(Collomp 1983) 25 feuillets pliés en 2 qui donnent 50 rectos (à valider sur un registre aux ADG) puis en fin d'année, reliés avec ficelle de chanvre. Papier de bonne qualité, pur chiffon, blanc, fleuridé, timbré (qq sols).
A noter qu'on peut s'interroger sur l'exhaustivité des délibérations dans les cahiers ("cayé") qui nous parviennent car elles ont peut être ultérieurement été reliées à partir de feuilles volantes (même si l'usage de ces dernières étaient proscrites)! Ainsi l'enregistrement qui aurait du intervenir en septembre 1786 de la lettre de l'intendant Ballaivilliers rappelant les communautés à une stricte observation des règlements, n'apparaît pas.
On remarque dans la marge des comptes rendus quelques surcharges (marques
d'enregistrement à Nîmes? timbres?
Le greffier, Louis Riffard rapporte en effet des dépenses en achat de
timbres!): par exemple
""clle
à Nimes le 3 Juillet 1788 R. quinz sols" + signature au droit d'une délibération
du 29 juin 1788.
"clle
à Nimes le 15 Avril 1788 R. quinz sols" + signature au droit d'une délibération
du 3 avril 1788.
"Remi en deux mats 12-12 pour contorolle ou papier du 20 octobre 1787"(sic) au droit d'un appel d'offre du 13 avril 1788.
(E Dépôt 30/56) Liste des "petits frais" administratifs de
Manduel avec en particulier les frais de contorolle (contrôle) du diocèse
(15 sols) et qui s'appliquent et de manière synchrone aux surcharges ci dessus
des cahiers de deliberations.
Une partie des délibérations a sans doute été rédigée avant la réunion et/ou voir complétée après : en atteste
La manière d'établir le compte rendu des délibérations par le
greffier peur être aussi l'objet de critique cf le 5°
point Dupin 1758 : les deliberations doivent etre prises dans la maison
commune et les affaires qui doivent y etre decidées a la pluralité des voix
mais celuy qui fait la fonction de greffier consulaire les dresse en son
particulier et les envoye signer de maison en maison ce qui est contraire
aux reglements.
Pour aller dans le sens de m° Dupin, le trait d'écriture semble changer d'un
"de plus a eté proposé" à un autre (par exemple p9 de
1752 p19 de 1757)!
A partir de 1790 apparaît en parallèle un registre "verbal"
quelques mots trahissent un passage délicat au français : exemples :
28° octobre 1792 : Pour permettre le maximum de publicites des ses travaux, l'assemblée définit un agenda :
19/10/1753 : les papiers de la communauté, quoy qu'en petit nombre, sont tres mal en ordre, qui sont qu'il est necessaire d'en cherché quelqu'uns il est difficile de les trouver et que n'etant pas en liasse il peut s'en egarer tres facilement, sans neanmoins aucun mauvais dessin, et que pour xxx a ces inconvenients, il serait tres approprié de les inventorier, les etiqueter et les mettre en liasse afin qu'a chaque mutation de consul, on peux en faire un changement, et la dechanger a celuy qui en sortirait du consulat, et de nommer a cet effet deux personnes intelligentes pour proceder a cette operation [...] veu la necessité et l'utilité de mettre en ordre les pieces de papiers de la communauté pour y avoir recours lorsque le ces le requiere, a eté conclue unanimement que pouvoir est donné aux dits consuls de faire travailler incessamment au dit inventaire, et pour cet effet l'assemblée nomme _____ auquel ou payera un honnete salaire
8/12/1753 : pour luy remettre les extraits des clotures des comptes des consuls des années 1705 1709 1712 1715 1727 1728 1729 & 1730 ensemble les extraits des clotures des comptes des collecteurs des années 1705 1706 1707 1711 1727 et les noms des cautions ils auraient en consequence feuillet exactement les archives de la communauté et n'auraient trouvé aucuns des dits comptes demandés par le dit s Bouschet
les dits sieurs consuls qu
ils ont recu une
ordonnance de mm les commissaires du Roy et des etats concernant les archives
des communautés de la province de languedoc en datte du 11 fevrier dernier
portant qu a la reception de la dite ordonnance ils seront tenus de faire
prendre par le conseil politique ordonnance une deliberation qui fasse
connaitre l'etat actuel ou se trouvent les titres et actes de la communauté
s il en a eté fait des inventaires par qui yl a eté et en quel tems &
marque precissement la datte sy on y additionné depuis des nouveaux titres
