Les Impôts 

 

 

 

Les Charges sous l'Ancien Régime

Les impôts directs (= identité entre l’assujetti & le redevable):

La Taille : 

Il existe deux types de taille :

Les « accessoires » de la taille :

Capitation & Vingtieme :  la capitation et le vingtième sont, initialement, des impôts qui touchent les trois ordres et qui représentent respectivement  1/11° et 5% du revenu des taillables.
Capitation : A partir de 1761, les rôles de capitation sont intégrés avec ceux de la taille.
A partir de 1701 devient un impôt de répartition et devient donc un supplément de la taille mais à la différence, que ce n'est pas un impôt de solidarité ==> les assujettis ne sont pas tenus d'acquitter la cote des contribuables défaillants. A noter que la taille est payable en 4 versements, la capitation en 2.
10°: s'inspire de la taille réelle mais plus large car prend en compte les rentes

Les impôts indirects :

Les Aides ("Équivalent" en Languedoc) :

Porte sur les viandes et boissons 

La Gabelle :

C'est à l'origine un impôt de consommation sur divers produits alimentaires (vin, huile, etc.) qui en définitive deviendra un impôt sur la vente de sel monopolisée par l'État

(sources : majoritairement Wikipedia )

La Dîme : 

Collectée par le "décimateur" (impôt en nature prélevé par l'Église sur les productions agricoles),  les dîmes portent sur les productions (~ quinzieme à vingtieme) du sol et la production des artisans. . Ce prélèvement prendra fin à la Révolution

 

Droits Seigneuriaux :

 

Le Courtage : 

droit percu par la communauté sur la vente du vin, du blé et de l'huile. Il était affermé à un adjudicataire, le plus souvent au début de l'année (Leomard 1941 p.205). 

 

1 livre = 20 sous(sols)  ou 240 deniers,  1 sou = 12 deniers, 1 maille = ½ denier et 1 pite = ¼ de denier

La notion d'une monnaie de compte différente de la monnaie usuelle a dominé toute la politique royale. Ainsi la livre tournois n'était pas représentée par un poids invariable de métal fin, c'était une valeur abstraite et aucune pièce ne portait le nom de livre 
Le cours précise la valeur légale de la pièce exprimée en unité de monnaie de compte : par exemple, un édit de novembre 1716 stipulait que le
louis d'or qui valait jusqu'alors 16 livres et l'écu d'argent 4 livres, ne seraient plus acceptés en paiement d'impôt que pour 15 livres l'un et 3 livres 15 sous l'autre .
PRIX & REVENUS :
 cf Gilbert IMBERT

Marc la livre ~ Sol la livre
1 louis (monnai d'or) = 8 ecus (24 livres)
1 ecu (monnaie d'argent) = 60 sous (3 livres)
1 sou (monnaie de cuivre) = 12 deniers 

Les Taux :

denier 20 = 1/20 de livre = 1 sol = 5%
denier 10 = 1/10 de livre = 2 sols = 10%


méthode ==> 100/nb de deniers  ex: 100/20 = 5%

 


Les Compoix de Manduel 

Le compoix, parcelle par parcelle, calcule le revenu imposable dû par chaque tenancier.
Il permet à chacun de savoir de quoi se compose sa propriété (tous les bâtiments, ainsi que les terres cultes et incultes) et de comprendre pourquoi il acquitte précisément telle fraction de la taille de la communauté : La charge pour les contribuables de l'impôt de la taille est basée sur les compoix et brevettes. Il est donc nécessaire en préalable de s'intéresser à ces registres.

Rappels étymologiques ; 
Compoix = " coumpes" en langue d'oc, ce qui signifie «équilibre (pesé ensemble), contrepoids »
Brevette =
"abréviation" d'un compoix)

Ces documents sont essentiels pour la communauté, ce qui peut expliquer que le soin apporter à leur protection peut préoccuper au plus haut point les autorités de tutelle :
10/6/1773 : MM les commissaires du Roy et des etats demandent d'avoir un statut des archives des communautés. Il apparaît ainsi qui  les papiers de la communauté ne consistent qu'en quelques anciens comptes rendûs tant par les collecteurs que les consuls desquels il  n y a point d'inventaire qui sont renfermés dans un cabinet fermant a clef dans la maison commune du dit lieu qui sert pour les ecoles la dite clef au pouvoir du [...] premier consul. Mais surtout, on apprend que la communauté dispose d' un nouveau & ancien compoix le dernier depozé dans les archives du dioceze de nimes [C 1053?] & le premier au pouvoir du greffier de la communauté avec la bruvette y celuy pour faire la repartition de la taille 

A noter que lors de l'établissement d'un compoix, celui ci devait être validé par la cour des aides et que dans certaines communautés, il pouvait être fait un double par protection.

Compoix 1597-1651: l' ancien compoix (et son préambule) [...] ancien compoix le dernier depozé dans les archives du dioceze de nimes [...]

L'exemplaire C 1053 en possession des ADG provient, d'après notre contact, du fonds de la  la cour des aides de Montpellier, pour autant il est répertorié du fonds de l'assiette! ce qui est cohérent avec ci-dessus)

(ADG : C 1053)
Compoix 1719 : le nouveau compoix perdu [...] le premier au pouvoir du greffier de la communauté avec la bruvette [...]

Une brevette est généralement une fourniture complémentaire et synchrone du compoix : une copie du "nouveau" compoix contemporain de la Brevette 30/113 est à rechercher dans le fonds de la cour des Aides (ADG ou ADH)

 
Brevette 1719-1753 [...] le premier au pouvoir du greffier de la communauté avec la bruvette [...] (ADG : E DÉPÔT 30/113)
Brevette 1753-? perdu : renouvellement de la brevette engagée dès 1752   

Le Compoix 1597-1651 (ADG : C 1053)


B Jaudon 2014

Compoix déposé aux archives du diocèse de Nîmes le 9 février 1759 (visible sur couverture & MG XXIV  brochure Manduel à travers les ages)

Ce compoix comporte 222 entrées : à analyser car la l'arpenteur doit suivre dans son inventaire  l'ordre des rues et du village ==> peut donner une idée de l'aspect du village

 

de Pierre Casado (CRISES) https://compoix.univ-montp3.fr/node/29

Ce compoix est un registre de 443 folios en dépôt aux Archives départementales du Gard, sous la cote C 1053. M. VENTURINI l’a daté de 1651 (*),  date qui apparaît effectivement inscrite sur la couverture cartonnée. Mais nous ne pouvons accepter cette date. L’observation attentive des brins de fil de reliure des deux éléments de couverture en carton, détachés du registre, permet d’établir qu’ils ne sont ni de même section ni de même couleur que le fil de reliure du registre lui-même. Ces deux cartons ne sont probablement pas la couverture d’origine de ce registre. De plus la lecture du corpus du compoix fait montre d’une graphie typique de celle en usage au XVIe siècle. Ensuite les mutations en marge des rôles sont datées pour les premières de 1596 (fol° 240), 1599 (fol° 211) et les dernières sont datées de 1648-1651. Il faut donc attribuer à ce compoix comme date la seconde partie du XVIe siècle.

Ce compoix est un usuel, surchargé de mutations dans les marges et en fin des rôles. Après le folio 370, il y a quelques folios blancs qui font la séparation avec une nouvelle série de rôles, faisant état de mutations et d’augmentations, datant du XVIIe siècle. Nombre de folios sont détachés de l’ensemble et sont déclassés. Il faut noter que l’identité des assujettis est déclinée par leur prénom indiqué en grosses lettres, suivi du patronyme en plus petit.

Ce compoix ne comporte qu’une seule partie formée par le corpus. La rubrique(table des assujettis) et le protocole font défaut.

La langue de ce compoix correspond au français de la fin du XVIe siècle. Il y a peu d’occitanisme (aqui pres). Le lexique agraire, comparé à celui d’autres compoix comme celui de Jonquières-Saint-Vincent, est relativement pauvre.

(*) VENTURINI, Alain. 2001. « Etat des compoix et brevettes ». Lien des Chercheurs Cévenols. Hors série n° 54.

Lexique :

 – L’agraire :
ayre, s. f. ; (une ayre a las Tappies) ; francisation de l’occitan aira, variante de ièra= "aire à dépiquer les céréales".
canabiere, s. f. ; (une canabiere au Roure Cornut) ; francisation de l’occitan canabièra= "chènevière".
fossatfoussat, s. m. ; occitan fossat= "fossé", "douve" au pied des fortifications.
hermas, s. m. ; graphie archaïque de l’occitan ermàs= "grand terrain inculte".
jardin, s. m ; (maison et jardin pres le four de la ville) ; français moderne jardin ; a remplacé l’occitan òrt.
olivette, s. f. ; (rare, 1 occurrence) ; francisation de l’occitan oliveta= "oliveraie".
parran, s. f. ; (une parran au chemin de la Treilhe) ; occitan parran= "lopin de terre clos de muraille près de la maison ou en bordure d’un chemin".
plantier, s. m. ; (terre et plantier a Linhan) ; occitan plantièr= "jeune vigne".
prat, s. m. ; (ung prat au Pradel) ; occitan prat= "pré".
terre, s. f. ; francisation de l’occitan tèrra= "terre, superficie que l’on peut labourer et ensemencer".
valat, s. m. ; (valat au mylieu) ; occitan valat= "fossé pour l’écoulement des eaux en zone rurale".
vigne, s. f. ; (terre et vigne en Puech Couguol) ; francisation de l’occitan vinha.

 – Les voies de communication :
carriere, s. f. ; francisation de l’occitan carrièra= "rue dans le village" ; rare dans ce compoix.
chemin, s. m. ; = "chemin en zone rurale" ; a remplacé l’occitan camin.
passatge, s. m. ; (ung jardin et quatre pans de passatge distraict de la court) ; occitan passatge= "passage".
rue, s. f. ; = "rue dans le village" ; terme le plus employé dans ce compoix au détriment de carriere.

 – Le bâti :
cazalcazal de maison, s. m. ; occitan casal= "petite construction, proche ou éloignée de la maison, quelquefois sans toiture, mais qui est toujours en relation directe avec la gestion de la maison". Lorsque cette construction est située dans l’enceinte du village, et a pu être autrefois un habitat, elle est qualifiée decazal de maison.
court, s. f. ; (une court ou cazal de maison dans ville) ; français moderne courtou francisation de l’occitan cort = "cour".
estable, s. m. ; (ung estable et court) ; français moderne estableou occitan estable= "écurie", "étable".
gleyze, s. f. ; (une pailhere dariès la gleyze) ; francisation de l’occitan glèisa= "église".
+ hostal, s. m.; (ung hostal, court et cazal) ; graphie archaïque de l’occitan ostal= "maison" ; très rare dans ce compoix.
jasse, s. f. ; francisation de l’occitan jaça= "bergerie".
maison, s. f. ; (une maison dans ville ; une maison descouverte) ; français moderne maison= "lieu d’habitation" ; a remplacé l’occitan ostal.
mas, s. m. ; (ung mas et court et parran au Pau ; ung mas descouvert ; ung mas concistant en maison, jasse, court et jardin et une petite terre joignant ledict jardin) ; occitan mas= "ferme", "domaine agricole".
pailhere, s. f. ; (une pailhere, court et pourcyeu ; une pailhere dariès la gleyze) ; francisation de l’occitan palhièra= "pailler", "fenil".
porcieu, porcyeu, pourcyeu, s. m. ; (une pailhere, court et porcyeu ung porcieu daries la gleize) ; graphie quelquefois francisée de l’occitan porcieu, var. de porciel porcil = "soue".
vanade, s. f. ; (maison, court et vanade) ; francisation de l’occitan vanada= "bergerie".

 – Les points cardinaux :
du levant = "du côté est".
couchant = "du côté ouest".
vent droit = "du côté nord".
marin = "du côté sud".

 – Les mesures de superficie :
+ pour le bâti : le destre.
+ pour l’agraire : la saumadel’eyminade l’eyminele cyvadierle destre.
+ pour les chemins : le panindiquant la largeur.

– Le système monétaire :+ la livre, le sol, le denier, la maille, la pitte.

 

La Brevette 1719-1753 (ADG : E DÉPÔT 30/113)

 

Usage

La brevette ("brief compoix" (2/3/1752)) de 1719-1753, doit etre considéré comme un compoix simplifié. Chaque propriétaire du territoire de Manduel, manant ou forain, apparaît dans ce document sous son nom, accompagné parfois de sa profession, avec son allivrement issu du compoix et donc à considerer comme initial. Mais alors que la compoix détaillé une situation foncière et cela à  un moment précis (la période d'élaboration de celui ci), la brevette se veut le recueil de touts les transactions fiscales sur une un temps long ; ici de 1719 à 1753. Ces transactions seront reportées de manière simplifiées: pour chaque transaction apparaîtra pour le vendeur et l'acquéreur, l'information diminué ou augmenté, le nom du nouveau ou ancien propriétaire, parfois une date et une information sur le type de foncier (ex. vigne, ...) et surtout la mise à jour de l'allivrement, la précédente étant barrée. Pour établir son rôle d'imposition, le greffier, chaque année, devait prendre la dernière valeur d'allivrement de chaque propriétaire les additionner et afficher un allivrement total de la communauté. Sur une période aussi large, bien des propriétaires vont disparaître ou se scinder dans le cas de fin d'indivision (les hoirs), et c'est tout l'enregistrement qui va être rayé. Des nouveaux propriétaires vont surgir, inconnus ans le compoix initial, et le greffier dervra leur trouver une place parfois exotique comme dans la marge ou sans respecter le classement initial séparant les manants des forains, ces dernier s étant même classés par paroisse.

A noter que dans l'usage des délibérations, les intervenants parleront aussi bien de brevette que de compoix en référence a ce seul et même registre.

Dans le cas de cette brevette de Manduel, il souffre d'une forte "sédimentation" d'actes, étalée sur la période 1719-1753 : ainsi les enregistrement se terminent souvent par des renvois faute de place pour enregistrer les actes dans l'espace initialement réservé pour chaque contribuable ou dans les marges : c'est donc parfois le plus grand désordre qui prévaut.

