ces vacans et ces emplacements aux encheres, [...] et de consacrer le produit des ces ventes à la liquidation des dettes de la commune ou à des moins imposé repartis par chef de famille

Pour autant la municipalité s'autorise à poursuivre les contrevenants en autorisant de plus fort l'acte de sommation et de protestation qui fut donné par le bureau municipal et le procureur de la commune contre le citoyen Martin Guiot l'un des usurpateurs

30/3/1793 : nomination d'un expert pour la veriffication des communaux le conseil nomme à l'unanimité des voix le citoyen Clair le fils geometre de la ville de nimes à l'effet de proceder à la veriffication et estimation des communaux dont il raportera le contenance et la valeur de chaque objet en particulier ainsi que des terrains de la commune vacans ou usurpés qui sont dans le village ou son terroir

Gestion des garrigues :"communs", "prétention du marquis" & "usurpations" 

Les enjeux, parfois contradictoires, des garrigues pour la communauté de Manduel peuvent se résumer de la manière suivante :

  • lieu pour fourniture de bois pour le chauffage et la cuisson du pain
  • lieu de pâturage pour les troupeaux
  • mais aussi, seule possibilité pour beaucoup d'habitants d'agrandir leur patrimoine foncier et dont les conséquences (le défrichement) sont un danger pour les besoins de la communauté. A noter que certains des consuls n'étant pas les derniers à défricher.
  • régulariser ces défrichements ce qui, par voie de conséquence, assujettir ces terres à l'impôt (la taille) ce qui va dans le sens de la  justice fiscale, pilier de la vie communautaire à cette époque.

Les garrigues appartiennent aux marquis de Calvisson qui essayent de préserver ce bien de l'appétit de la communauté. Plusieurs actes vont, tout au long de l'ancien régime, tenter de réglementer l'usage des garrigues. Une transcription (ADG E depot 30-51) de l'acte notarié du 27 Avril 1673  entre le marquis de Calvisson et le communauté en est une illustration. Suivant cet acte les deux parties conviennent, que par un unique versement de 3000 livres et une cense annuelle de 100 livres, le seigneur concède un droit aux habitants de soit pour dépaitre, soit pour lignerer dans les garrigues, tout en gardant la propriété sur celles ci. 
Cet acte permet d'apprendre par ailleurs, que plus de 200 salmées de garrigues sont considères, à cette date, comme ouverte (comprendre sans doute comme défrichées) et que les habitants forains sont propriétaires de pratiquement la moitié du presage du territoire.

Cet acte n'est qu'une étape, car tout au long du 18°, la confrontation seigneur-communauté n'aura pas de répit : La communauté essayant de justifier de manière officielle sa pleine propriété de ces garrigues, les habitants de continuer de défricher dans un irrésistible élan, et cela sauvagement ou sous couvert de textes officiels. Une régularisation de ces usurpations sera effectuée en 1819.

 

Tous les ans, dans la délibération concernant les impôts, apparaît : Plus pour la pention de touts les ans au Seigneur a cause de ses pretentions sur les garrigues  suivant acte du 24 avril 1673 cent livres 100-0-0 ==> correspond  à une censive?

1759 : plus de 800 salmées qui ont eté plantés depuis la faction du dit compoix : cf #compoix

Mai 1765 : on se plaint surtout des forains, qu'on accuse de défricher illégalement les garrigues (dans la partie des garrigues qui semblent appartenir à M Maigne qui a infeodé de M le marquis de Calvisson

7/2/1770 : la communauté serait mise en cause, ... pour assister en instance pendante au senechal de nimes entre le dit seigneur et le dit armand qu'il parait des qualités du dit appointement que le dit seigneur de calvisson demande dans la dite justance que le dit Armand soit condamné a arracher la vigne qu'il a fait planter dans les garrigues du terroir de manduel au quartier appelé de Bounisse, et de remettre le terrain  par luy defriché en nature de garrigue et que ayant a cet egard une tranzaction du 24° avril 1673 passée entre le dit seigneur de calvisson et la communauté de manduel, il est de l'interet de la communauté de se presenter dans la dite instance et d'y demander l'execution de la dite tranzaction ...