& actes s ils sont renfermés dans les archives et en quel lieu elles sont
placées enfin qui en a les clefs & si on a veillé exactement a leur
conservation requerant les dits sieurs consuls de deliberer
Cequ'entendu par l'assemblée après lecture faitte de la dite ordonnance il a
eté unanimement deliberé que les papiers de la communauté ne consistent
qu'en quelques anciens comptes rendûs tant par les collecteurs que les consuls
desquels il n y a point d'inventaire qui sont renfermés dans un
cabinet fermant a clef dans la maison commune du dit lieu qui sert pour les
ecoles la dite clef au pouvoir du s Roux premier consul & en un
nouveau & ancien compoix le dernier depozé dans les archives du dioceze de
nimes & le premier au pouvoir du greffier de la communauté avec la bruvette
d yceluy pour faire la repartition de la taille donnant en outre pouvoir aux
dits sieurs consuls d'agir & actionner en justice tous ceux qui convoitent
dempteurs des papiers de la ditte communauté
les archives de la communauté sont dans le plus grand desordre qu on ne connait point de depot public que des particuliers sans qualité sont nanty des principaux titres et le retiennent induement que le compoix actuel a paru à certains habitants avoir eté mal tenu et etre en tres mauvais etat, que le greffier actuel cy en titre ne reside plus dans le present lieu que son absence laisse les affaires en souffrances
que les dits sieurs consuls se pourvoiront devant mgr l Intendant pour obtenir les ordonances necesaires a l'effet d etablir un depot public pour les archives de la communauté lequel sera fermé à trois clefs dont l'une restera au pouvoir du 1° consul a l'exercice la segonde sera remise au greffier consulaire et la troisieme sera remise à un notable habitant qui sera choisi par le communauté comme aussy de poursuivre la remise dans le dit depot de touts les titres et part qui peuvent etre entre les mains des differents particuliers et anciens officiers municipaux et que pour eviter toutes pertes a l advenir il sera dressé un inventaire exacts des dittes archives en la presence et sous l'inspection du commissaire qui sera a cet effet nommé, sesto que l'ors de la remise du compois moderne qui sera faite par le deptenteur actuel il fairont verifier l etat exterieur et interieur d iceluy seption
la communauté prit une déliberation sur plusieurs objets et principallement la remise des compois, cadastres, brevettes, et autres titres de la communauté qui sont encore au pouvoir de l'ancien greffier sans vouloir s'en dessegir, et comme il est interressant que le greffier actuel soit nanty du compois et brevette pour faire la repartition de la taille, ayant reçeu la mande pour l'imposition prochaine, il n'est pas possible de remplir ces objets sans avoir les titres necessaires
et le 23/11/1983 :
l'inventaire general des pieces dont le dit s Riffard ici present offre de faire la remise, et lui en faire sa decharge, lesquelles pieces consistent
le conseil ordinaire a reçu et consente decharge au dit s Riffard, qui a
remis en outre le proces verbal de description, inventaire des papiers et titres
de la communauté de manduel et autres pieces qui ne soit point décrits dans la
presente
(ADG E Depot 30/56)
L'administration municipale commande à un imprimeur Farge de Nîmes le 19
germinal an 6 les travaux d'impression suivants :
A noter que l'imprimeur Farge se devra d'alerter le préfet bien des années après les travaux pour être remboursé ...
3 sénéchaussées dans les États du Languedoc : Toulouse, Carcassonne & Beaucaire-Nimes
composition de l'assiette de Nîmes (Durand et al, 2014)
Communautés (et non les paroisses) à la fin de l'époque moderne : Elie Pélaquier, 2007 (Source : pouillés, cartes de J. de Font-Réaulx, carte Blanchard, Anne & Pélaquier, Elie, "Le Languedoc en 1789, essai de géographie historique", Bulletin de la Société languedocienne de Géographie, 1-2, 1989, 211 p. et pochette de cartes).
De la communauté à la commune : c'est la réorganisation administrative française de 1790 : création de la commune de Bouillargues comprenant aussi les hameaux de Rodilhan, Caissargues, et Garons. Ces derniers deviendront des communes autonomes au 19°.
Voir registres du dénombrement de leurs biens et de leurs droits qui fut effectué en
1687 .A.D.(Gard ou Herault?) 34, C 2951 à 2998.