La brevette a été reportée sur une feuille excel pour tenter de calculer le taux d'allivrement total sur les deux périodes qui l'encadrent  :

Même si ces chiffres se rapprochent des"taux d'allivrement" affichés par le conseil, l'exercice n'est donc pas pleinement concluant et appel à reprendre l'exercice

Si on tend à prendre en considération les seules entrées du début de vie de la  Brevette (1919) en prenant en compte la présence d'un numéro de folio dans la marge, on obtient
194 entrées dont 145 manants et 49  forains
et en fin de vie de la brevette (~1753) : 
285 entrées dont 200 manants et 85 forains 
Si on prend en compte le nombre des propriétaires =< 2 lt, on passe de 118 (1719) à 204 (1753) ==> Il y a donc pulvérisation foncière
Comme pour le calcul de l'allivrement total en 1919 et 1953, ces chiffres sont susceptibles d'ajustement compte tenu du désordre de la brevette; cela est d'autant plus vrai pour la proportion manant/forain

On y note > 15 jardiniers ( le plus souvent de Nîmes et sans doute des maraîchers) et >24 bergers (Nîmes représente un fabuleux marché pour la viande)

  •  les plus gros contribuable en 1919 étant, est de loin, "les hoirs de monsieur Jacques de Rozel, conseiller au présidial de Nimes" pour 111 livres et Charles de Rozel de Servas ancien Lieutenant Principal au présidial de Nimes pour 90 livres); En 1753 le présage des hoirs de Jacques de Rozel aura été très largement amputé, voir désintégré.
  • Le seigneur apparaît pour un présage modeste (10 livres),een fait uniquement pour des terres roturières. Les terres nobles (c'est à dire "francs de taille") ne sont pas répertoriées dans la brevette 

A noter une quarantaine de propriétaires qui entrent dans la brevette après 1919 mais qui disparaissent avant 1753

Tentative équivalence allivrement-surface :  un sol par emine (17/9/1758) par l'arret de la souveraine cour des aydes de montpellier qui authorise le compoix il est permi de comprendre et allivrer les vignes que se plantent a l'avenir et apres dix années de plantations un sol par emine  -  les vignes dûment enregistrés avec un  presage six liards  par eminée (soit ~ -1-6 par emine)
(exercice 1 : allivrement de 1050 lt avec 1 sol par emine ==> 1660 ha (mais les vignes sont sous evaluées par rapport aux "bonnes terres" et maisons))
(exercice 2 : allivrement de 1 sol par emine ==> pour 1 lt (20 sols) = 158 ares = 1.58 ha)

Tentative équivalence surface- prix : (2E34/20) 11 émines vigne herme 120 livres , 2 émines terre fourragère 99 livres

Répartition propriétaires - allivrement 

< lt < s   1719   1753
  répartition allivrement
%
nb propriétaires répartition nb propriétaires répartition allivrement
%
nb propriétaires répartition nb propriétaires écart 1719-1753
  1 0 2 1.0% 0 5 1.8% 0.7%
  5 0 13 6.7% 0 28 9.8% 3.1%
  10 1 16 8.2% 1 36 12.6% 4.4%
1   2 36 18.6% 4 63 22.1% 3.5%
1 10 4 31 16.0% 4 37 13.0% -3.0%
2   3 20 10.3% 6 35 12.3% 2.0%
2 10 2 10 5.2% 3 12 4.2% -0.9%
3   2 8 4.1% 3 11 3.9% -0.3%
4   3 10 5.2% 5 16 5.6% 0.5%
5   2 4 2.1% 0 1 0.4% -1.7%
6   4 7 3.6% 3 5 1.8% -1.9%
8   5 8 4.1% 6 10 3.5% -0.6%
12   11 12 6.2% 7 8 2.8% -3.4%
16   4 3 1.5% 11 8 2.8% 1.3%
20   5 3 1.5% 2 1 0.4% -1.2%
40   16 6 3.1% 8 3 1.1% -2.0%
80   16 3 1.5% 27 5 1.8% 0.2%
160   19 2 1.0% 8 1 0.4% -0.7%
  Total  100% 194 100% 100% 285 100%  

 

Une minorité de propriétaires détient plus de la moitié du foncier de la communauté : les trois dernières lignes représentant 52% en 1719 (11 propriétaires sur 194) et les 5 dernières lignes représentent 56% en 1759 (18 propriétaires sur 285) du total des allivrements de la communauté.

et Évolution des présages sur la période 1719 - 1753 

Uniquement pour les contribuables présents à la fois en 1919 et 1753 (sont exclus ceux qui font l'objet de renvoi dans la brevette)

Entre 1719 & 1753, on constante que le nombre de petites propriétés augmente significativement , ce qui est conforme à la tendance de fond pour ce siècle (Le Roy Ladurie 1969). Ce dernier propose une série de cycles concentration-morcellement rythmant la vie du Languedoc depuis le Moyen Age et jusqu' à l'epoque actuelle. Entre l'an 1000 et 1348, arrivée de la peste noire, la plaine du Bas Languedoc est l'objet d'un dynamisme exceptionnel lié à sa mise en valeur (assèchement des marais, défrichement) qui entraîne une démographie débridée. La peste noire, accompagnée par une époque riche en guerres, marque un coup d'arrêt spectaculaire, qui verra avec des mortalités atteignant localement plus de 50%, la démographie refluer et cela jusqu'à la fin du 15°, véritable étiage démographique. La dynamique reprend jusqu'à un seuil haut autour de 1680 pour ensuite s'essouffler et refluer jusqu' à la première partie du 18°. Le 18° surtout dans sa deuxième partie est donc une période de démographie intense se prolongeant dans tout le 19° pour buter sur la crise phylloxérique. La suite ne sera que globalement un lent reflux marquée en particulier par la désertion des campagnes. Bien évidemment, ces fluctuations ont des conséquences sur l'accès à la terre et à la propriété. Ainsi chaque période de démographie faible s'accompagne d'une concentration foncière alors que le dynamisme entraîne un phénomène de morcellement. Ce tableau, issu de la brevette de Manduel,  indique à merveille que le territoire de Manduel est entré à mi 18° dans une phase de morcellement, qui se matérialise, bien évidemment dans les surfaces faibles au détriment des grosses propriétés qui baissent quantitativement.

An noter que la "redistribution" de l'allivrement des hoirs de Jacques de Rozel" (qui passe de 111 lt à 14 lt) sur la période étudiée ne peut expliquer à elle toute seule l'augmentation des petits propriétaires car l'essentiel (> 70lt) de ce présage est repris par 3 gros propriétaires (à pondérer car le propriétaire Monsieur de Barnier lieutenant des maréchaux de France et pour 21% disparaîtra complètement en fin de compoix).

Les terres nobles (non soumises à l'impôt, en théorie ...)

[C796] le recensement des terres nobles de Manduel du 9 octobre 1711 annonce environ 12 salmées pour un allivrement de 13-6-10, à repartir entre le marquis de Calvisson et le sieur du Bourg de Tarascon. Manifestement on ne semble pas tenir compte ici des garrigues qui sont propriétés du marquis si ce n'est en faisant référence à la cense de 100 livres.

[C799] le 20° décembre 1759, le noble de Montval lieutenant particulier en la sénéchaussée et siège presidial de nismes déclare un peu plus de 13 salmées de terres nobles + un fief sur Manduel d'un rapport de 40 livres, le total se portant à 280 livres par an

Événements de la brevette de Manduel 

Les erreurs

1/ L'erreur sur allivrement de Pierre Layre (bourgeois)

En mars 1747 pour la 1° fois cette erreur est portée en délibération de la communauté 

Une erreur de 4 livres dans le presage du s Layre acquereur du domaine de m le chevalier de la Fare la Tour au prejudice de a communauté ce qui se trouve par la chargée d environ 32 livres de taille chaque année depuis la dite erreur ce qui est un objet considerable pour la communauté : Un proces est engagé. Cette chicane sera l'occasion de souligner que Layre a aussi coupé des peupliers "communaux"à la fontaine de l'arriere et vendu ceux ci  et qu' enfin, 'il a fermé un passage qui d'un  temps immemorial permettait le passage des habitants.

[p. 3]

[p. 47] En continuation du presage Pierre Layre procureur ez cous de Nismes de la folio 2

En octobre 1751 se tient devant les cour souveraine des aides de Montpellier le proces de Pierre Layre soupçonné de ne pas avoir payé sur plusieurs décennies la taille pour une terre en raison semble t il d'une "erreur de compoix". Un observateur est même envoyé à Montpellier par le conseil, signe que la justice fiscale est une obsession pour les officiers communaux. Une délibération 2 Mars 1752 permet d'éclaircir "l'erreur": A eté exposé une erreur dans le brief compoix sur le presage de Pierre Layre acquereur du domaine de feu de la chevalier Delafare donnataire de dame Marianne Deguiran sa mere de 4-3-4 lors de la vente d'une piece de terre que le feu S Delafare fit a M Cade le 16 septembre 1723 au prejudice de la communauté. On a diminué l'allivrement de la vendeuse sans augmenter celui de l'acheteur : . La cour des Aides de Montpellier le condamne à payer le manque à payer sur la taille soit  940-15-0. La communauté s'attend a recevoir cette somme  en louis d'or et en blancs et monaye ayant cour et imagine déjà de réinvestir cette somme dans la refonte de la maison commune. En attendant la dite somme est en dépôt chez le seigneur de Calvisson.

2/ L'erreur sur allivrement de Jean Deveze (1776)

Autre erreur de report imparfait lors d'une mutation :  ici l'erreur entraîne au contraire du cas précèdent une surévaluation de l'impôt : s Jean Deveze ayant eté surchargé sur la brevete ou le nommé Gibert son beau pere par erreur de 1-1-5 laquelle existe depuis 1722 jusqu'en 1730 ... le dit Deveze a payé de surplus de ses impositions la somme de 68-11-6 ...
une autre erreur sur le presage du dit Gibert qui represente de 2-3-4m qui a duré depuis 1727 jusqu en la dite année 1730 ... le dit Deveze a surpayé encore la somme de 71-0-1
Apres requete a MM commisaires pour demander son remboursement, le conseil accepte de rembourser la somme de 101-14-8 par imposition

3/ L'erreur sur l'allivrement Guilhaume Briat : Délibération 23 mars 1770 

Autre erreur de report imparfait lors d'une mutation : ... erreur au prejudice de la communauté sur l'article de la brevette de Guilhaume Briat berger d'une livre d'allivrement par année depuis le 8 avril 1734 jusqu'a ce jourdhuy en ce que l'allivrement du dit Briat etait de 2 livres, 3 sols, 9 deniers et que le sus dit jour cet allivrement fut diminué de 9 sols 2 deniers maille ... il devait rester 1-14-6 cependant il na  resté et na eté pozé sur la dite brevette que 0-14-6, et les impositions annuelles ...  comptant depuis 29 ans a plus de 200 livres, mais comme le dit Briat ou son successeur est hors d'etat de payé une somme considerable ... il convient pour l'avantage de la communauté de reduire moderer la dite somme a celle de 128 livres pour etre employée au payement des dits Berbut et Poutier ce qui eviterait bien des fraix et tracasseries [...]. A noter que le conseil sait être réaliste et pragmatique en diminuant la somme à récupérer compte tenu de la situation financière 

Ces dysfonctionnement souligne aussi la fragilité de la gestion d'une brevette, un oubli est c'est la catastrophe. Dans les cas ci dessus, cela est est doute sans doute liée à ce que la brevette a atteint son point de rupture car il n'y a pratiquement plus de place disponible et qu'il y règne le plus grand desordre. Le renouvellement de la brevette s'impose donc

Les petites Fraudes

Dans les délibérations, elles sont mises en évidence dans des conflits au sein de la communauté et sont jetées à la face des adversaires : elles sont basées sur la sous évaluation de l'allivrement ou de la surface de la propriété, ce qui est finalement la même chose.
Ainsi par exemple  Le 12 Janvier 1787, en plein conflit avec les prêteurs désignés pour faire l'avance pour le remboursement de travaux la Dame Verdier, s'étant plainte de cette designation auprès de l'intendant, se voit soupçonner par le conseil d'avoir sous-évalué ses biens dans le compoix (voir plus bas)

le 6 mars 1785  le dit Jean Roux acheta depuis longtemps de s Francois Basty une piece terre berme au centre des garrigues de la contenance de 13 émines et  qui de connivence avec le greffier alors en charge le chargea de 2 saumées

Les grandes Fraudes

Délibération 17 Septembre 1758 : par l'arret de la souveraine cour des aydes de montpellier qui authorise le compoix il est permi de comprendre et allivrer les vignes que se plantent a l'avenir et apres dix années de plantations un sol par emine. En 1759 le nouveau compoix duement authorisé est au coeur d'une polémique (le 9° point soulevé par Dupin l'année précédente) : les nouvelles vignes non déclarées dans le compoix devraient l'être en presage  un sol par emine. Cela va faire l'objet d'un conseil général 25 Novembre 1759 : coup d'état, les 2° et 3° consuls et la majorité des présents décident de ne pas mettre à jour le compoix. Le 1° consul s'oppose, presque seul, à cette délibération car cela instaure une injustice fiscale (antithèse de la philosophie des compoix) entre les vignes dûment enregistrés avec un  presage six liards  par eminée dans le compoix et celles qui n'ont pas ete inscrite (plus de 800 salmées qui ont eté plantés depuis la faction du dit compoix) depuis la mise en place du nouveau compoix  et ne participant donc pas au partage de la taille. A noter qu'une somme de 150 lt (frais d'arpentage?) a été envisagée pour couvrir les frais d'inscription de ces vignes dans le compoix. Un tel montant A constater l'allivrement du compoix qui apparaît dans les délibérations des impôts de la communauté, il semble que la mise à jour ne sera jamais effectuée
800 salmées nouvellement plantés au présage de 1sol par eymine (1 salmée = 8 eymines) (ou présage de 6 liards par eymine (1 liard = 1/4 sol)) ==> 6400 sols = 320 lt ; une telle augmentation n'est pas constaté

Le 18/10/1792, il est confirmé que les defrichement des garrigues et leurs transformation en terres labourables et vignes n'a jamais était pleinement  pris en compte dans l'allivrement total de la commune

Le Renouvellement du compoix

Délibération Juillet 1752 : de plus a ete proposé par le consul que la brevette  se trouve tellement xxx et qu'on ne peut point faire aucune mutation que d'ailleurs il peut se faire journellement des erreurs ... le maitre d'ecole se propose de le recopier avec le sieur Jean Anardu et ils  seront payés a proportion du travail. A ce jour, ce document n'a pas été retrouvé.  
A noter que l'ancienne brevette est encore mise à jour (uniquement des erreurs?) en 1770  ==> cf. sur l'allivrement Guilhaume Briat

L'Existence d'un cadastre?