Janvier 1771 :  declaration du roy du 5 juillet dernier concernant les defrichements et biens patrimoniaux des communautés permetent au greffier de charger le 26 du mois de novembre dernier certains particuliers de quelques articles en non valeur & attendu qu'on peut s'ecarter de ce qui est porté par la sus dite declaration ... au donne pouvoir au greffier de barrer et rayé les sus dits changements faits sur le compoix lesquels seront comme non avenus s'en raportant a la declaration et qu'ils seront expozés aux encheres relativement a la sus dite declaration

8/9/1771 Le conseil prenant défense des communs souhaite combattre les activités des habitants de Redessan, Bouillargues, Jonquieres, et Beaucaire qui ne cessent de prélever du bois (de lignerer le bois) dans les garrigues. Impacts potentiels sur la difficulté d'alimenter le four commun, le chauffage des habitants et le moulin à huile, ainsi que de diminuer la pâture des animaux de la communauté. Les consuls, se devant de veiller à la conservation des garrigues, s'engagent a poursuivre les auteurs de ces exactions (et de les "ignorer"). 

24/1/1773: on fait le constat que la volonté affichée (5/5/1765) de poursuivre en justice ceux qui défrichent les garrigues n'a pas été mise en exécution par les consuls. Le marquis de Calvisson a fait assigner bien des personnes en delaissement des dites garrigues avec restitution des fruits et que partie dy'eux ont eté le trouver pour en "infeoder" (avec risques d'entraîner des procès entre le Seigneur & la communauté). Mandat est donc donner, de nouveau, aux consuls pour  mettre a execution pour les faire condemner et les remettre en garrigue.

1773 : Il s'agit ici, soit d'habitants de Manduel ou des environs qui pillent le bois ou installent des cultures sauvagement dans les garrigues (cf.  procès en 1770 devant la cour du sénéchal de Nîmes pour une vigne planté dans les garrigues ) soit un conflit plus discutée entre le marquis de Calvisson et la communauté portant sur la propriété des ces garrigues. 

1780 : on souhaite mettre  en culture tous les fonds (ce qu'on appelle l'excedent) qui se trouvent en garrigue tout en laissant une quantité necessaire pour la depaissance des troupeaux, & pour les facultés uzageres de la communauté : on a donc proposer au marquis de Calvisson  un arrangement sur les garrigues et on attend sa reponse

1783 : Il s'agit d'agir contre ceux qui se sont induement emparé de partie de garrigue de la communauté en delaissement & comme elles ont resté sans execution & que la communauté est sur le point de perdre ses droits sur cet objet. de reclamer les droits de la communauté ...  par le ministere de m° Vidal procureur ez cours de nimes de se pourvoir devant mgr l'Intendant pour obtenir la permission de plaider contre les usurpateurs des biens.

Le  30 Mars 1783, on se préoccupe des  usurpations journalières des garrigues et vacants : il faut les stopper voir les sanctionner.
Ils constatent que la vérification ordonnée par le Roi (Juillet 1770), de constater la quantité de garrigues et vacants nécessaires (bois et dépaissance) aux habitants et forains, n'a pas été effectuée. Par ailleurs les défricheurs prétendent détenir des titres donnés par le seigneur et que les archives de la communauté sont dans le plus grand désordre (Le compoix est mal tenu et nécessite une vérification ) : pour ce dernier point, une requête est faite auprès de l'intendant pour disposer d'un dépôt sûr des archives : Dépôt protégé par trois clefs :  "l’une restera au pouvoir du premier consul à l’exercice, la seconde sera remise au greffier consulaire et la troisième sera remise à un notable habitant qui sera choisi par la communauté"

Pratiquement un an plus tard, le 25 Janvier 1784; l'affaire des Garigues prend une nouvelle tournure avec l'intervention de la marquise de Calvisson (Il s'agit ici de Pauline du Chayla (1740-1823), la seconde femme de Anne Joseph de Louet de Murat de Nogaret de Calvisson (1715-1781) qui agit comme tutrice de son fils, mineur à cette date) qui relaye l'inquiétude de la communauté sur les usurpations des garrigues.  