A. Blanchard et E. Pélaquier, "Biens communaux et droits des communautés de Languedoc dans le
dénombrement de 1687", Libertés locales et vie municipale..., op. pp. 159-167
Système oligarchique et fausse démocratie : à développer
Il se réunie au "son de la cloche" dans la maison commune, de manière irrégulière (de ~10 à 20) et dont le calendrier apparaît régi par l'importance des sujets à traiter. Le dimanche après midi est privilégié sans être obligatoire. Très majoritairement "en la forme ordinaire", c'est à dire dans la composition décrite ci desous. Les réunions d'un "conseil général", avec l'ensemble des chefs de famille, reste rare : le 25 Novembre 1759 et le 26 décembre 1788 avec plus de 30 participants et pour des événements exceptionnels : dans le premier cas pour discuter de l'allivrement ou non des terrains défrichés et gagnés sur les garrigues, dans le deuxième cas pour mandater des députés à une réunion à Nîmes préfigurant les événements révolutionnaires.
La plupart des villages francais, au 18°, s'administraient eux mêmes, sous le contrôle de l'intendant, le seigneur n'exerçant plus sur la conduite des affaires de la communauté qu'in droit de regard (le juge preside uniquement!).
* Officier communaux : Trois consuls (1°: consul et maire,
2°: lieutenant de mairie = appellations propres à la dernière décennie),
* 6 conseillers politiques (et parfois 6
conseillers renforcés à partir de la reforme Laverdy)
* Un greffier Antoine Bancel jusqu'en 1752 puis Louis Bancel jusqu'en
1783 (souvent remplacé par Pierre Gervais par ailleurs greffier à l'étude
des notaires Bancel) puis Louis
Riffard. A noter Joseph Bancel pour quelques
intervention dans les années 60
* Un lieutenant de juge ou bayle (de la baronnie de Manduel) ou juge de la baronnie
(de la baronnie de Manduel) :
Jean Bancel (le pere) ==> automne 1752; lieutenant de juge
Antoine Bancel (le fils) à partir du 3/9/ 1752 comme juge (de la baronnie de Manduel) et quittant par la même les fonctions de greffier
==> il y a donc différence entre lieutenant de juge et juge
= le représentant direct du
seigneur qui désigne les consuls lors des élections de la dernière décennie,
et qui à partir de mai 1785 "impose" sa présence par exécution d'un arrêt (5
Avril 1784), la communauté n'oubliant pas de faire "toutes les réserves
en droit"sur sa présence. Antoine Bancel exceptionnellement remplacé
le 29/6/1788 par m°
Guilhaume Gasquet notaire et ancien gradué du lieu de Marguerittes et
le 7/9/1759 par devant m° Pierre Simon de Pouzol avocat en parlement
en l'absence des mm les officiers ordinaires
* Un procureur fiscal
ou un procureur juridictionnel : Jean Angelin en 1744, Louis
Froment 1767 & 1768, puis Pierre Bancel (fils de Jean) jusqu'en 1783, puis un substitut
du procureur fiscal ou juridictionnel, sieur Carré (officier seigneurial qui représente
la partie civile lors des procès de la cour de justice ordinaire de Manduel(?)
(Pélaquier 1996)
Officier
d'un seigneur , haut justicier, chargé à la fois
de représenter les intérêts de la société dans le tribunal local, de requérir
en son nom et de veiller à la conservation des droits et profits pécuniaires du seigneur (Leonard 1942, p.106)
* Le curé du village jusqu'en 1761
* Un syndic des "forrains" à partir de 1771, Estienne Dupin,
souvent absent, et dont la création est demandée lors d'une délibération du 7 février 1770,
De manière exceptionnelle :
(conseil général 1759) : De Montval lieutenant particulier en la sénéchaussée de Nîmes& M Charles Lahondes conseiller en la sénéchaussée de Nîmes
(tentative de destitution du 1° consul fin 1785), Mr Antoine Pheline, subdélégué de l'intendant du Languedoc au parlement du diocèse de Nîmes (l'Assiette).
A noter que le début 1783 marque un tournant : A partir du 30 Mars, le greffier Louis Bancel quitte à la fois sa fonction et Manduel (la communauté sera même en procès contre lui et lève 100 livres pour les frais 23/11/1783), M° Antoine Bancel et M° Moynier ("qu'il ne connait ny consuls, ny conseillers, ny greffier") désertent les réunions. Lors de cette délibération de mars 1783, m° Francois Jaillien avocat en parlement habitant de la ville de nismes semble remplacer Antoine Bancel. Le procureur fiscal Pierre Bancel est remplacé par le substitut du procureur fiscal m° Carre, qui joue souvent, lui aussi, les absents. L'atmosphère devient délétère, et cela pèsera sur tout le de mandat de Pierre Deveze comme 1° consul, l'aboutissement étant sa demande de destitution par le partie du seigneur! De manière anecdotique, la maison commune devient hôtel de ville ou maison de ville.