Délibération 15 Mai 1783 :  On se plaint de M° Claris,  procureur de la communauté,  qui négligeant  les affaires de la communauté, il n’est pas possible d’obtenir une ordonnance de  l’intendant, et que depuis le 30 mars dernier on attend la remise des compois, cadastres, brevettes ou titres de la communauté qui sont encore au pouvoir de l’ancien greffier. On a besoin du compoix pour la répartition de la taille! On serait tenter d'interpréter "cadastre" comme un véritable parcellaire, mais cependant rien ne nous est parvenu 

Données manuscrites trouvées dans dernière page de la brevette :
1724 la livre 7-16-8 le sol -8- le denier --8
1725 la livre 8-17 le sol -8- le denier --9
1732 la livre 7-11-3 le sol -7-7 le denier --8
Imposition 1726 9305-2- repartie sur 1047-2-2 m de présage xxxx sur le compoix 8-17-9 le sol -8-11 & le denier --9

Les impôts  directs en Languedoc


(Durand et al. 2014, p. 216)


(Durand et al. 2014, p. 219)

La Taille 

Ici taille réelle, impôt purement foncier et agricole != taille personnelle qui est fonction des ressources.

La levée des tailles de 1699

ADG E Dépôt 30/56) : 
Compte de la recepte et depance que ballient(?) devant vous messieurs les auditeurs de compte du lieu de mandheul sr Daniel Jourdan pour les enfants de feut sieur Claude Jourdant son fils habitant de la ville de nismes le dit feut Claude collecteur du dit lieu l'année 1699
Vous remontre messieurs que la levée des tallies luj fut delivrée la sus ditte année 1699 au dit mandheul comme dernier moin dixant et ajant fait la condition melhieure a la dite communauté pour et mojennant quatre denier pour livre conformement au contra quj luy en fut passé par messieur les maires et consuls du dit lieu en dacte du      dont l estrait sera cotté mettre a 
Recette
Le comptable se charge en recette de la somme de [...] qui se portent touttes les cottes y comprise les leveures ... 7592-19-12
Depance 
(vu la quittance alloué) Le comptable a payé a monsieur Annellier receveur des tailles de l'année 1699 la somme de [...] ainsi qu'apert de sa quittance [...] ... 5785-19-
(vu la quittance alloué) Plus aurait encore pejé au dit siuer receveur [...] des gages que la communauté donne suivant lestars et la quittance [...] ... 5-4-
(vu la quittance alloué) Plus à feut mr le marquis de Calvisson la somme [...] pour la pantion que la communauté luy fait suivant la quittance [...] ... 100#
(alloué [...]) Plus pour les gages des trois consuls et du vicaire [...] suivant les deux quittances si jointe [...] 13-6-8 30#
(alloué [...]) Plus à monsieur Bruguier [...] pour la moitié des gages de greffier consulaire et papier marqué suivant la quittance [...] ... 15-10-
(vu la quittance alloué) Plus à monsieur moinier [...] scavoir 15-10- pour l autre moitie des gages de greffier consulaire et papier marqué et 8-18-4 inpayés en la xxx sur les depenses imprevues suivant sa quittance [...] ... 24-8-4
(vu le mandat et quittance alloué) plus pejé au nommé Jacques garde terse(?) [...] pour ses gages suivant le mandat et la quittance [...] ... 24--
(vue la quittance alloué) Plus [...] pour la pantion que la dite communauté fait au college de tarascon suivant la quittance [...] ... 12-10-
(vu les quittances esnoncés au presen article, Alloué) Plus a pejé 24 livres pour le louage de deux année de la maizon que le sr Maurin secondaire occupe [...] 24#
(vue la quittance, Alloué) Plus au sr Vitalis precepteur la somme de 150 livres pour ces gages de la dite année 1699 [...] 150#
(attendu qu il ne raport pas de quittance, Rayé, le contable ayant prouvé pour (?) année, Alloué) plus pour le louage de la maison du dit precepteur ou se font les ecolles [...] 10#
(Alloué 50 livres xxx le surplus Rayé) Pus a pejé au sr Boillen procureur comme ayant drot du sr Anthoine Dagnas la somme de [...] 50#
(attendu que le contable ne raporte point de quittance, Rayé) Plus a pajé au sr Causte marchand de nismes 5 livres pour interest imposé en sa faveur [...] 5#
(vu la quitance alloué) Plus 18 livres 16 sols imposés en faveur des hoirs de mr le cone Guirand pour interest imposé en sa faveur [...] 18#16
(vu la quitance alloué) Plus a pejé au sr Pradel Demon(?) creancier de feut mr Gernard receveur la somme de 100 livres imposée en sa faveur [...] 100#
(vu la quitance alloué) Plus au sr Pierre Galhillard 25 livres aussy imposée  en sa faveur [...] 25#
(vu la quitance alloué) Plus a pejé au sr Prolge procureur cessionnaire de (?) [...] inpozeé en sa faveur [...] 1041#13s4d
([...] Rayé) Plus demande la restution qu il est denée pour luy avoir esté alouée de la somme de 11 livres, ordonnée par nos seigneurs les commissaires contre la dite communauté qui l a pejé [...] 11#
(Alloué 124 livres 10 sols (?) le surplus Rayé) Plus demande ses droits de leveures denées au dit contable à raizon de 4 deniers pour livre [...] 124#10 126#11
(Alloué)¨Pour le reste du presant compte minutte papier ou clcul 6 livres qu il vous plaira luj passer 6#
(Rayé) Pour l assistance du comptable au dit compte (?)
(Alloué 12 livres) Allous messieurs les auditeurs ce qu'il vous plaira 12#(?)
 
Reprises
(Se fera payer) La cotte des hoirs de Jean Guetton inculte abandonné et en non valloir [...] 7#11s3d
(Se fera payer) Plus la cotte des hoirs de Fermin Castillon abandonné et en non valloir [...] 6#7s1d
(Se fera payer) Plus [...] pour la cotte de Jean Deleuge auusi abandonné  7#2s
(Se fera payer) Plus [...] de la cotte de Laurent Jeanssemin auusi abandonné et en non valloir 1#11s
Somme la recepte de present conte 7592-19-2, depanse 7532-17-2 d ou la somme de 60-2- qu'il payera a la communauté [...] clos et arreté à manduel par nous auditeurs nommés ar la communauté sorlhignes(?) ce 30 avril 1722
[signe] Despien auditeur des contes [signe] Cade curé auditeur de la comtes

Depuis la closture du present xxx, le contable xxx prouve par actes et temoins, avoir payé la somme de 20 livres qu il xxx distrait de la sus dite de 60 livres 2 sols que nous l avions declare reliquataire, partant il ne reste devoir 40 livres deux sols, qu il payera a la communauté comme un du sy dessous(?), fait la communauté ce 22 aoust 1722 
[signe] Despien auditeur des contes [signe] Cade curé auditeur de la comtes

The Process

En juin ou juillet la "mande" des impôts adressée par l’Assiette diocésaine est présentée lors d'un conseil. Elle se compose de 7 chapitres:

1743
Grande taille, Octroy  constant 458-4-7
Taillon constant 143-9-11 
Don gratuit  5689-11-11
L'étape 220-19-11
Assiette  759-11-0
Entretien des garnisons  constant 172-3-0 
Mortes payés (*) constant 24-7-7
Mande 7467-19-3

(*) ou troupes de petite-paye sont les troupes de garnison relevant du roi de France

Année Don gratuit  Étape Assiette  Mande Total Imposition Compoix     Leveure
/Livre
Recepte Dépense (validation) Dette ou Reliquat
1726 1047-2-2            
                       
1741              Fermin Moynier   ?     21/2/1743 R 16-2-4
1742              Pierre Valdeyron   ? 14/8/1743   R 2-3-7
1743  5689-11-11  220-19-11  759-11-0  7467-19-3  8172-13-7  1040-17-9 Jean Sabatier fils Jean Sabatier son père 1/2 []   []   [] R 4-18-3
1744  5710-7-5  222-4-6  822-8-9  7553-6-3  8294-6-6 1043-6-11 Fermin Moynier François Riqueau (notaire de Bellegarde) 1 13/7/1745 1 art. 8296-10-1 []  18 art. []  [] 23/2/1746 R 24-14-11
1745  5854-14-2 222-4-6 721-3-9 7594-9-7 9336-17-0 1043-6-1 François Riqueau Laire(?) 2 []   []   [] R 4-8-4
1746  6133-16-9  230-6-6  758-11-5  7921-19-3  9883-8-10  1041-10-0 Firmin Moynier François Riqueau (notaire de Bellegarde) 3 29/3/1747 1 art.  9903-10- []  15 art. []  [] 30/12/1747 R 17-0-0
1747  6004-4-11  197-11-3  963-3-0 7963-4-9  8864-19-2 1041-0-0 Jean Sabatier Louis Sabatier son oncle 2 24/3/1748 1 art. 8877-2-11 []  11 art. []  [] R 3-17-0
1748  6139-4-10 342-13-8 1056-0-9 8336-4-8 9603-10-11 1043-13-6 Joseph Roux Jean Roux son père 1  8/5/1749 1 art 9622-11-1 []  14 art. []  [] 28/7/1751 R 15-13-3
1749  6024-9-11 323-10-6 1259-2-7 8405-8-1 9659-16-10 1043-13-6 Jean Sabatier Louis Sabatier son oncle 2 26/5/1750 1 art. 9663-8-10 []  13 art. []  [] R 8-9-4
1750 (idem 1749 voir 3/10/1751) 6024-9-11 323-10-6 1259-2-7 8405-8-1 9659-16-10 1043-13-6 Fermin Moynier François Riqueau (notaire de Bellegarde) 4 3/10/1751 & 19/2/1752 (***) 1 art. 9652-8-5 []  14 art. []  []  29/4/1752 D 11-8-5
1751  4426-17-5  136-5-7  1012-0-9  6404-8-7  7321-16-10  1044-18-0 Francois Chaubel (bourgeois de Manduel) Estienne Viala (marchand teinturier de la ville de Nismes) 2 20/7/1752 []  []   []  2/12/1752 R 21-15-0
1752  4753-18-9  89-9-5  822-5-3  6463-19-0  6054-19-4  1050-10-2 Fermin Moynier Francois Riqueau (notaire de Bellegarde) 2 (mais 2 mailles lors des enchères!) []   []   []  11/3/1754 R 66-6-9
1753  4973-14-7  127-9-5 1110-1-9  7009-11-4  7607-11-2  1054-4-6 André Bourelly M° Francois Reiqueau notaire et de Fermin Moynier notaire de Bessousse 4 []   []   [] 30/12/1754  R 45-19-5 Moynier collecteur
1754  5105-4-4  189-10-4  1527-0-8  7620-0-11  8056-16-8  1052-7-11 Jean Francois Massedor (négociant de Beaucaire & adjucatiare de la boucherie Blaise DuCamp (voiturier de Beaucaire) 3  29/5/1755 1 art 8056-16-8 []  20 art. []  [] 28/2/1756 R 17-17-3
1755  5046-5-10 118-7-6 1634-10-10 7597-9-9 8631-12-0 1050-13-3 Jean Francois Massedor Antoine Imbert menager 2 10/4/1756  1 art 8692-7-2 []  12 art. []  []  10/11/1756

14-14-6!

1756  4916-9-8 119-8-5 1459-10-5 7293-14-1 7794-3-6 1052-17-4 Pierre Valdeyron Francois Massedor de la ville de beaucaire et Francois Blanc du dit manduel a rien pour fondrois(?) []   []   []  11/1/1758 R 23-19-5
1757  6544-4-7  199-3-13  740-19-3  8456-15-10  9013-6-0  1052-18-5 Jean Boyer bourgeois de Nimes Jacques Boyer son père 1 []   []   []  3/3/1759 R 23-8-0
1758  6583-18-0  258-6-4  888-18-2  8629-8-1  9870-1-8  1053-17-0 Jean Deveze Jean Deveze son père 1 []  []  []  4/1/1760 R 2-8-7
1759  6747-16-1  209-4-9  1319-1-5  9074-7-10  9551-3-7  1053-10-1 Pierre Gervais S Jean Francois Massador de  Beaucaire et Francois Blanc 2 []  []  []  3/1/1761 R 31-17-3
1760  6735-5-6  235-18-4  966-2-6  8735-11-9  9527-16-0  1052-5-2 Antoine Blanc Jean Baptiste Antoine Boyer de Manduel 2 []  []  []  28/11/1761 R 79-0-10 Boyer collecteur
1761  6832-18-4  156-5-8  1262-9-6  9049-19-1  8955-17-11  1055-15-7 Louis Riffard chirurgien S Jacques Riffard son père et de Jean Baptiste Antoine Boyer beau frere habitants de Manduel 3  []   []  []  27/11/1762 R 58-4-5
1762  6966-14-5  292-18-4  1002-14-11  9060-13-4  9503-0-4  1055-10-8 m Pierre Gervais S Jean Castilhon de Jonquieres et Jean Francois Massador  negt de Beaucaire 2 [] 14/4/1763 1 art 9583-6-8 14 art. 9582-14-2 []  [] 3/3/1764 R 33-19-4
1763  7276-17-2  70-10-7  1106-19-5  9552-12-9  9716-10-5 1053-14-6 m Pierre Gervais  S Jean Castilhon de Jonquieres et Jean Francois Massador  negt de Beaucaire  2  8/4/1764 1 art 9793-19-8 []  18 art. 9775-15-10 []  [] 29/12/1764 R 24-5-10
1764  6810-11-10  401-17-9  1150-11-11  9161-6-4  9985-3-11  1056-2-2 Louis Riffard Jean Sabatier ménager de Manduel 1 27/8/1765 []  []   []  R 8-4-7
1765  7014-3-0  143-16-11  1177-12-6  9133-18-0  9421-4-6  1055-16-8 Pierre Gervais L F Massador 2