En effet,ils se rejoignent pour s' élever contre le défrichement et usurpations des garrigues, par contre le nombre élevé des contrevenants les empêche de mettre un terme à cette situation. Le risque pour la communauté est de ne pas trouver à l’avenir dans les garrigues qui lui appartiennent ni les herbages nécessaires à la nourriture de ses troupeaux ni le bois nécessaire à la consommation. Comme ce défrichement risque de donné occasion à plusieurs procès avec la marquise de Calvisson,  la communauté préfère  proposer un arrangement avec celle ci : comme déjà entendu en mars 1783, et en s'appuyant sur la déclaration du Roy de 1770 on procédera à vérification et mesurage des garrigues de la communauté pour évaluer si celles qui subsistent sont suffisantes pour l’usage des habitants, et si elles ne l’étaient point,  les dites garrigues subsistantes seraient bornées de manière à prévenir toute nouvelle usurpation. Les contrevenants étant alors sommer de payer les impôts (taille) associés et une contribution financier pour payer les procédures judiciaires , les terres revenant à la communauté (trouver des actes). A ce sujet M. Maygre a présenté un mémoire à  l’intendant au sujet de ces défrichements en proposant le même plan ci dessus. Celui ci ordonne que la communauté délibère sur cette base. Ces procédures nécessitent néanmoins d'emprunter et requête en ce sens est faite à L'Intendant.

Le 29 Août, la marquise s'impatiente. elle a provoqué une ordonnance qui ordonne dans aux consuls de mettre en place les elements necessaires à "l’execution de la declaration du roy du 5 juillet 1770 en ce qui concerne la division qui doit etre faite des terrains qui doivent etre mis en reserve pour la dépaissance des bestiaux necessaires à la bonification des terres cultes". Cette ordonnance autorisant par ailleurs " la suppliante à continuer ses poursuites devant le senechal de nimes contre les particuliers auteurs des defrichements".

M° Jullien, avocat de la ville de Nîmes, sera a en charge de piloter ces travaux; Communauté, l'Intendant et madame la marquise devant nommer chacun de leur coté un agent pour participer au suivi de ces travaux

 Le 27 Avril 1787,  "sous pretexte du droit de lignerage", des "etrangers" collectent du bois dans les garrigues. Ces comportements "merittent d'etre reprimées à cause du domage considerable, soit par aport  aux troupeaux qui n'ont presque plus de depaissance, soit par aport au four et aux droits des habitants, le bois commence à manquer totalement, de facon qu'on le trouvera à l'advenir exposé à n'en avoir pas pour cuire le pain des dits habitants ". Le 23 Avril, ont ete surpris les nommés " Pouchon, Larulet, et Benonuet" habitants de Redessan "dans les garrigues de Manduel au quartier de Campuget sous la jasse appellée des Cabres, avec une charette chargée du bois qui la conduisirent à Redessan ".
Il a été unanimement délibéré"de se pourvoir en justice" et .... de demander  "d'emprunter la somme de 60 livres pour satisfaire aux fraix ... pour la poursuite de la ditte justice "

Le 20 septembre, il s'agit de s'organiser pour payer (728 livres) les experts, Mourgues, Nouny et Vessiere,  désignés pour la "fixation" des garrigues. "les dits consuls se sont donnés touts les mouvements possible pour se procurer la ditte somme" doivent néanmoins se résigner à désigner des habitants pour des avances comprises entre 28 et 100 livres.

E Dépôt 30/59 : en conséquence de la délibération du 20/9, sommation à Mathieu Mazoyer, ménager, de payer à Pierre Jaume, second consul, 50# pour la cotte de 178-10-0 du paiement des vacations des experts nommés par la communauté pour procéder à la fixation et réserves des garrigues. Paiement effectué le 25 novembre 1787.
Jean Payras est sommé de payer au sieur Pierre Jaumes, second consul, 50# pour sa cotte part. Paiement effectué en fait pas son beau frère Antoine Hugues, le  25 novembre 1787. Ce dernier n'avait toujours pas été remboursé par la communauté le 4 avril 1781. Pétition ayant été envoyé au district, ce dernier renvoi le dossier à Manduel pour réponse sous huitaine! 
Le 24 octobre 1791, même pétition de Pierre Sevenery, toujours en attente de remboursement de ses 50# acquittés le 28 novembre 1787 : même réponse du district!.

Le 13 Janvier 1788  les experts ayant presentés requete aupres de l'intendant pour etre payé, il est temps de passer aux remboursements des "preteurs designés" : ... pourvoir aux dits sieurs consuls de presenter requette à M L'Intendant pour demander une verification de la partie pour que les sieurs Larguier hoste les sieurs freres Alary et le sieur Paul Rabat ou la dame Gaydan son epouse chacun pour la somme de 100 livres le sieur Fabre cardeur de filoselle (textile composé de résidus de soie mélangés à du coton ou de la laine), les heritiers de M Lapierre Etienne Angelin, Pierre Devoze fils menager, Jean Payras menager, Thierry perruquier tout et derniers pour 50 livres chacun, et Francois Bertaudon pour 28-6 lesquels demandent etre remboursés par imposition avec interet à compter du jour de leurs pret neanmoins apres verification de la partie"