On fait appel, parfois, à m° Mathieu Dejean de Montval (habitant de Manduel), noble et riche, pour des démarches administratives (à Montpellier ex. 15/5/1783)
Directives des autorités, conflits internes ou oublis, tout cela ne concoure pas à une certaine régularité dans les élections consulaires ou des conseillers.
Fournier 1994 T2, p.7 Le scrutin écrit, prescrit par la reforme de Laverdy, ne s'était guère imposé. Le vote se faisait le plus souvent à voix haute, soit à l'oreille du greffier |
Ces institutions municipales ne concernent qu'une étroite oligarchie.
De 1743 à 1755, c'est pratiquement le même trio de consuls qui va
administrer la communauté dans un mandat exceptionnellement long, mais sans
doute forcé par l'interruption des élections par les autorités de 1742 à
1753 (Bordes 1968). Celles ci reprennent qu'en 1756 pour des mandants longs, 2
à 3 ans. Ce n'est qu'à partir de 1764 qu'elles redeviennent régulières et
c'est l'ensemble des consuls qui sont renouvelés tous les ans, et cela
jusqu'en 1772, puis le trio consulaire reste en place plusieurs années (3 ou 4)
et cela jusqu'en 1783. Cette dernière année est un point de bascule.
En effet a partir de 1783 on respecte le système suivant : le 1°
consul reste en place trois ans, le second,
deux ans, et le troisième, un an. Mais cela n'empêche pas de n'être pas très
rigoureux (cf. tableau).
Lors du renouvellement, le consul sortant propose 3 noms dans "l'échelle" correspondante à la "classe" du consul (1° 2° et 3°). A definir, par exemple ! 1° à minima menager, 2° artisan 3° travailleur????
Le choix dans chaque échelle est effectué, à partir de 1786 par le juge au nom du seigneur (ou plutôt celle de la marquise puisque veuve depuis 1781; Les promus étant présentés à celle ci pour officialiser leur promotion. ), alors que dans la période précédente, c'est pas scrutin que sont élus les consuls "(2/1/1786) du vivant de m le marquis de Calvisson pere du seigneur d'aujourd'hui la communauté etait libre de ce choisir ses consuls" (à noter qu'en l'absence de procès verbal, on ne sait pas précisément qui sont les électeurs dans cette assemblée). Ce raidissement de 1786 est conforme à l'ambiance qui règne à la gouvernance de la communauté dans cette décennie 1780 : juge Bancel faisant acte de présence forcé par acte de justice, incitation à la démission du consul Deveze, retour des plaintes sur les garrigues par la marquise, etc ...)
Les élections consulaires sont parfois agitées voir annulées :
Il est possible de tenter de désister un consul en exercice :
Le décompte des consuls de Manduel (cf. tableau ci dessus), fait apparaître un noyau limité de personnes qui appartiennent à la classe supérieure de la paroisse (pratiquement tous ménagers) et qui monopolisent la vie de la communauté. Quelques exceptions, par exemple un jardinier en 1780.
Une fois élus, les consuls devront prêter serment devant le juge. A cette occasion ce dernier n'oubliera pas d'en être rémunéré : en 1780 il sera payé a m Bancel juge celle de 6 livres pour la prestation de serment des consuls suivant l'arret du conseil du 1 juin 1755
Le renouvellement des conseillers politiques semblent encore plus chaotique que ceux des consuls. Se dégage néanmoins l'usage d'un renouvellement, chaque année, de la moitié des conseillers. Ils sont cooptés par les consuls et c'est parfois une deuxième vie pour les consuls sortants
En 1767 est mis en place de la reforme du contrôleur général Laverdy (Bordes 1968) avec la création de conseillers politiques renforcés: c'est 6 nouveaux conseillers, dits renforcés, qui sont installés dans les conseils. Les réunions de l'assemblée prennent le nom de conseil politique et renforcé. Lors de la mise en place, il est précisé (3/1/1767) que ces conseillers sont à choisir parmi les habitants les plus fort contribuables et de classe sociale équivalente à celle des officiers municipaux (la proportion des menagers est majoritaire). la durée de leur mandat est équivalente aux conseillers politiques : ne puissent exercer plus de deux ans de suitte sans qu aucun d'eux puisse etre continué et nommé de nouveau si ce n'est apres un intervalle de deux ans. Le 2 janvier 1768, lors du renouvellement des conseillers politiques, la moitie (3) des conseillers politiques quittent cette fonction et sont reversés dans les conseillers renforcés ; de l a même maniere 3 conseillers renforcés sont éliminés.