13/4/1766 1 art 9673-16-8 [] 

18 art. 9665-4-0 []  [] 3/1/1767 R 9-8-4
1766  7009-19-4  118-8-3  1133-8-11  9060-2-1  8570-9-7  1056-6-3 m Barthelemy Thibaud Jean Baptiste Boyer 1  12/7/1767 2 art. 9682-6-2 Boyer collecteur! []  10 art. 9681-4-2 []  [] 2/1/1768 R 54-2-6 Boyer collecteur!
1767  7014-3-9  170-6-10  1071-14-3  9054-10-5  9542-6-0  1056-5-1 Louis Barban  Louis Riffard et de Jean Barban son père 1

29/6/1768 1 art 9542-7-5 []

8 art.9551-8-10 []  []  
1768  7046-5-11  164-1-10  1111-13-11  9120-7-3  9444-8-2  1056-8-7 Barthelemy Thibaud  Jean Baptiste Boyer 1  24/5/1769 2 art. 9699-16-2 Boyer collecteur! [] 11 art. 9703-10-8 []  [] 5/1/1770 R 38-12-6 Boyer collecteur!
1769  7213-3-0  194-7-0  1122-10-11  9328-6-3  9499-3-8  1056-8-7 Pierre Deveze Jean Deveze son père 1  25/5/1770 []  [] [] 6/1/1771 R 44-1-10
1770  7182-16-10  184-16-11  1177-3-5  9343-2-9  10782-17-1  1058-3-9 m

Joseph Deveze 

Jean Deveze son père 2 13/5/1771  (*) []  []  [] 30/11/1771 R 7-11-2
1771  7233-15-4  143-6-4  1185-18-0  9361-5-3  10506-8-5  1058-1-5

Joseph Deveze 

Jean Deveze son père 2  11/5/1772 (*)

[11345-1-1]

 [11343-15-11]  [24/7/1772] 12/12/1772  R 1-5-2
1772  7516-4-3  173-8-6  1106-19-7  9594-17-11  10972-14-8  1058-9-5 m Henry Sabatier Jean Sabatier son père 2  13/5/1773 (*)

[11321-7-2]

 [11319-10-9] [8/6/1773] 11/12/1773 R 1-16-5
1773  7687-11-2  117-6-11  1129-18-9  9733-2-5  9967-14-4 1059-7-4 m Pierre Gervais  Robert Hugues ménager manduel 2  12/4/1774 (*)

[10360-10-5]

 [10343-4-4] [9/6/1774] 8/1/1775 R 17-6-1
1774  7750-18-0  155-5-0  1114-15-5  9829-4-8  10227-1-11  1057-14-6 2 p Pierre Gervais Robert Hugues  1  18/6/1774  (*)

[10540-10-2] 

 [10512-8-4]  [24/7/1775] 3/3/1776 R 28-1-10
1775  8025-1-0  140-3-10  1152-0-3  10115-10-8  10345-19-8  1058-17-0 m Joseph Deveze
m° boulanger 
Jean Deveze son père 2  10/8/1776 (*) [10713-13-?]   [10695-?]   [24/8/1776] 1/1/1777 R 18-11-11
1776  8132-0-1  198-3-11  1136-1-2  10264-10-9  10773-14-8  1058-16-10 m Jean Baptiste Boyer 2 15/8/1777 (*)

[10901-7-8] 

 [10836-12-6]  [16/7/1777]  4/1/1778  R 64-15-2 
1777  8326-3-9  140-16-0  1042-1-7  10307-6-11  10635-6-0  1056-16-6 m Pierre Deveze Jean Deveze son père 3  22/8/1778 (*)

[11961-15-7] 

 [10959-16-7]   [5/9/1778] 15/10/1778 R 1-19-0
1778  8291-5-3  97-15-0  1220-14-7  10408-0-5  10467-8-10  1057 Jean Gervais fils 3  13/4/1779 (*)

  [11062-16-2] 

 [11077-17-5]  [7/7/1779]  D? 15-1-3 

puis 8/5/1783 D 15-1-3

1779  8442-12-10  87-8-10  1228-3-11  10356-18-2  10476-7-0  1056-15-2 3p Pierre Deveze menager manduel

 

Jean Deveze son père 3  20/4/1780 (*)

  [10929-6-1]

 

[11025-8-5]

 [5/9/1780] D? 96-1-11 

puis 8/5/1783 D 96-1-11

1780  8105-12-4  97-17-3  1534-14-9  10538-9-11  11020-16-2  1057-9-2 Jean Gervais Robert Hugues menager 3  30/5/1781 (*)

[11200-10-7] 

[11190-6-7]  [20/8/1781] 9/12/1781 R 10-4-
1781  8410-12-2  91-9-2  1224-19-4  10525-6-3  10321-7-11  1055-1-11 Jean Gervais Pierre Gervais son pere & Robert Hugues 2 [11355-?]  [11328-19-?]  [1/10/1782]  1/12/1782 R 26-14-6
1782  8419-3-10  97-10-7  1120-12-3  10435-11-11  11669-5-2  ? Pierre Deveze fils  Jean Deveze son père 3 [11841-3-10]  [11836-0-10]  [17/9/1783] 23/11/1783 R 5-3-0
1783  8949-19-0  71-8-3  1346-14-1  11166-6-11  11813-9-9 1057-5-3 Jean Roux fils  Jean Roux son pere menager 3 [12286-19-?]  [12274-13-?]  [23/8/1784] 19/12/1784 R 12-6-1
1784  9113-9-8  154-0-3  1525-19-5  11591-14-11  12505-9-7  1057-5-3 Henry Sabatier  Jean Sabatier son pere  ménager 6 22/5/1785 (*)

[] 

 []  []  22/1/1786 R 29-5-5
1785  9227-17-0  96-17-1  1953-5-1  12076-5-7  12266-19-0  1057-5-3 Jean Mazoyer   Mathieu Mazoyer son pere & jean Mazoyer son oncle menagers 3 21/5/1786 2 art. 13106-10-0

[13106-18-0] 

14 art. 13083- 18-3

[13079-0-6] 

[13/9/1786]  17/12/1786 R 27-17-6
1786  9293-5-9  79-19-11  2527-14-1  12699-5-4  13286-8-5  1057-5-3 Jean Barban   Louis Barban son frère & Jean Sabatier dit jolivet 3 1/4/1787 2 art. 13752-8-1

[13742-10-0] 

15 art. 13717-17-3

[13714-10-6] 

[14/8/1787]  23/12/1787 R 27-19-6
1787  8208-19-2 52-11-8  3024-9-7 12084-6-0  10109-10-1  1057-5-3 Pierre Deveze Jean Deveze son père menager 1 [13043-17-11]  [12950-11-8]  [2/9/1788]  25/12/1789 R 93-6-3
1788  8057-14-3 55-14-9  3630-15-9 12542-10-4  14797-16-10  1058-6-2 3p Jean Sabatier dit Joly travailheur Louis Barban menager 1 19/4/1789 1 art. 15496-9-8 (****) [] 20 art. 15193-16-5 [] []17/12/1790 R 319-7-2
1789 8020-18-4 190-18-2 2803-8-7 11823-8-7 14239-11-10 1055-14-8 1p Jean Sabatier dit Joly travailheur Louis Barban menager 3 3/4/1790  1  art. 14239-1-10 [] 26 art. 14823-2-0 [] [] R 13 livres 
1790 7949-8-11 50-19-7 1582-8-7 10382-1-2 11440-2-8 1055-14-8 1p Jean Sabatier dit Joly travailheur Louis Barban menager 2 9/6/1793 13240-2- []  9/6/1793 13059-5-8 soutenue de 17 pieces []  9/6/1793 le dit Sabatier est relicataire de 180-16-4[] 
1791         6585-6-4 (cf 15/4/1792)   Jean Sabatier (percepteur du rolle du compte de 1791) Louis Barban menager 3! [pourtant gratis le 19/2/1792!] []  []  [] 
1792             9/12/1792!
Henry Sabatier
 menager
Jean Sabatier son père contr. fonciere gratruite
contr. mobilliaire et patentes (levure?) +  12 livres pour servir aux moins imposé
                       

Impositions de 1750 : reconduction des montants de 1749 sans doute liée à la suspension des États du Languedoc en conséquence de la fronde de ces derniers lors de l'introduction du vingtieme

A partir de 1787 :

L'imposition totale imposée à la commune progresse de plus de 80% entre 1743 et 1788.

Compte tenu des "moins imposés" et en particulier des indemnités accordées par le diocèse pour cas fortuits (récoltes détruites par exemple), le total des impositions pouvaient parfois etre inférieures à la mande.

L'allivrement (compoix) total de la commune est en progression : la raison est sans doute à trouver dans l'allivrement des nouvelles terres prises sur les garrigues sur tout le 18°, mais cette hausse reste néanmoins modeste (~0,1%) : 

 

Les Mécanismes de calcul

Les terres « nobles » ne payent pas la taille. Seules les terres roturières d’un village, aussi dites « rurales » sont soumises à la taille.
Quant aux nobles, ils payent donc la taille, pourvu qu’ils aient acquis sur le marché foncier des terres rurales

La taille consiste donc en un impôt de répartition, répartition effectuée par les États provinciaux de la somme qu’ils ont accepté de verser au roi. L’assemblée des trois Ordres du Languedoc se sert, pour cela, d’un tarif  entre les différents diocèses civils qui le constituent. Il s’agit d’un document définitivement établi en 1530, auquel recourent les États, et qui établit la fraction de taille due par chaque diocèse civil. Dans chaque chef-lieu diocésain siège ensuite une Assiette diocésaine, une assemblée, présidée par l’évêque local, qui, une fois la mande des États reçue, est chargée de répartir sa fraction de la taille entre les différentes communautés de son ressort au moyen d’un tarif diocésain.

La lecture des mandes montre qu’à chaque étape de la répartition, le montant de la taille normalement due augmente notablement, car les États de Languedoc ajoutent leurs frais de fonctionnement et d’investissement aux impôts consentis au roi. L’Assiette diocésaine additionne de même, à la mande diocésaine, ses propres frais de fonctionnement. 

La communauté a aussi le droit, en respectant certaines fourchettes et démarches administratives, de s’imposer elle-même pour couvrir certaines dépenses ( achats, travaux, etc...) dont le montant est, à son tour, additionné à la mande, ou rembourser des dettes de l’année écoulée.

Le rôle de taille lui fait immédiatement suite, qui dresse la simple liste des contribuables, assortie du revenu imposable de chacun (porté au compoix) et de ce qu’il doit réellement payer

Une fois le montant de la taille fixé par le préambule, on sait immédiatement qu’une livre tournois de revenu imposable du compoix correspond à x livres x sous et x deniers d’impôt à donner au collecteur : "dite somme a été répartie au sol la livre". Ce qui donne pour notre cas de 1887 à Manduel : "Revenant toutes les sommes ce dessus imposées a celle de 10109-10-1... de sorte que la livre donne 9-11-3")

# inspiré d'après Bruno Jaudon : Les Compoix de Languedoc Impôt, territoire et société du XIV° au XVIII° siècle These Rennes 2014 

Les grands chapitres des impots de la taille

# Mande (11166-6-11  en 1783)

  • Impôts constants : Grande taille (458), Taillon, Garnisons Morts payes
  • Impôts variables : Le don gratuit (8989), l’assiette (1346), l’ étape

# Depenses de la communauté : gages des Consuls (20, 15, 12) greffier (50) maître d’école (150) valet de ville (12), cens du M de Calvisson (100), dépenses imprévues (60)

# Remboursement des emprunts (par des externes ou habitants « désignés »)

# Droits de quittance

# Charges diverses : pour les offices de maire et greffier + maître d’école pour remonter l’horloge (50) + reliquat du collecteur d’impots etc …

# Moins imposé : indemnité accordé par diocèse, baux des fermes du four et de la boucherie

# Droit de leveure : Bail du collecteur (1 à 3 deniers pour chacune livre)

I/ Chiffre brut de la "mande"

Le premier chapitre  (de ~6000 à ~1'000 lt) qui est le poste le plus significatif se rapporte aux classiques impôts de la taille et de son accessoire taillon, plus le don gratuit (la somme la plus élevée ~8500 lt ( a noter qu'il se nomme "Deniers Royaux et Provinciaux" à partir de 1787) : impôts consentis par les "Etats du Languedoc" et en supposant que ces derniers y rajoutent leurs frais "d'assemblée et d'administration". 

L'assiette (ou deniers diocésains = diocèse civil de la sénéchaussée de Nîmes Beaucaire) qui sont les charge afférentes à l'assemblée et l'administration du diocese civil

Enfin les impôts liés, en théorie, aux affaires de la guerre : étape (hébergement et nourriture des armées de passage), entretien des garnisons et morts payés.

Seuls la taille, taillon, entretien des garnisons et morts payes sont stables, les autres augmenteront régulièrement.

II/ Dépenses de la communauté

Un chapitre concerne les depenses ordinaires de la communauté : les indemnité des consuls, du greffier, du maître d'école et quand ils sont requis du valet de ville ou "camillier" (1743) d'un premier et second garde-terre (1743) ainsi que d'une modeste provision de dépenses pour la communauté et pour finir, la "pension"  annuelle ou cense du seigneur de Manduel pour l'usage des Garrigues.

Un chapitre des interets qui concerne le remboursement de la commonauté d'emprunts que celle ci a engager pour des gros travaux

Un chapitre de "droits de quittance" qui est un inventaire de taxes modestes et cela pour un total modeste  (~14 lt) 

Chapitre 5 : il est temps ici de rembourser les prêteurs "désignés" du village pour les prêts consentis aux besoins de la communauté (frais de justice, travaux, ...). Le montant est pas essence, variable suivant les années. Les relicats des collecteurs pour les comptes des années précédentes; Ceux ci ayant du mal à collecter l'ensemble de l'impot et de manière anecdotique apparaissent dans ce chapitre, à la fois une indemnité pour "entretient ou monter l'horloge"  accordé au  maître d'école ou à un serrurier (1779) et une "souscription de l’acquisition du receuil des loix municipales et economiques de la province"(*) :  après une forte incitation en 1782 par courrier de M le marquis de Montferrier seindic general de la province

Chapitre 6 : un peu de répit avec un chapitre dédié aux dégrèvements : en particulier le montant versé par les destinataires du bail du four commun (cela signifie aussi que la somme stipulée dans le bail n'a pas été versée à la communauté mais à la "perception" de l'époque (eveché?), car cette ligne de compte se comprend comme une avance de paiement des impôts par la communauté). La prise en compte des mauvaises récoltes par le syndic du diocèse se manifeste par une indemnité dont le montant est bien sur variable suivant les années. 