Le 22 Juin 1788, " le sieur Gervais greffier et arpenteur du present lieu de manduel" reclame 879 livres pour 14 journées employé à l"arpentement de 579 salmées de garriques (~290 ha, superficie des garrigues à cette date? peut être 300 ha en 1838, peut etre 256 en 1930) avec les experts nommés par les trois parties. On retorque que Gervais n'etait pas mandaté pour ce travail, que pouur 14 journées de travail, que les experts "riches menager et loges à l'hoberge" étaient payées 9 livres par jour, et que ne travaillant que 4 heures par jour, les sommes qu'il reclame sont exagérées. De plus, "la plantation des bornes qu'il dit avoir fait" ... "que les bornes ne sont pas encore plantées". Pour éviter un procès, on transige en acceptant de le payer 4 livres par jour. Demande d'autorisation d'emprunter ...

Le 29 Juin ,  un certain Depouzol, habitant forain de Manduel, se propose pour des "biens abandonés" ... "de se charger de touts les dits biens, dans payer les tailles ... meme de faire d'autres conditions tres avantageuses à la ditte communauté". On décide qu' "il sera tiré extrait ... les articles des biens abandonnés pour etre de suite envoyé avec ...  la presente deliberation à M L'Intendant et de la supplier de donner la permission de metre les dits biens aux encheres au profit de la communauté".

Mais cette réunion est surtout accaparée par la charge de la marquise de Calvisson "Dame jeanne pauline du chaylar marquise de Calvisson veuve et heritiere frutuiresse du haut et puissant seigneur d'anne joseph de louet de murat de nogaret chevallier seigneur de calvisson barron de manduel et des etats du languedoc mere legitime administreresse de la personne et biens de M de Calvisson son fils en desistat". Charge sur la propriété des garrigues.  "la marquise de Calvisson ...a obtenu un arret ... de la souveraine cour du parlement de toulouse du 5 avril 1784 signifié le 16 avril 1785 par Rabanis huissier au presidial de nimes" : "Apres que la lecture a ete faite à haute voix de la disposition du sus dit arret .... il a ete unanimement deliberé de l'attaque". L'objet de l'affaire : "restitution des fruits des pieces qui ont été defrichés dans les garrigues et communaux de la ditte communauté"
La convocation d'une assemblée générale (celle ci si elle a existé n'apparaît pas dans les délibérations) est même signifiée pour traiter de cette attaque. 

L'argumentaire de la communauté se compose de la manière suivante :
1°" l'acte de 1386 Elizabet de Nogaret ... avec ses habitant quelle reconnut meme par cet acte que le seigneur de manduel n'avait point la propriété des garrigues et vacants du dit lieu que ce n'etait que des communaux destinés à l'usage de la ditte communauté"
2° que par ce meme titre de signeurelle la ditte Elizabet de Nogaret rendit son de nombrement au Roy en l'an 1390 dans lequel elle ne fit absolument mention des patus (
ancienne notion du droit coutumier provençal désignant un terrain dépendant d'un bâtiment, destiné à ses commodités), garrigues, et vacants, puisqu'ils etaient des communaux
3° que par d'autres actes autentiques de 1400, 1519, 1530 et 1664 la communauté de manduel a incontestablement un droit réel des propriétés sur les patus et garrigues, qui ne sont que des vrais communaux
4° qu'en vertu d'un acte de partage du 17 mars 1711 Jean Louis de Louet chevalier de Nogaret la mit en possession des terres de manduel qui echeurent à son lot et pendant tout le temps de sa possession en sa calité de seigneur de manduel laissa jouir les habitants de cette communauté de la plaine propriété des patus et garrigues
5° que les garrigues de manduel dont le dame de Calvisson veut s'aproprier le droit de pouvoir les infeoder n'ont jamais fait partie des biens de xxx n'etant que des communaux destinés pour la depaissance des habitants du dit lieu 
6° que la communauté de manduel serait en etat de prouver que les terres incultes ne sont que des vray paturages destinés à la depaisance des troupeaux et de ses habitants que consequemment la propriété de ses terres n'a jamais eté ni peu etre xxxx à la haute justice, que le seigneur de manduel n'a que le droit de depaissance, comme un simple particulier
7°que la proprité des garrigues est d'autant plus incontestable à la communauté du dit manduel qu'elle a toujours payé et paye encore les taille, s'est un fait dont on est en etat de prouver par acte
8° que si la communauté du dit maduel avait eté par ignorance surprise ou par tout autre moyen de fraude transigé avec le seigneur au prejudice de ses droits elle serait fondée d'attaquer touts les actes contraires à ses interets attendu que les loix veillent toujours en leurs faveurs
9° que tous les arrets que la dame marquise de Calvisson reporte ne doivent faire aucune impression ny atteinte sur les droits de la ditte communauté puisque ce ne sont que des arrets en deffaut ou d'apres de la religion de la cour sur des exposés vagues n'ayant point eté rendus en contradictoire et deffence 
10° que les directes, censives, lots, restitution des fruits, et autres droits et devoirs seigneuriaux, que la ditte dame de Calvisson reclame des habitants du dit manduel sur les ouvertures qu'ils ont faites tombe de droit par le manque de titre du moins legitime, qu'au contraire la ditte communauté de manduel est fondée à reclamer des droits que le seigneur luy a usurpé en infeodant luy meme une grande cantité de garigues dont la privation de ce terrein porte un domage considerable à la ditte communauté par la restriction de leurs facultés
11° finallement que touts les actes qui ont feray de fondement à la communauté de Redessan pour le faire maintenir dans la proprité de ses garrigies sont les memes que la communauté du dit manduel, puisque ces memes actes ont ete passés tous en faveur de la communauté de Redessan que de celle de Manduel, qui en est une dependance consequemment la ditte communauté du dit manduel peut s'aider de ces memes titres pour etre maintenu en ses facultés, la chose est d'autant plus juste que les auteurs de la dame de Calvisson l'ont reconnu ainsy en faveur des habitants de redessan, par un dernier acte de transation sur un pareil proces, recemment terminé