Enfin le chapitre des "droits de leveures" qui concerne les indemnités du collecteur de la taille d'impôts nommé par la communauté. 

Le montant final  fluctue sur la décennie entre ~6000 et ~15000. Connaissant l'allivrement total du compoix, on détermine, par péréquation (au sol la livre), la valeur des unités de celui ci (livre, sols, deniers, maille & pite : par exemple "la livre donne 9 livres 11 sols 3 deniers" en 1787). On peut finalement calculer le montant d'impôt pour chaque contribuable  avec son allivrement du compoix.

(*) De 1780 à 1787  paraissent à Montpellier les 7 premiers volumes  des "Loix municipales et économiques de Languedoc - Recueil des Ordonnances, Édits, Déclarations, Lettres Patentes, Arrêts du Conseil, du Parlement de Toulouse, de la Cour des Aides de Montpellier" où Albisson, archiviste des États, tente d'y dégager les principaux éléments de la "constitution" languedocienne.

Les réquisitions & contributions spéciales pour les armées de l'armée

Le 9 février 1744 commence une laborieuse affaire concernant la fourniture de "meule, mulet, ou cheval pour le convoy" et d'un muletier.
24 avril  : Achat d'un cheval (avec son harnachement) pour 300 livres pour lequel Bancel avance les fonds
le 30 Avril, un muletier se propose pour 45 livres, mais celui désertera assez vite avant même d'avoir touché cette somme. le 14 juin un deuxième candidat se présente mais exige 77 livres.
14 juin une mule a été acheté et financée par Boyer
Le 8 novembre, c'est une autre mule (en fait ces 2 mules qu'on achète mais en association avec Redessan et Marguerittes, mais une seule reste aux frais de Manduel) qui doit être achetée et livrée à la réquisition

Résultat: un cheval, deux mules et un muletier

Le remboursement n'interviendra que dans le budget 1781 & 1783 : Plus la somme de 659-11-10 ... pour le contingent des mules, mulets, ou chevaux pour le service des guerres ditalie en 1744 

De la collecte 

Légende des 3 dernières colonnes du tableau

Concept financier du collecteur (à valider)

cf schéma en #capitation

Recepte

Dépense

Le montant de la ligne Recepte est donné au comptable du diocèse : (ne semble pas être le même principe que la clôture de la capitation!?)

Ce que disent les textes 

La collecte & le collecteur

Levure
Année Appel d'offres Adjudication (délibération) Bail (délibération ou notaire) Attente 1° terme (délibération) Délibération Capitation 10° puis 20°
(date de délibération ==> date de convocation à Nîmes)
Délibération Budget
1743 3/5 ok 19/6
1744 15/4 24/4 30/4 30/4 4/6
1745 13/7 ok 2/5 13/7
1746 15/4 22/4 22/4 26/6
1747 15/4 23/4 23/4 23/4 ==> 24/4 (?)/6
1748 15/4 17/4 17/4 17/4 ==> 29/4 12/5
1749 15/4 17(?)/4 17(?)/4 17/4 ==> 28/4 8/5
1750 15/4 17/4 17/4
1751  15/4 à 30/5 10/5 16/7
1752  15/4 2/7
1753  15/4 24/4 24/4 24/4 ==> 14/5(?) 30/5
1754  15/4 5/5 3/6 29/6
1755  21/4 27/4 11/5
1756  15/4 22/4 30/5 30/6
1757  15/4 21/4 21/4 2/5 8/5
1758  15/4 23/5 23/5 21/6
1759  15/4 12/6 15/6
1760  15/4 27/4 27/4 8/6
1761  15/4 16/4 17/4 10/5
1762  15/4 5/3 16/6 5/3 17/6
1763 15/4 8/5 8/5
1764 15/4 29/4 29/4 29/5 ==> 1/6 20/6
1765 15/4 5/5 11/5 30/6
1766 15/4 20/4 21/4 ok 20/4 & 23/4
1767 15/4 26/4 15/5
1768 15/4 20/4 21/5 21/5 ==> 16/5(?) 21/5
1769 14/5 & 15/4 24/5 18/6 25/6
1770 15/4 8/5 8/5 14/6
1771 14/5 23/6 30/6
1772 15/4 17/5 17/5 15/6
1773 15/4 13/5 13/5 13/5 ==> 19/5 22/6
1774 15/4 25/5 23/4 ==> 27/4 18/6
1775 2/4 18/6 18/6
1776 17/5 2/7
1777 14/4 4/7 4/7 9/5 ==> 14/5 4/7
1778 11/4 19/5 19/5 12/6
1779 14/4 29/5 ==> 5/6 15/6
1780 10/5 & 15/4 20/6 20/4 ==> 26/4 20/6
1781 10/5 & 15/4 6/5 9/6 11/5 ==> 16/5 20/6
1782 15/4 10/7 10/7 12/5 ==> 22/5 10/7
1783 6/4 & 15/4 21/4 21/4 3/6 9/7
1784 23/4 23/4 16/5 ==> 26/5 4/7
1785 5/4 & 15/4 1/5 2/5 22/5 ==> 23/5 10/7
1786 14/5 & 15/4 7/5 27/6 21/5 ==> 30/5 29/6
1787 1/4 & 15/4 27/4 15/7 27/4 ==> 4/6 15/7
1788 13/4 & 15/4 25/5 21/6 25/5 ==> 29/5 22/6
1789 15/4 19/5 20/6 11/6 ==> 16/6 5/7
1790 15/4 8/8 13/6 ==> 17/6 8/8
1791 23/9

Si aucun volontaire ne se présente le collecteur est choisi par le conseil (collecteur forcé ou commis). C'est semble t il le cas le cas avant les années 1840.

La journée du 15 avril est, pour les prétendants collecteurs volontaires, la date pratiquement immuable pour les enchères de la levée des tailles royales et communes (resté jusque à minuit (voir plus) la chandelle allumée). Tellement immuable que même si les enchères sont menées un autre jour, la date de 15 mars apparaît toujours dans les délibérations d'adjudication (par exemple 1778) comme la date d'enchères. Le 15 mars est toujours la date ultime quand les enchères sont menées sur plusieurs dates. Seule exception, 1751, ou le gagnant est accusé de "folle enchère"pour faute de caution crédible. Finalement, un changement de caution lui évite un procès devant la cour des Aides. 

Si les enchères tendent à un taux de prélèvement le plus faible, c'est que cette charge offre des avantages connexes : se faire reconnaître par le monde des notables, profiter de la possibilité de se rémunérer en consentant des prêts à partir des sommes collectées (E Pelaquier 1999), ce qui est pourtant interdit par la loi..  

Sans surprise pour cette charge, on retrouve les mêmes noms que l'on croise dans la communauté des "influents" (conseillers politiques, consuls, ...) de la communauté : ainsi


Taux de Levure (deniers)

Les taux restent modestes (maximum 6 deniers, minimum 0 denier par livre collectée) et plutôt dans la tranche basse des taux appliqués en Languedoc (S Durand 2008). A noter que que la collecte peut être faite gratis (a rien) comme en 1756. Ce qui peut expliquer que le collecteur peut se payer sur les activités de crédit (cf plus haut) et/ou de la collecte de la capitation et du 20° (cf plus bas)

Pour autant le collecteur et le ou les cautions s'engagent à faire livre net pour veut que les cottes soient exigibles (i.e. sans doute le rôle renseigné de la cote part d'imposition, le tout établit par le greffier?) et à délivrer la somme complète des impôts pour laquelle il sont mandatés, sinon : & pour cet effet les dites parties ont obligé tous leurs biens presents & avenir qu'ont soumis aux cours devant senechal siege pre[sidi]âl conventions royaux de nimes.

Le bail établi devant notaire tarde à être aussi retranscrit dans les registres des délibérations.  Il faudra attendre la deuxième partie des années 70 pour voir ces retranscriptions. Il n'en demeure pas moins que le bail est l'absolu préalable à la la transcription du budget dans les registres, même si cela est fait le même jour.

Le 23 avril et le 8 août sont les dates extrêmes de présentation du budget devant le conseil avec une évolution patente pour une date de plus en plus tardive quand on avance dans le siècle.
Trois curiosités : 

Le diocèse pouvait accorder aux communautés un report du versement du premier terme sur le second par l'acceptation d'un taux de 2 à 2,5% sur ce crédit. La communauté a utilisé ce mécanisme (le droit d' "avance" ou d' "attente") de 1743 à 1758 plus 1766. Par la suite, est ce que le diocèse a t il interrompu ce mécanisme ou la communauté s'en est elle passé, ou est ce le collecteur qui l a pris à sa charge (Durand 2008) (néanmoins pas de trace de cet avantage onéreux dans les baux, ni de l'offre de payer les droits de quittance à la place de la communauté, ni de payer les frais de port de la mande).

Enfin la mande est délivrée : quelques interrogations!

La taille est alors quérable (=Qu'on doit aller réclamer au domicile du débiteur) : Le collecteur collecte l’impôt de maison en maison et enregistre si les contribuables ont payé en totalité ou de manière incomplète. 


Rôle de la taille de St Montan (Ardèche)

La perception devait se faire en 3 fois :

Exceptionnellement les consuls peuvent intervenir dans les opérations du collecteur. Ainsi le consul Moynier s'oppose au versement d'une partie des gages ( 33-10 du dernier quartier) du maître d'école quand il constate que ce dernier squatte toutes les pièces de la maison commune.

Clôture des comptes au niveau de la communauté

Généralement en début d'année suivante (année fiscale + 1)le collecteur présentera ces registres devant le conseil de la communauté pour, et à ce stade, acceptation et clôture (au niveau de la communauté) de ses comptes. A cet effet il remet sur le bureau du conseil son compte par chapitre de recepte & depense avec les pieces y numerotées ainsi que le calcul des parcelles(?). 
Majoritairement le montant de recepte est supérieur de celui des dépense, mais aucun des deux à une valeur identique à l'imposition globale qui apparaît lors de la deliberation du budget(?) Le nombre d'articles par chapitre est bien évidement variable, un ou deux pour le chapitre de recepte, plus d'une dizaine pour celui de des dépenses. 
Dans la deuxième partie de la période analysée (*) il est fait mention que  le conseil clôture les comptes en approuvant au surplus tous les mandats et payements qui ont été faits en vertû d yceux et pris sur les fonds des depenses imprevues (on doit compenser les impayés)
Il sera remis au collecteur
un extrait de la presente deliberation a celle fin qu'il puisse parvenir à la cloture (au niveau du diocèse) du sus dit compte.
A noter dans quelque cas ou le nom du dépositaire de la caution se substitue au collecteur au moins lors de la séance de clôture au niveau du conseil.

Clôture des comptes au niveau diocèse

Cette premier étape franchie il transmet ces comptes au commissaire auditeur de compte du diocèse de Nîmes.  
L'archive ADG C 915 (Extrait sommaire des clôtures des comptes des communautés du diocese de nismes de l'année ...) nous éclaire légèrement sur cette activité au niveau du diocèse. Au milieu de l'année fiscale + 1 les auditeurs de compte statuent sur les comptes de la communauté. En trois lignes budgétaires Recette admise (le montant receptioné de la communauté) Depense allouée (le total de la répartition des paiements (province, diocèse, communauté ...) et enfin le bilan comptable : si Recette admise > Dépense allouée ==> Partant le comptable doit ..., si Recette admise < Dépense allouée ==> Partant est deu au comptable. Dans les deux cas, le commissaire peut renseigner une anomalie, généralement un défaut de pièce justificative, qui vient grever ce bilan comptable jusqu'à le justificatif soit fourni. Cloture est prononcée et le dossier est transmis au syndic général du département de la commission du Roy et des Etats ou la cours des aides.

Le diocèse lors de cette opération ne se prive pas d'intervenir au plus profond des comptes : exemples

A noter que les montants des recette et des dépenses affichées par le diocèse différent très légèrement des montants affichés lors de la clôture en la communauté!

Exemple de défaut de pièces justificatives : Année fiscale 1776 : (ADG, C 915) : Le diocèse statue  le 16/è/1777: Partant le comptable doit 64-15-2 dans laquelle somme de 64-15-2 est comprise celle de 21-1-0 employée a l article 9° du present compte que nous avons rayé faute de pieces justificatives lesquelles pieces etant rapportées devers nous avant le premier may prochain nous procederons au retablissement du dit article au moyen duquel retablissement le comptable ne devra plus que la somme de 43-14-2.
Dans la délibération du budget de la communauté du 12 Juin 1778, on peut lire dans le chapitre
Chapitre 6° Moins imposés : Sur laqu'elle ditte somme de 10928-19-5 il en sera moins imposé celle de 64-15-2 pour le relicat du compte du sieur Jean Baptiste Boyer collecteur l'année 1776 dont 21-1- faute de raporter les piéces justificatives & 43-14-2 de relicat net suivant la cloture du dit compte & ordonnance de mm de la commission du 4 janvier 1778 cy ... 64-15-2. Comprendre pourquoi le fait de fournir les pièces justificatives (le collecteur au comptable du diocèse?)  peut faire baisser le reliquat?

Clôture des comptes au niveau de la province & prise en compte du reliquat ou de la dette dans les budgets de la communauté 

Pour que le montant issu du bilan comptable puisse revenir et être intégré dans le budget sous la forme q'un reliquat ou d'une dette, le sindic general du departement et les commissaires de la commission du Roy et des états ou la cours des aides (par exemple en 1770 queA Bauzit procureur à la souverainne cour des aydes suivant le rolle qui a eté arretté le 29 novembre de l'année derniere réclame a la somme de 50-8-) doit statuer (vérification) et émettre une ordonnance dont la date est précisée (généralement en fin d'année fiscale + 1 ou début année fiscale + 2)  dans la délibération du budget année fiscale + 2, et qui se manifestera par un moins imposé (reliquat) ou un plus sera imposé.

Les dettes 

Nous sommes ici dans le cas où la Depense allouée > Recette admise.

Ce n'est que le 12/5/1782 que ces dossiers sont débattus par délibération de la communauté : Plus a été proposé par les dits sieurs consuls que les 15-1-3 deubs au sieur Gervais collecteur en l année 1778 & les 96-1-11 deubs au sieur Deveze collecteur l année 1779 ont été rayés faute par ses derniers d'avoir raporté les pieces justificatives de leurs comptes & les calculs des parcelles des rolles des tailles duement paraphés par m le commissaire auditeur & comme les dites pieces sont entre les mains de m Poutier commissaire en cette partie qui n a voulu la leur remettre pour pouvoir faire allouer leur deub par nos seigneurs les commissaires du Roy sans un pouvoir de la communauté [...] il a été unanimement deliberé qu'on donne pouvoir aux dits sieurs Deveze & Gervais collecteurs les années 1778 & 1779 de retirer d entre les mains de m le commissaire les pieces de leurs comptes a celle fin de pouvoir parvenir a la verification de ce qui leur est deub a la charge par eux d en fournir leur chargement a m Poutier & de les luy remettre apres qu ils en auront obtenû la verification.

Corrections semblent être appliquées puisque qu'on aboutit à clôture diocésaine et ordonnance de la commission et lors de la présentation du budget le 9/7/1783 apparaît dans le chapitre 5

La communauté est donc ici forcée à payer ses dettes aux collecteurs qui ont supporté cet écart de montants (mais pourquoi partant est deu au comptable?).

Clôture des comptes des consuls

Il apparaît que les consuls étaient assujettis eux aussi à une clôture de compte  :  (9/1/1785) Jean Sabatier etant consul l‘année 1780 il emprunta de l’hopital general de la ville de nismes la somme de 6000 livres dont il a mis sur le bureau son compte par chapitre de recepte et depense avec les pieces y jointes numerottées pour etre par l’assemblée impugnié et remies ensuitte à mm le commissaires auditeur de compte pour etre clauturé en la forme ordinaire requerant sur ce de deliberer

A éclaircir 

Nombre de termes ?
 
1758 
plus pour fournir aux depenses "imprévues"  60-0-0 sur lesquelles il en sera payé trois livres au sieur Bancel pour avoir eté a Nimes traiter  avec M le Receveur pour le renvoy du premier terme des impositions jusqu'au second 

La "feuille d'impôts" telle qu'elle apparaît dans les délibérations est elle finalisée au sein de la communauté (avec par ex. le # "au sol la livre" , le # "dépenses de la communauté" ...) ou est elle consolidée au niveau supérieur (assiette?) et envoyée telle quelle à la communauté?: Explications

 

 

A éclaircir 
Bien délaissés (en non valeur?) : l'impôt est payé solidairement par les contribuables encore actifs (Leroy Ladurie 1969, p.281
Biens vacants : est prise en charge collectivement par l'ensemble des contribuables et c'est pourquoi les consuls les mettent aux enchères de temps en temps pour qu'une personne puisse s'en charger. Il n'y a aucun espoir de faire changer le compoix diocésain qui fixe la répartition entre les communautés sous le prétexte qu'il y a des biens vacants. Il est pratiquement immuable, ce qui est la cause bien des protestations (E Pelaquier mail du 3/2/24)
  • 1748 : [les consuls] auraient exposé aux encheres publiques les biens qui sont en non valeur dans cette communauté pour tacher de la decharger de la taille ==> encore faut il que le compoix du diocèse en tienne compte!
  • 1758 : d autant que la communauté n a aucun revenu pour payer les dites sommes il conviendrait de tirer des mandements sur les depenses impreveuës jusques et a concurence de la somme de 34 livres qui se trouvent etre de reste entre les mains du collecteur et pour les 46 livres restant d ajuger au profit de la communauté 2 ou 3 petits non valleurs a ceux qui en fairont la condiction meillieure pour le bail en etre passé dans le jour et les sommes en provenant etre employées au payement de la dite somme de 46 livres et sur ce requiert de deliberer
    Ce qu entendu par l'assemblée il a été unanimement deliberé qu on donne pouvoir aux dits sieur consuls de tirer des mandements sur les depenses impreveuës jusques a concurence de la somme de 34 livres comme aussy de vendre et adjuger au profit de la communauté quelque coin de non valleur s yl y en a pour les sommes en provenant de meme que celle de 34 livres etre employées tant au payement de ce qui est deu au dit Souchaire, Bastid, Riffard, et aux dits sieurs consuls pour fraix par eux avancés et payés pour la dite communauté avec promesse d agrer tout ce que par eux sera fait
  • 1771 : De plus a été proposé par les dits sieurs consuls qu ignorant la declaration du Roy du 5 juillet dernier concernant les defrichements et biens patrimoniaux des communautés permirent au greffier de charger le 26 du mois de novembre dernier certains particuliers de quelques articles en non valeur & attendu qu'on ne peut s ecarter de ce qui est porté par la sus dite declaration ils requeirent de deliberer 
    Ce qu'entendu par l'assemblée il a été deliberé qu'on donne pouvoir au greffier de barrer et rayé les sus dits changements faits sur le compoix lesqu'els seront comme non avençus s'en raportant a la declaration et qu'ils seront expozés aux encheres relativement a la sus dite declaration ????
  • Apparait en 1753 (exemple 1781) : a été départie au sol la livre sur chacun des habitants contribuables du compoix terrier du dit manduel qui se porte à 1055-1-11 distraction faitte  des biens en non valeur ==> le montant de la taille ne change pas et donc l'impôt est bien payé solidairement par les contribuables encore actifs
 
Biens incultes : non abandonnées par acte ; sans culture depuis 3 ans : Paye la taille
Biens abandonnés : abandonnés par acte
 
Vaine pâture (L Dutil 1911) : au début du 18°, l'individualisme agraire s'affirme. Certaines coutumes permettent aux habitants de faire paître leurs bêtes à laine et gros bétail non seulement sur les pâturages communs, mais aussi sur les fonds appartenant à des particuliers après la dépouille des fruits : droit de compascuité
Mais cela est possible que si les propriétaires y consentent. Ils peuvent s'y opposer si ceux ci les mettent en "défense" ou si les terrains ont été semés en grains autres que du blé (ex: sainfoin, luzerne, trèfle, ...)

Les intervenants

La Capitation et le Vingtième 

La capitation : Impôt établi en 1695 pesant sur toutes les familles réparties selon la profession du chef de famille (22 classes d’imposition sont définies)
Vingtieme : Impôt du vingtième des revenus établi en 1749

Ce que l'on trouve dans les Registres

Revient quasiment tous les ans dans le registre des délibérations, l'invitation envoyé au conseil par le diocese pourl'établissement des rôles de la capitation et du 20° et leur convocation à Nimes : (1779) qu'ils ont receu une lettre de m Poutier scindic du dioceze de nimes qui leur marque de faire former les rolles de la capitation & des vingtiemes de l'industrie & le projet de la taxe lesquels rolles doivent etre emportés a mm les commissaires du dioceze le 5° du mois prochain pour proceder a l arretté des dits rolles requerant le conseil de deliberer. Ce qu'entendu par l'assemblée il a eté deliberé que les dits sieurs consuls & les conseillers politiques s assembleront pour faire les projets de la capitation & vingtieme ainsy & de la maniere qu il est porté par la dite lettre & ensuite les rolles faits en la forme requise seront portés a mm les commissaires du diozece par les sieurs Antoine Hugues & Louis Bancel que le conseil charge & depute a cet effet. (1783) :  qu ayant reçeu des ordres de m le sindic du diocese de nommer  deux conseillers pour etre present à la faction des rolles du 20° et capitation et d'aller demain et à nismes 4° du courant pour faire faire la taxe de la capitation et 20° des habitants qu'ils ont fait dresser deux etats contenant les noms des habitants et de leurs domestiques, etant necessaire de les examiner et de deputer deux personnes pour aller voir faire la ditte capitation et 20° et tout ce qui sera necessaire

Le Mode de calcul 

Capitation 


(Durand et al. 2014 p. 214)

L'Assiette diocésaine "répartit" la capitation, non pas grâce au compoix diocésain, mais à la discrétion de l'assiette (Durand et al. 2014)

Depuis le premier tiers XVIIIe siècle, cet impôt est une copier-coller sur celle de la taille royale ( i.e. proportionnellement au compoix), collecté par les collecteurs de la taille, etc. "Tout pareil" (B Jourdon com. pers.) ==> après avoir au début été un impôt de quotité, la capitation fut ensuite abonnée (Durand et al. 2014 p.213) (et devient donc un impôt de répartition).

20° 

= impôt de quotité 

Le vingtième est un impôt direct touchant l’ensemble de la population (tiers-état, nobles et clergé) dont le montant correspond à 5% (1/20) des revenus. Le vingtième porte sur les revenus de l’industrie et du commerce établis d’après la déclaration des taxables. Il taxe aussi les propriétés dont les bénéficiaires doivent déclarer, la nature, l’étendue et le produit net moyen annuel. Un système de contrôle est mis en place au niveau de chaque généralité sous l’autorité de l’ intendant.

Instruction concernant ce qui doit etre observé dans la levée des deux vingtiemes et deux sols pour livre d'iceux pour l'année 1757 et le dernier quartier 1756 (Délibération des États du 18 novembre 1756)

Exemple : 1/3/1772 : La communauté devant payer le maitre d'ecole d'une somme de 52-10 : on apprend qu'on lui versera que 48-7-6, car 4-2-6 ont ete distrait pour les vingtiemes au profit de la communauté pour les 2 sols par livre (qu'elle avait deja payé a M le receveur). ~2 sols par livre !

Les critiques du sieur Dupin (le 17 septembre 1758)

Point 6° : les greffiers consulaires qui doivent dresser les deliberations rolle des impositions et de capitation fournit le papier necessaire sans pouvoir exiger autre chose que leur gage qui sont imposés quoy qu'on impose annuellement dans cette communauté 50 livres au profit du greffier celuy cy qui exerce un autre office celuy cy ce fait payer des voyages qu il suppose d ailleurs tres unitilles et d'autres sommes pour son commis pour avoir fait le departement de la taille et de dresser le rolle de la capitation

La réponse du conseil : sur le sixieme il est faux et n a jamais été connu aux consuls ny a l'assemblée que le greffier consulaire ou son commis ayant retiré d'autres retributions que les gages imposés en sa faveur il a toujours fourny les papiers et ses depens et on defie au sieur Dupin de prouver le contraire quand au rolle de la capitation il n a jamais retiré d'autre retribution que celle accordée par mm les commissaires du dioceze le propritaire de greffe qui se trouve juge a son commis pour l exercice d ailleurs quand meme il le fairait par luy meme on peut exercer toutes charges municipales sans incompatibillité a d autres ce qui est porté par les provisions, l assemblée n ayant pas lieu de se plaindre du pretendu greffier consulaire que le sieur Dupin n'a pas voulu nommer dans son acte

Point 9° : dans le rolle de la capitation qui n'est jamais arreté par le conseil de la communauté, on favorise les uns, on surcharge les autres, plusieurs meme n y sont pas comptés et surtout les domestiques de ceux qui le dressent, et finallement somme la communauté de s assembler en consequence de convoquer la presente assemblée avec protestation en deffaut de tous domages et interets et d'en repondre en leur propre et privé non

La réponse du conseil : Sur le neuvieme et dernier article a été repondu que le rolle de la capitation ou pour mieux dire le projet a été fait annuellement suivant les ordres de m les commissaires du dioceze et par eux arreté le projet signé par mm les consuls et conseillers et qu on ne sache pas que personne que soit favorisé que c'est mal a propos qu'il dit que partie des domestiques de ceux qui assistent ny sont point compris puisque le sieur Bancel seul y est compris pour sept donnant pour cet effet pouvoir aux consuls de faire signifier la presente deliberation au sieur Dupin avec promesse  de le relever et garantir de tout ce dessus 

==> le nombre des domestiques doit donc rentrer dans de la capitation ou du 20° : 16/5/1784 : de nommer deux commissaires pour etre present à la faction des rolles de vingtiemes et de capitation et d’aller à nismes le 26° du courant pour faire faire la taxe de la capitation et vingtieme des habitants et de leurs domestiques qu’ils ont fait dresser deux etats contenant les noms des dites habitants et valeurs domestiques

La Collecte


Rôle de capitation de St Montan (Ardèche)

Au printemps, la communauté reçoit du syndic du diocèse, un courrier enjoignant d'établir un rôle en vue de collecter la capitation et le vingtieme. Pour cette tache, le conseil nomme deux commissaires qui sont souvent d'anciens consuls ou conseillers. Le premier consul et le greffier se chargeant de porter ces rôles à Nîmes dans une des salles du palais episcopal.

Le collecteur de la taille devrait être (à valider pour Manduel) aussi le collecteur de capitation et du 20° pour le taux fixe de 6 deniers par livre (S Durand 2008) (ADG CG 6/2/24 : 2 deniers par livre en 1705).

Le recouvrement de la capitation se faisait les 1° juillet et 1° Janvier (Lacroix 1986;p. 21)

Les collecteur feront plusieurs versements au receveur (parfois c'est même l'abbé Morel qui officie comme receveur), le mois de juillet étant une constante, pour les autres il n'y a pas de mois privilégiés.