Si la propriété des garrigues ne fait pas de doute pour la communauté, pourquoi ne pas avoir soulever ce point lors en 1783?

Garrigues & biens communaux (partage) & impositions

27/1/1793 : en 1787 il fut procedé a la division des garrigues par les experts Nourry, Veissiere et Morgues,

18/10/1792 : Du temps du compoix il apparaissait environ 1075 salmées de garrigues communales : il n'en reste plus que 579 le 18° juin 1787; les garrigues, hors communaux, ont apparemment étaient déjà défrichées à la fin de ce 18°

De leur coté les proprietaires de campuget, rauzier, carlot, bonice, baux, avaient defrichés leur propres garrigues et les differents proprietaires malgré l'augmentation de valeur et dans leur propriété, et dans leur revenu, ne payaient pas plus d'impot [...] sur le compoix qui ne renfermait pas les propriétés defrichées, ou s'il les renfermait ce n'etait qu'a titre de garrigue, n'etant presque rien cottisées, les impots frappaient entierement sur les possesseurs des fonds defrichés et compésiés lors de la faction du compois, il est de fait que les defrichemens des garrigues communales ne payaient absolument aucun impot. Il est de fait que le citoyen Maigre proprietaire d'un domaine de 4 à 500 saumées de terrain ne payait que de 4 à 500 livres d'impot, que le citoyen Camus dont le domaine est connue par ses produits etait cottisé moins de 100 livres et ainsi des autres, tandis que dans le fonds compesié un domaine de 20000 livres eprouvait une taxe de 300 livres
Aujourdhui que par les nouvelles loix, la municipalité n'a plus eté abstreinte à suivre le compois dans l'assiette des impositions. Aujourdhui que les defricheurs des garrigues communales ont eté soumis à faire leur declaration et qu elles ont eté cottisées comme terres ou vignes.
Enfin aujourd'hui que les proprietaires de campuget, rauzier, et autres ont eté soumis à declarer leurs propriétés, qu'au lieu de la contenance donnée par le compoids, il en a existé une plus consequente, et que sur des garrigues infertiles,
ont eté complanter des vignes fructueuses et fecondes, l'impot a eté plus egalement reporté, la cotte des propriétaires des fonds seuls compésiés a été dechargée, la portion contributive des defricheurs a eté augmenté ou pour mieux dire ils en ont payé une; Voila les causes legitimes de cette diminutions de plusieurs cottes, et de l'augmentation de plusieurs autres

Le citoyen Maigre possede des bois qui ont plus de 30 ans. Il ne les fait couper que de 15 en 15 ans et c'est ainsi qu'en usent  les propriétaires des bois dans le territoire