Capitation

Année Collecteur & date de clôture Recepte Depense & Surcis Conclusion

(compte de recepte & dépense)

    Son montant s'élevait à 2 millions de livres dans les 1° années de la guerre de Succession d'Espagne (Durand et al. 2014 p.213)     
1705 [ADG C 934] Antoine Angelin
1106-10- (le rôle de la capitation) 1053-1- 
  • (966-19-6 payés au receveur en 7 quittances
  • droit de leveure (2 deniers par livre)
  • Reprises(?) (alloué ou se fera payer) sur des non valeurs : veuve, personnes décédées (parfois celles par les protestants en 1704))
 11 novembre 1707

le comptable doit 58-9- au receveur

1707 [ADG C 938] Joseph Haons
 
1083-5- 1023-18-8
  • 150(11/9/1707)+210(19/9/1707)
    +80(2/11/1707)+50(11/11/1707)
    +131(28/11/1707)+50(4/12/1711)
    +30(17/2/1712) payés au receveur
  • décharges : les non paiements ou partiellement (morts insolvables, veuves, absent de Manduel ou payé dans une autre communauté)
7 février 1712

le comptable doit 59-6-4 au chargé en recouvrement

    Les États en rachetèrent une partie au 1° février 1709 [...] la capitation de la province était ramenée à 1 million (Durand et al.  2014 p.213)     
1711 [ADG C 946]  Antoine Angelin  615-15- 663-9-1
  • 330(7/7/1711)+57-9-7(7/7/1711)
    +100(29/12/1711) +80(15/1/1712)+68(25/1/1712)
     payés au receveur
  • décharges : pauvreté, veuvage .... (certaines validées par l'abbé Robert) + échange entre représentant d'une veuve, diocèse?; consul pour valider une demande (fevrier 1712)
3 février 1712

11-4-1 dus au comptable

1717 [ADG C 957] Jean David (commis) 577 548-15-
  • 100(8/4 1718)+70(18/5/1718) +60 (10/8/1718)+288-10-(18/7/1717)
  • cas de surcis + pauvreté + paiement dans d'autres communautés
23 avril 1719

le comptable doit 28-5 qu'il payera au dit Ferrand avocat nomme pour la recepte des taille et capitation

1719 [ADG C 961] Mourgues

 

581-10 556-15-
  • 291(31/7/1719)
    +250(31/12/1719)=541 quittance du receveur 
  • 14-10 leveure à 6 deniers par livre

 

5 septembre 1720

le comptable doit 24-15 a m le receveur du diocèse

1721 [ADG C 965] Mourgues (collecteur des tailles et capitation) 
556-15  545-1-6 
  • 278(30/7/1721)+200(29/1/1722)
    +50(16/2/1722) récépissés de m Rodier receveur fesant la somme de
    528--
  • qq surcis
10 août 1723

le comptable doit 10-13-6 qu il payera au s receveur

1727 [ADG C 971] Angelin (collecteur ou/et caution)

 

551-5- 539-4-9
  • 267-7-3(22/10/1727)+113+60(18/3/1728)
    +80(7/7/1729)=520-7-3
  • des surcis 
9 août 1729

le comptable doit pour avoir plus recu que payé la somme de 12-3- qu il payera a m Gros receveur

    A partir de 1734, la capitation fut fixée à 1,6 millions (Durand et al.  2014 p.214) ==> on peut en déduire un montant proche de 880 livres pour Manduel    
 

Clôture

Celle ci (compte de Recepte et Dépense) intervient plusieurs mois voir plusieurs année après la levée de l'impôt. Le collecteur se doit de fournier l'ensemble des justificatifs (livre du rôle, quittances, ...). Le Recepte, sur la base du rôle (a été inclus le montant de la levure), représente le potentiel montant pouvant être collecté. Mais tout ne se passe comme prévu. En effet le collecteur va rencontrer les cas suivants :

Pour la période investiguée, et au vu des justificatifs, c'est le vicaire général du diocèse (attention!!! le vicaire général au début du 18° est Philippe Robert (Sauzet 1998 p 201))  & prieur en l'eglise cathedrale de nismes, l'abbé Morel, qui dans la plupart des cas et en personne a le dernier mot. Il peut dans certains cas demander des confirmations de l'état de misère auprès des consuls. Les réductions d'imposition ont plutôt sa faveur que des complètes annulations. Cela implique t il que le collecteur se remet au travail ou cela est il basculé dans l'état surcis? Le curé Cade de Manduel peut prendre la plume pour défendre la cause de tel ou tel miséreux. 

La clôture est donc l'évènement qui permet a l'administration du diocèse de valider l'ensemble des articles avec leurs justificatifs présentés par le collecteur (appelé ici aussi comptable) (par exemple les versements initiaux du collecteur auprès du receveur) : le diocèse pointe chacun de ces articles en apposant sa décision (alloué, surcis alloué, se fera payer, ...)

Deux cas se présentent :

20° de l'industrie

Année lt
1757 183
1758 158
1759 158
1760 158

[ADG C 1005]

 

 

A éclaircir 

Ce sujet n'est abordé en détail qu'en 1750. En Avril 1750 le remplacement du Dixième par le Vingtième est annoncé. Mais le 1 novembre on se plaint d'un 20° trop élevé en détaillant la démonstration : On part de la dîme, la ferme de dime est portée a un prix extreme ayant ete augmentée de 1300 livres par le dernier bail en 1748 puisque par les prelevements elle ne se porte qu'a 3500 livres c'est a dire qu'elle se porte a 5800 avec les charges que les ferme est tenu de payé à lacquis de decimateurs, cette somme x 11(quotité de dîme "douze le douzieme")  = 63300 lt, dont on déduit à la fois la moitie pour les cultures, 11000 pour la taille ou la capitation(!) et le quart (charges des propriétaires). Reste donc 14725 lt dont le vingtieme devrait donner 736 lt. Mais ce sont 11089 lt qui sont demandées, ce qui pousse le conseil a parler de "meprise", d'autant que Redessan ne paye que 424 lt pour une population de moitié de celle de Manduel. Calcul fantaisiste?

La Dîme

Voir l'histoire de la dîme au 17° & 18° à Manduel 

le prieuré dépendait du chapitre de Saint Ruf de Valence et valait 3500 lt (Bligny-Bondurand).

Bien que le chapitre de Sain Ruf est théoriquement été supprimé par la "commission des réguliers" en 1772, il semble avoir perduré jusqu'à la Révolution si on pend en compte le contenu des Cahiers de Doléances de Manduel de 1789 : "[...] qu'il est presque inouï que le revenu de la dime de cette communauté, qui est considerable, soit exporté hors de la province, et à un chapitre à Valeence en Dauphiné [...]" : A moins que les édiles de Manduel ignorent cette disparition!

L'Affaire de la dîme (oignons, raifort ... et esparcet)

En mars1766 le chapitre de St Ruf ("decimatrice" de Manduel) de Valence porte en justice le refus de payer la dixme des asperces(?). Le conseil décide de consulter un avocat pour éventuellement attaquer le chapitre de St Ruf

Le 30 Septembre 1787, une assignation de la cour du sénéchal de Nîmes  initiée par une requête du sieur Domergue, fermier de la dîme de Manduel, contre plusieurs habitants  pour non paiement de la dîme sur les oignons et le raifort. Le conseil s'élève vigoureusement contre cette assignation en relevant que c'est "une novation contraire aux droits et aux interet de la communauté puisquelle n'a jamais payé la dixme des oignons ny le grain de raifort". On propose donc de présenter une requête auprès de l'Intendant . M° Dupin, syndic des forains, suggère plutôt, pour éviter un éventuel procès "dispendieu"," d'aller à conseil" pour déterminer si les décimateurs ou fermiers sont en droit de taxer les oignons et le raifort. La communauté décide néanmoins de présenter une requête.

Le 14 Avril 1788 l'Intendant rend une ordonnance qui donne pouvoir aux consuls d'emprunter 100 livres "pour fournir aux frais "
Le 22 Juin , faute de prêteur on désigne Pierre Layre" bourgeois" pour avancer les 100 livres "lequel en sera remboursé".

ADG E Depot 30/53 : courriers 1788 : 

Le 29 Juin, on apprend que le sieur Louis Domergue réclame maintenant la dîme sur l'esparcet. Les habitants assignés par le fermier des dimes en appellent au conseil pour les aider dans cette dispute. Il est rappelé que l'esparcet a été cueilli de tout temps sans droit de dîme attaché,  " que feu M Depousot des prieurs de St Ruf qui connaissait leurs pretentions injutes les laisserent tomber l'instance qu'ils avaient introduite " (cf. 1766) et qu'enfin des poursuites plus récentes avaient été abandonnées.

Le 25 Décembre, le conseil émet les mêmes réponses que précédemment : on évoque toujours une "novation" et on demande de nouveau l'autorisation à l'Intendant d'emprunter 100 livres pour "fournir aux frais". Le même jour, on continue de traiter l'affaire des dîmes des oignons et raifort ; Une assignation "en la cour du grand Baillage de nimes" a été prononcé pour un des habitants. L'Intendant, le 24 Avril 1788, ayant autorisé la communauté à se défendre, on charge M° Vidal avocat et procureur à la cour de Nîmes "d'intervenir dans les instances"

Période révolutionnaire : 

4/3/1792 : revenu de la commune de  902 livres provenant de 8200 lt de revenu que jouissait dans cette commune, le chapitre de st Ruf comme prieur sur les fruits decimaux suivant le bail à ferme. 

Le 3 septembre 1792 :  le tribunal du district de Nîmes par jugement contraint les fermiers du chapitre de St Ruf à la délivrance des sommes qu'ils disposent . On députe un officier municipal pour se rendre à Nîmes récupérer cet argent.

Procès pour la dîme sur les oliviers

Après de nombreux cas de gel des oliviers, et en particulier lors de l'épisode de l'hiver 1709, ces arbres redeviennent en production vers la fin du siècle. On a oublié que la dîme s'appliquait sur cette culture, pas le decimateur! D'où des procès longs et à répétition  cf. procès Ravanel (Idem à la Roque Frach-Descazaux 2011 de 1772 à 1787).

Autres impôts ou rentes

14 Janvier 1776 il est fait référence à un exploit de Laurent David adjudicateur general des fermes qui commande à communauté de payer 18-15- pour 30 années d'arriérés d'albergue (rente provenant d'une emphytéose). Cette rente que l'on devrait annuellement au Roy n'apparaît pas dans les archives de la communauté. On décide donc de faire opposition au près de l'Intendant

Les "plus aisés contribuables"

  ~1719 (données brevette) ~1753 (données brevette) (*) montant de la taille payé ~1790 (la livre donne 11-0-0) 
Bancel  1-11-8 66-9-4 1117 lt 101--
Maygre   0-7-7 40-0-0 466 lt 42--
Moynier  28-7-6 22-2-3 407 lt  37--
Pouzol  1-3-5 1-3-6 402 lt 36--
Madame Rozel  90-15-5 14-7-9 107 lt 9--
Layre (procureur es cours de Nimes a acquis les biens du chevalier de la Fare 16/12/1729)  

71-6-11

   
Camus        

 

Bilan fiscalité ancien régime

  Manduel 
multidates!
Vallerargues (district de Uzes)
(cahiers de doléances 1789; Rouvière 1887 vol 1, p.468)
Saint Victor la Coste
 (E Pelaquier 1996, p105) fin ancien régime
Nb Habitants 1055 (1793) 650

Impositions

   
Taille  11000 (décennie 1780) 8200 (1791) 1857 5149
Capitation 1083 en 1707 (ADG C 938) 577 en 1717 (ADG C 957) 556 en 1719 (ADG C 961) 556-4- en 1721 (ADG C 965)

880 par déduction à partir de 1734

224 1293
Vingtieme 158 (1760)
736 (1750 calcul du conseil)
24 126

Droits Seigneuriaux

   
100 (pension sur les garrigues :  transaction du 24 Avril 1673)
Cens ? 500 335
Lods (droits de mutation dus au seigneur : cf. cahier de doléances 1789 Manduel) ? 400
Champard ? 120
Fournage néant 593
     
Dîme (montant de la ferme) 3500 (chiffre donné par le conseil (1750) et Bligny-Bondurand) ou 5800  (1750 chiffre donné par le conseil)

Plutôt ~ 8000 lt dans la 2° partie du 18°, ainsi 8200 5/3/1792

2200 4349
     

A développer

Certes les impôts augmentent sur le 18° (cf taille ci dessus (de ~80%) + apparition capitation et 20°), mais en parallèle les garrigues sont défrichées et mises en culture (+ 600ha de vigne au 18°). Elles rapportent et le revenu de la communauté doit progresser significativement (cf. la ferme de la dîme passe de 3500# à 8000# soit 130% d'augmentation); la répartition de la taille par l'assiette doit être immuable (même si on constate que le don gratuit progresse! ( à analyser)) sur le siècle et ne tient donc pas compte des possibilités d'agrandissement des revenus liés au défrichement des garrigues ==> le village doit s'enrichir, de plus il doit profiter de la richesse de la ville proche de Nîmes (ville industrielle) (il y a donc des possibilités : produit des jardins, appel de main d'œuvre pour les domaines acquis à Manduel par les investisseurs nîmois, lessives, nourrices ...). Reste aussi à savoir qui profite de cet enrichissement = les déjà riches mais aussi dans une moindre mesure sans doute la plèbe (à valider) = le ruissellement!

A noter : Pénétrés de ce grand principe qu'un impôt n'est juste qu'autant qu'il est egalement reparty

Compléments

Une tournée de recouvrement dans le "département" de Nîmes pendant le système de Law P.A. Prouzat in Annales du Midi, tome 84, n°106, 1972

Extrait du journal portatif tenu par Micon, receveur ambulant des droits de contrôle des actes du 23/7/1720 au 23/9/1720, d'une des tournées que les receveurs devaient faire tous les trimestres. Donne le détail des sommes perçues en billets de la banque de Law (ce ne sera pas le cas de Manduel!) et en espèces.  

Du 20° dud.[1720]
Manduel (Gard)
Receu du s. Bancel commis au bureau de Mandueles, la
somme de trante livres aux especes cy après cy     30  6
7 louis d'argent de 2 l. 15     19  5
3 louis 1/2 d'argent de 3 l     10 10
Monnoyes                                 11
                                           ------
                                            30  6


Période révolutionnaire


Les Charges pendant la période révolutionnaire

La théorie

En octobre 1789, on créa une « contribution patriotique » : les citoyens possédant plus de 400 livres de revenus devaient en verser le quart. L'établissement des rôles d'imposition fut long et, entre-temps, l'État tenta de résoudre ses problèmes de trésorerie en vendant les biens nationaux et en fabriquant des assignats.

L'Assemblée Nationale mit sur pied un système de contributions directes ( dites les quatre vieilles) : 

(Rouviere 1889 III, p. 79) Fin 1792, l'assiette de 1791 est terminée! répartement pour le département et pour 1792  :  2.297.300 # contribution foncière, 486.500# contribution mobilière, 

Quant aux impôts indirects abolis, on en rétablit quelques-uns : droits de timbre, d'enregistrement et droit de douane.