25 octobre 1792 : La commune considere que le defrichement total des garrigues qui sont les seuls biens communaux, serait nuisible seul moyen de de se fournir du bois, que d'ailleurs chaque habitant a deja une portion de garrigues: Les habitants realisent que ce terrein defriché à gros fraix s'il rapporte quelques années est de suite stérile, & qu'ils avaient volontairement renoncé à un plus grand defrichement et sollicité la determination et demarcation de ce qui etait necessaire au lignerage et à la depaissance
il est du devoir de la municipalité de les rendre profitable au plus grand nombre en affermant la depaissance des garrigues sous la reserve aux habitants de la faculté du lignerage, [...] et en consacrant le prix de cette ferme à des moins imposés repartis [...] par chef de famille. Le conseil general
souhaite soumetre ce point en assemblée primaire.

 

Déclarations de Défrichement 

En 1785, se voit se tarir un flux de déclarations effectuées par des particuliers pour des défrichements de terrains de 2 à 18 salmées. Ces déclarations revendiquent que ces défrichements pour mise en culture, concernent expressément des terrains incultes et cela depuis plus de 40 ans. Ils s'appuient sur un déclaration du Roi de 1770 qui accorde exonération de "dixme" et charges royales . 

Étaient ils déjà propriétaires ou le deviennent ils avec cette déclaration? 

  1776 1783 1784 1785
Salmées 6 11 93,5 2
ha, sur la base de 1 salmée = 74,13 ares 4,4 8,1 69,3 1,5

Pour info. superficie actuelle de Manduel : 2600 ha

Date de saisie de l'acte Déclarant Profession Quartier Confronts Cuperficie
18 février 1776 Henri Camus lozier six saumées
23 Novembre 1783 Pierre Deveze [ménager?] campuget confrontant de touts les cottés les garrigues 9 salmées
caunelle 2 salmées
8 Février 1784 Etienne Angelin [ménager?] campuget confrontant de touts cottes les garrigues 4 salmées
12 Février 1784 Jean Bougarel [travailleur?] millias  confrontant du levant la garrigue, du couchant Jean Siegre(?), du vent droit Louis Privat et Pierre Boudouy de midy la garrigue 2 salmées
1 Mars 1784 Francois Sabatier [travailleur?] campujet  confrontant de touts les cottes les garrigues 3 salmées
1 Mars 1784 Francois Brisson thailheur d’habit caunelle [Connelle]  confrontant de touts les cottes les garrigues 6 salmées
1 mars 1784 André Beraud pere  berger cros fangon confrontant de touts les cotés les garrigues 3 salmées
12 mai 1784 Louis Poussique  tonnelier caunelle confrontant de touts cottes les garrigues,  3  salmées 
caunelle 3  salmées 
15 mai 1784 Joseph Brisson  menager caunelle  confrontant de touts cottes les garrigues 4 salmées et demy
15 mai 1784 Pierre Francois Scipion de Pouzol  bourgeois robine  confrontant du levant la ditte robine couchant m Maygre du midy le dit sieur Mazoyer et du nord la garrigue 12 salmées
millias [caveau & millias] confrontant du levant le chemin(?) ouviol, couchant m Bancel, vendroit le sieur Brun, et du midy la garrigue
caunelle confrontant du levant m Paul du couchant m Bancel, du vendroit le sieur Counil, et du midy la garrigue
caunelle confronte du levant la garrigue du couchant la garrigue, vent droit la garrigue, et du midy le dit Counil
15 mai 1784 dame Catherine de Pouzol veuve de Pierre Ollivier [bourgeois?] campuget  confrontant du levant le chemin qui de la meterie de m Maygre à boutit à bellegarde couchant la roubine, vent droit m Maygre et du midy vigne appellée les imberts 10 salmées
15 mai 1784 Pierre Francois Scipion de Pouzol  habitant de la ville de nismes et forrain campujet  le meme appelée garrigou confrontant du levant l etang de campujet du couchant vigne de m° Maygre, ventdroit autre vigne de m° Maygre et du midy l olivette et plantade de meuriers du dit sieur Maygre 12 salmées
6 Juillet 1784 Felix Fournier [berger?] cros fangoun confrontant du levant le chemin de manduel à vateseure du couchant, nord, et midy les garrigues 18 emines
13 Juillet 1784 Jean Jacques Thierry  perruquier plagnol  confrontant du levant la guarrigue du couchant Galofin(?) du ventdroit la garrigue et Boudouy et du midy le terroir de bellegarde 4 salmées
22 août 1784 André Sabatier [travailleur?] pon[t] de la roubine ou chemin de valescure  confrontant du levant la roubine, du couchant m Maygre, de ventdroit la garrigue et du midy m Maigre 2 salmées
22 août 1784 Louis Riffard [greffier,  m°chirurgien] caunelle confrontant du levant le chemin de redessan à bellegarde, du couchant m Maygre, du vent droit Jean Roux et du midy m Maigre 4 salmées
22 août 1784 Pierre Bertaudon  laboureur plagnol 15 emines 
jasse des cabres 33 emines
3 Septembre 1784 Jean Payras menager pellissonne confrontant du levant le chemin des peyriers, couchant les garrigues, vendroit la garrigue, et du midy monsieur Maygre et le dit Payras 5 salmées
4 décembre 1784 Jacques Guiot  bourelier caunelle confrontant du levant de m Maygre, couchant et du nord la garrigue, et du midy le chemin de redessan à les' xxx de campujet 2 salmées 8 emines
planes d'imbertes confrontant du levant, nord, et midy les garrigues, couchant le chemin des poissoniers  3 salmées 4 emines
21 décembre 1784 Pierre Brisson [travailleur?] la roubine confrontant du levant la roubine, du couchant la garrigue, vent droit le chemin de valescure et du midy m Delahondes(?) 2 salmées
26 décembre 1784 Francois Blanc [tonnelier?] caunelle confrontant de touts cottes les garrigues  14 emines
caveaux [caveau & millias] confrontant du levant et midy les garrigues du vent droit m Layre et du couchant m de la Hondes 5 salmées et 10 emines
27 Janvier 1785 Pierre Burle fils ayne  travailleur cavauts confrontant du levant la garrigue, du couchant Francois Blanc tonnelier, du vent droit aussi la garrigue, et du midy monsieur Layre 2 salmées
ADG E Depot 30/56
30 mai 1788
noble Montval  les garrigues de Manduel levant : chemin de malafé allant de Bellegarde à Jonquieres, du midi, Jean Bertaudon fils, et mr maigre, du couchant, le dit Maigre, Guiot fils, et Figon, et du vent droit la draille qui separe mr maigre des garrigues 12 salmées

Garrigues & vacants : usurpations

ADG 2 O 992 : Délibération du conseil municipal du 9 ventose XII reconnaissant le droit de dépaissance des bettes à laine dans les garrigues de Manduel

Suite à la loi du 9 ventose VII partage des biens communaux (Loi du 10 juin 1793) :

  • les biens communaux de cette commune sur lesquelles les habitants ont le droit de lignerer pour leur chauffage, et d'y faire dépaitre leurs bestiaux
  • aucun partage de biens communaux n'avait été fait (La délibération en exécution de la loi du 10 juin 1793 est resté sans exécution : affermer les pâturages des garrigues, de vente des vacants hors de l'enceinte de la commune, de partager es emplacements attenants à l'enceinte de la commune et propres à la construction des maisons).
  • les biens communaux ont été usurpés partiellement par les habitants soit avant, soit après les lois du Roi de 1770 et celle du 10 juin 1793. De la même manière, les vacants ont été usurpés dans l'enceinte de la commune (les rues et les places publiques, par empiétement pour construction ou agrandissement des maisons) et hors de l'enceinte (jardins, terres, et les garrigues pour y planter des vignes).

Quelques déclarations au greffe de défrichement avaient bien été faite après la déclaration du Roi de 1770, mais cela bien avant la détermination par expert (1787) des garrigues nécessaires à l'usage des habitants. En 1557 les garrigues faisaient 1075 salmées et en 1787 plus que 579 salmées.
Le conseil souhaite que les défrichements cessent, et que les usurpations de moins de 30 ans soit soumises à une redevance. Mais il convient qu'il se trouve face à une tache de régulation quasi insurmontable. A minima, il souhaite prendre en compte les déclarations déjà réalisées, effectuer arpentage et estimation des terrains occupés par experts et de rejeter toutes nouvelles déclarations.
Sur le décompte des particuliers possesseurs de biens communaux et n'ayant pont soumis de déclaration, il convient d'en faire la liste et de rajouter les 4 propriétaires connus.