Une nouvelle administration des Finances dut être mise sur pied pour faire entrer l'argent dans les caisses de l'État. Il y eut des receveurs dans chaque district, un payeur général par département. La Trésorerie nationale fut confiée à six commissaires chargés d'examiner les demandes de chaque ministère. PJ Cambon tenta en vain de rétablir la confiance avec le Grand Livrede la dette publique, on multiplia les dons patriotiques, réquisitions de guerre, emprunts forcés, les ventes des biens nationaux, le déficit n'en était pas moins de 200 millions par mois en l'an II 

Contribution patriotique 

Contribution (décret du 6/10/1789) en une seule fois, payable sur trois ans, par déclaration volontaire : 1/4 du revenu (hors charges foncières, impositions, ..) + 2,5% de l'argenterie + 2,5% de l'argent "monnoyés"
Les 2 et 9 janvier 1791, on apprend que le sieur Blanc est assujetti, ainsi que le sieur Pouzol; Pour ce dernier il s'agit de la somme (frauduleusement dérisoire aux yeux de la municipalité!) de 36 livres par an.  

Le budget de 23 Octobre 1791 et les dettes de la commune

Ce budget très partiel est construit à la demande de l'art. 6 de la loi du 17 juin dernier, qui porte que les sous et deniers additionnels, necessaires aux municipalités pour leurs depences locales: cf . délibérations 1791 à la date du  23/10.

Les années 1780-1791-1792 voient un défilé ininterrompu de demandes par des habitants de Manduel de demandes de remboursements d'avances ou travaux faits à la commune. Il n'y a plus d'argent! Le processus de paiement par imposition semble s'être bloqué, peut être en raison des difficultés de mise en pace des nouveaux impôts, et aussi de la difficulté de récupération des papiers appartenant à la communauté et détenu par s Claris, tant qu'il n'a pas été payé lui même!  On promet de rembourser au plus vite, les intérêts compris si ceux ci sont retardés! Seule l'exeption du s Sabatier ou son fils(?) qui comme procureur de la commune ayant un compte courant avec la communauté les mm du directoire de district seront priés de liquider son compte la municipalité pouvant etre suspecte.
On lorgne même sur la part qui doit revenir à Manduel des quelques 30000 livres dévolus au département du Gard pour les Ateliers de charité (*)
(*) Mis en place sous l'ancien régime : organisation destinée à fournir du travail aux indigents

4/3/1792 : etats des charges locales des municipalités en datte du 25° octobre 1791:

Declarante que la commune ne jouit rien autre pour etre mise en moins imposé et que les sur dits articles forment la somme totale de 1460 livres

27/1/1793 : par petition les "preteurs" toujours pas remboursés Jean Sestier, Jean Roques, Jean Disset, André Bacon, Jacques Bancel, Louis Alex, la femme d'Henry Sabatier dit babalu, la veuve de Jacques Barthelemy, la veuve Lacan, la veuve de Pierre Monbel proposent d'etre déchargés de leur portion de la contribution nobiliaire. Le conseil delibere d'acceuillir leur demande en decharge soit imputée sur le fonds de non valleur suivant le mode prescrit par la loy du 26° aoust dernier. Mais c'est seulement la partie immergée de l'iceberg ; le conseil fait l'inventaire des prets en suspens de remboursement, le changement de régime n'a pas arrangé les choses et qu'il importe de récupérer auprès de l'avoué Claris les documents nécessaires. 

11/2/1793 : les dettes de la commune consistent :

Déficit de biens privilégies

Par une proclamation du Roi les biens privilégiés en Languedoc deviennent imposables : les ci devant privilégiés seront cotisés avec les autres contribuables, dans les memes proportions la meme forme, à raison de toutes leurs propriétés, exploitations autres facultés Paris 27/9/1789. 

(5/6/1791) : suivant l'instruction de l'arreté du directoire du département du 27 decembre 1790 et 16 avril 1791 il est necessaire de proceder à la nomination de deux experts pour proceder à la confection des rolles d'imposition des biens cy devant privilégiés pour le six derniers mois de 1789 et l'année 1790 [...] a nommé pour expert les sieurs Pierre Jaume et Jeannot Mazoyer, pour dresser le sus dit rolle

(27/11/1791) : Ce n'est malheureusement pas un avantage pour Manduel car ses biens sont rares à Manduel ( [dixit]M Maygre [de campuget?] ou des principaux fonciers du lieu]. On demande même en compensation une indemnité et de prendre en consideration dans la repartition des deniers additionnels formant le fond des non valleurs

La pratique à Manduel

20 Février 1791 division du territoire en sections

16 Mai 1791 nomme des commissaires pour proceder à l'assiete de cette contribution .  

5 Février 1792 il est necessaire de nommer soit dans la municipalité, soit parmi les principaux habitants du village des commissaires pour proceder à l exhamen des declarations, supleer(?) à celles qui n'auraient point été faittes ou qui seraient incomplettes

Mais on prend du retard pour l'établissement des roles des contributions : le 7° Février 1792 la commune propose la date du 15 avril pour l'envoi de la  matrice des rôles des contributions foncières et mobilières de la commune pour 1791.

17 février 1792, on procède à l'adjudication de la perception gratis de la contribution foncière de l'année 1791 ainsi que de celle de la contribution mobilière et du droit de patente : Jean Sabatier et pour caution Jean Barban ménager. ==> pourtant le 10° Décembre 1792 Henry Sabatier etant adjucataire des impositions de 1792

11° Août 1791  les contributions fonctieres et mobilieres ne sont toujours pas en place, les matrices de rolle n'ayant pas eté remises au secretatriat du district. L'administration demande donc le versement d'un acompte egal à la moitié des impositions de l'année derniere; La municipalité satisfaite de l'activité et de l exactitude de Jean Sabatier dit joly collecteur de l'année dernière l a nommé unanimement receveur de l'acompte des impositions de la courante année les matrices de rolle n'ayant pas peu etre remise au secretatriat du district, il est necessaire de subvenir au besoin de l'etat qu'en consequence que l'assemblée nationale y'a pourveu en ordonant qu'il serait payé un acompte egal à la moitié des impositions de l'année derniere)

8° Décembre 1791 serait ajoutées à l'etat des charges ainsi que celle de 43 livres due au s Belle pour frais d'imprission des tableaux des contributions foncieres et mobilhieres. 

13 Décembre 1791 (Inventaire de la remise des documents de la municipalité par Louis Riffard : Plus 10 registres de la contribution fonciere, avec l'etat des sections, plus le mandement de administrateurs du directoire du district de nimes pour les contributions foncieres et mobilieres

23 Octobre 1791 budget : 7° traitement au receveur de la communauté pour la perception d'acompte de la contribution fonciere 3d pour livre).  19 Février 1792 adjudication de la perception de la contribution fonciere, de la contribution mobilliaire et du droit de patente ==> Sabatier, gratis

Le 4 Mars 1792, la municipalité fait état de ses charges : les surdits articles forment la somme totale de 1460 livres

22 Avril 1792 : evaluation du revenu net des différentes propriétés foncieres
Les officiers municipaux et les commissaires adjoints, ont crû et arrêté à l'unanimité des voix que pour parvenir à une juste repartition les propriétés de la communauté etant inegales en qualité, 
et par consequent en revenu des terres labourables seront divisées en neuf degrés, faisant neuf qualités differentes que toute deduction faitte des fraix de culture, semence, recolte, et entretien, le revenu imposable du premier degré etait de 28 livres la salmée, le second 24-17-10, le troisieme 22-2-7, le quatrieme 19-13-5, le cinquieme 17-9-9, le sixieme 15-11-1, le septieme 13-16-7, le huitieme 12-15-11 et le neuvieme 10-18-7, 
que d'apres les memes considerations, les vignes seraient divisées en trois degrés, faisant trois qualités dans la derniere desquelles seraient conpris les plantiers encore non productifs.
Que le revenu imposable du premier degré etait de 12 livres, du second 9, du troisieme 6 livres.
Que les olliviers estant morts dans la plus grande partie, et l'autre partie etant sans produit, on n'estimerait que le revenu du terrein ou ils seraient complanter, selon qu'il serait en terre, ou en vigne, et en le classant dans le degré qu'indiquera sa qualité
Que la salmée de bois etait d'un revenu annüel de 28 livres
la salmée de garrigues à raison du lignerage et de la depaissance de 
 La cotte de contribution des maisons par piece d'habitation, et distraction faitte du quart en consideration du deperissement et des fraix d'entretien et de reparation à 8 livres.
Que la cottisation des maisons scituées hors des villes, sera faitte à raison de l'etendue du terrein qu elles occupent, si elles n'ont qu'un rez de chaussée, double si elles ont un etage, triple pour deux, et ainsi de suite pour chaque etaje de plus, que le terrein sera evalué sur le pied des meilleures terres labourables.
Que les batiments servant aux exploitations rurales ne seront point soumis à la contribution fonciere; mais le terrein qu'ils occupent sera evalué au taux de meilleures terres labourables de la communauté.
Que les forges, fours, et moulins seront cottisés à raison des 2/3 de leur valeur locative en consideration du deperissement, et des fraix d'entretien et des reparations qu'exigent ces objets, les moulins à huile ne devant pas etre cottisés dans cette commune à raison de la nullité du produit des olliviers
Enfin que les terreins enclos seront evalués d'apres les memes regles et dans les memes proportions, que les terreins non enclos donnant dans le meme genre de production.
Et que les terreins enlevés à la culture pour le pur agrement seront evalués au taux des meilleurs terres labourables de la communauté.
Mais les deliberants ayant calculé que cette evaluation quoi que sincere, et fait en leur ame et conscience, ne donnera pas un produit net dont le sixieme s'eleve à la somme portée par le mandement du district, et desirants deferer(?), aux articles 1° et 2° de la loy du 28 aoust dernier, portant que les municipalités ne pourront sous aucun pretexte et sous peine de forfaiture se dispenser de repartie la portion contributive qui leur aura eté assignée dans la contribution fonciere, par le mandement de l'administration du district, sauf à celles à faire valoir leur reclamations.
Ont unanimement decidé d'elever le produit de leurs propriétés  pour completer la portion contributive qui est assignée à la communauté par le mandement du district scavoir pour les terres du premier degré à 46 livres, du second à 40-18-10, du troisieme à 36-6-1, du quatrieme à 32-5-4, du cinquieme à 28-13-8, du sixieme à 25-10-, du septieme à 22-13-4, du huitieme à 20-3-, du neuvieme à 17-18-3
Pour les vignes du premier degré à 18 livres, du second à 12, du troisieme à 9 livres. Pour la salmée de bois à 46. La salmée de garrigue à raison de 6 livres la salmée.
Et la cotte de contribution des maisons toute disctraction faitte à 12 livres. Et la cottisation des forges, fours, et moulins autres que les moulins à huile à 1/4 en sus du produit net de leur valeur locative. distraction prealablement faitte du 1/3 pour l'entretien et deperissement.
Les deliberants reservants expressement à la communauté, de faire valoir ses reclamations sur cette cotisation excessive en la forme portée par la loy, et de presenter requete en reduction au directoire du département desquels rôle aura eté mise en recouvrement conformément à l'article XXIII de la loy du 28° aoust dernier

Le 18/10/1792, lors d'une longue et détaillée réponse à une pétition de m Maigre (habitant de la ville de Nîmes et propriétaire de Campuget) se plaignant de sa contribution foncière, les mécanismes de cette dernière sont explicités.

24/3/1793 : Désaveu du 18/10/1792 de la commune : les experts mandatés par le district abaissent la contribution de Louis Maigre : la cotte de 1518-10- est reduit à 871-16-10 que l'excedant lui sera restitué et que l'honnoraire des experts fixé à 682 livres sera suporté par la commune.

30/6/1793 : moins imposé : 

lesquelles dites sommes reunies font la totale de 188 livres qui sera portée en moins imposé sur les contributions de 1792

Le percepteur

années de recouvrement dates : adjudication - bail  percepteur cautionnement  clauses
recouvrement des impositions de l'année 1792 tant fonciere , mobiliaire que du droit de patentes 10/12/1792 - 16/1/1793 Henry Sabatier   Jean Sabatier son pere gratuitement pour ce qui conserne la contribution fonciere

offre de donner 10+2 livres pour servir aux moins imposé

         

Compte en recette et dépense 

(ADG E Dépôt 30/63) : que rend le sieur Bertaudon des contributions directes des communes composant le canton de Manduel et tresorier de l'administration municipale du dit canton, pour l'exercice de l'an cinq en exécution de l'arreté de monsieur le préfet de ce département du 26 germinal an 13

Chapitre des Recettes 
[...]
Commune de Manduel ... 328..28
Commune de Bouillargues ... 575..26
Commune de Redessan ... 250..23
Total des recettes ... 1153..77
Chapitre des dépenses
[...]
Pour le traitement du secrétaire en chef [...] des secrétaires commis [...] ci ... 673..17c
Pour le traitement de l appariteur [...] ci ... 125
Pour papier, bois et lumière [...] ci ... 9
[...] pour fraix de ports de lettres et paquet adressés à l'administration municipale [...] ci ... 50
Pour dépenses faites pour la célébration des fêtes nationales [...] ci ... 145..30
Pour le tratement du porteur des depeches de l'administration municipale [...] ci ... 100
Pour le traitement du tambour ci ... 12
Pour l'habillement de l appariteur [...] ci ... 99..35
Pour achat de munition nécessaires pour la chasse aux loups [...] ci  ... 50
Pour achat de feuilles de matrices de roles et état de section nécessaires aux commissaires répartiteur du canton de Manduel [...] ci ... 150
Total général des dépenses [...]ci ... 1613..82

Fait a Manduel le 17 novembre 1811 pour la veuve Bertaudon en vertu de sa procuration du 3 avril 1810 recu maitre Blanc notaire [signe] Sabatier

Traitement de la dîme

3 Septembre 1792 Récupération des sommes des fermes de St Ruf : le tribunal du district de nimes avait rendu un jugement qui contraint les fermiers du cy devant chapitre de st Ruf à la delivrance des sommes en leurs mains