Disette de fourrages

ADG 2 O 992 :  Une pétition du 7 floréal III et signée par presque 50 des plus gros propriétaires, souhaitent combattre la disette de fourrages qui sévit. Ces derniers pointent les carrières (*) de Lignan comme les plus favorables pour le gros bétail [mule, chevaux, vaches?], les bêtes à laine pouvant se satisfaire des autre carrières et des garrigues. Ces pâturages de Lignan méritent donc d' être protégés, à la fois parce qu'ils étaient autrefois le lieu de pâturage de ce bétail, et aussi parce que le service des armées de la  République fait une forte demande de ce type bétail et de fourrages.

les 18 pluviose & 14 germinal IV, la municipalité se prononce favorablement sur l'établissement de cette réserve (la réserve des dites carrieres) . Les bergers de bêtes à laine sont interdits de mener leurs troupeaux dépaitre dans les dites carrières sauf pour le passage vers leurs champs.

(*) carrière : dans le sens de zone d'exploitation de sable ou dans ce celui de "chemin creux" (dict. de Mistral)?

 


Cadastres 


Établissement des sections 20 Février 1791 : préfiguration du cadastre Napoléonien

La création des sections est une exigence pour définir l'assiette de la contribution foncière (Titre II)

[...] avons divisé ce territoire en section,

(1°) la premiere section ditte du vilage est la portion du territoire de notre communauté qui est limitée;, au levant, par le chemin neuf allant de redessan à bellegarde, au nord, par le grand fossé et le chemin de beaucaire, couchant par le buffalon et le moulin, et du midy par le chemin de st paul,
(2°) la deuxieme section ditte du pred de mazel ou couloures est la portion du territoire de notre communauté qui est limitée savoir, au levant par le chemin de manduel à margueritte, au couchant par les terroirs de rodilhan et marguerittes au nord par le dit terroir de margueritte, et au midy par le grand chemin de beaucaire
(3°) la troisieme section ditte mas de bouisset sera limitée au levant par le terroir de redessan, au couchant par le chemin de margueritte, au nord par les terroirs de redessan et marguerittes, et au midy par le grand chemin de beaucaire,
(4°) la quatrieme section ditte du mas de percet sera limitée au levant par le terroir de redessan au couchant par le chemin neuf de redessan à bellegarde, au nord par le terroir de redessan, et au midy par le chemin de jonquiere passant par la deveze,
(5°) la cinquieme section ditte de campuget
sera limitée au levant par le terroir de beaucaire, au couchant par le chemin neuf de redessan à bellegarde, au nord par le chemin de jonquiere passant par la deveze, au midy par les terroirs de bellegarde et valiscure,
(6°) la sixieme section ditte le plan sera limitée, au levant, par le chemin neuf de redessan à bellegarde, au couchant par le chemin de st gilles, au nord par le chemin de st paul, et au midy par le chemin allant de bouilhargues aux carrieres de beaucaire,
(7°) la septieme section ditte rozier sera limitée au levant par le chemin neuf de redessan à bellegarde, au couchant par le chemin de st gilles, au nord par le chemin de bouillargues aux carrieres de beaucaire, et au midy par les terroirs de bellegarde et bouillarge,
(8°) la huitieme section ditte de bouillargues raneclary ou cante perdrix sera limitée
au levant par le chemin de st gilles, au couchant par les terroirs de bouillargues et rodilhan, au nord par les chemins de st paul et de nimes, et au midy par le terroir de bouillargues,
(9°) la neuvieme et derniere section ditte du moulin ou peire blanque sera imitée au levant par le buffalon jusque au chemin de beaucaire, au couchant par le terroir de roudillan, au nord par le grand chemin de beaucaire, et au midy par le grand fossé jusque au moulin a eau de madame de Rozel, et le chemin de manduel à nimes.

ADG E Dépôt 30/56 :
Il est mandé au percepteur des contributions directes du canton de mandüel de payer au citoyen Joseph Delon secretaire en chef de l'administration municipale du dit canton la somme de 150 livres pour servir à l'achat des feuilles de matrice et états de section nécessaires aux commissaires repartiteurs du canton de mandüel [...] à mandüel le 3° vendémiaire an 6 [...]
[signe] Jaumes

Cadastre de 1792

cf établissement des sections

Exemple d'imprimé où chaque propriétaire déclare ses possessions (surface comprise) par section

Exemples de minute de composition de chaque sections de Manduel: n° de parcelle, proprietaire et confronts (1° section A (Maisons & Village) : commissaires Montval & Eissete. A noter la maison commune en n° 672/

Cadastre de 1809 (Napoléonien)

Plan d' ensemble, Sections A1 A2 A3 B1 B2 B3 C1 C2 C3 D1 D2 D3 Eu F1 F2 Gu