Ils sont aussi responsables financièrement de leur gestion, ils sont donc soumis à cloturer leur compte : 3/4/1786 sieur Sabatier qui a eté premier consul de la communauté les années 1780 1781 et 1782 ayant demandé la cloture de son compte pour la recepte et la depense qu'il a faite pendant son exercice
En parcourant les délibérations de cette époque, il apparaît que les conseillers ne sont pas assidus; Cette attitude est parfois sanctionnée par des amendes
Comme on peut l'attendre d'une assemblée en charge de decider et mener une politique, la gestion des consuls n'est pas exempte de critiques : Deux événements en seront l'illustration :
1/ Les critiques en 9 points du sieur Dupin exprimé en délibération de 1758
1° que certain particulier de la communauté ont exurpé des rues
et des chemins publics dont ils jouissent depuis longtemps Les consuls sauront défendre leur politique avec vigueur meme si les arguments du sieur Dupin ne sont pas dénués de verité, par contre le dernier point fera mouche : il concerne le non allivrement des terres gagnées récemment sur les garrigues cf. # garrigues |
2/ Des "plus forts" contribuables, choisis pour avancer des sommes pour des travaux pour la communauté, se sont ligués pour attaquer leur désignation en portant cette affaire devant l'Intendant. Le 6 mars 1785, on assiste à un véritable déballage de reproches et de rancoeurs :
1°
que les susnommés ont immaginé par une cabale
acharnée contre les membres du conseil les faussetés
les plus injustes tandis qu’ils sont défiés de donner la moinde
preuve d’une assertion aussi deplacé qu’injuste, puisque le
conseil s’est toujours guidé par les principes d’une administration
egalement équitable et judicieuse ou ny voit ny caprice ny la prit de
party 2° L’administration actuelle s’est toujours opposée aux usurpations tandis que les sieurs Moigner Jean et Joseph Roux Jean Mazoyier conte, Bougarel, S. Boyer, et Gervaix, se sont séparés vaquants, sans titres ny permission, basty dans les propres fonds de la communauté fermé des rues publiques tout au détriment de la ditte communauté et meme le dit Jean Roux acheta depuis longtemps de s Francois Basty une piece terre berme au centre des garrigues de la contenance de 13 émines et qui de connivence avec le greffier alors en charge le chargea de 2 saumées, et sur sur cet apuy il en à défrichés environ dix saumées, malgré les deffences à lui faites de la part du seigneur, et l’acte d’abandon qu’il a faite à la communauté pour s’en tenir à sa contenance il n’a jamais cessé de défricher la preuve est facile à faire 3° si les plus fort contribuables ne sont pas dans le conseil c’est qu’ils sont sortis de charge cette année et ne peuvent y rentrer qu’après deux ans suivant l’esprit de l’édit de 1766, et il serait fort dificille de remplacer(?) quand total payement 1500 à 1600 livres, comme ceux qui composent le dit conseil cette année, et les autres sont des habitants forrains ou m° Dupin avocat sindic des dits habitants forains pour les representer 4° Les entre preneurs des chemins ont finy leurs entreprises sur quoy m Rolin architecte les a receuy en deux fois par ordre de la communauté par déliberation du 18° juillet 1784 et à trouvé le tout en bon état suivant le devis qu’on luy avait remis de quoy il en avait dressé son rapport du 25° juin 1784 et pourquoy sous preteste d’animosité et de caprice leur refuser ce qui leurs reste dut, veu que le conseil a signés tout d’une vois unanime, à la nomination du dit s Rolin, 5° On oppose encore que l’administration de cette communauté est mal suivie, et si peu éclairée, que les conseillers qui la composent sont touts parent ou alliés et tout à fait ignorent dans les affaires, qu’à paine seavent il signer, il y en à meme qui sont illétrés ne payant que 400-- de taille ceux qui s’opposent les ont mis en possession, mais tout git iey qu il caprice et supercherie de leurs part, 6° qu’on est parvenu à dérober la connaissance de ses affaires aux gros fonciers et aux officiers du Seigneur, c'est que ces gros fonciers et les officiers du seigneur sont en proces avec la communauté par usurpation, 7° que le greffier en charge n’ayant aucune notion dans les affaires est obligé quand il faut deliberer d’aller à conseil pour s’assurer de la validité de la délibération qu’on doit prendre, et fait signer les sieurs du conseil aveuglement (fausseté car les délibérations s’ecrivent dans l’hotel de ville expresement devant le conseil), le greffier est asses intelligent, et s’il prend conseil à des jens plus eclairés que luy pourquoy le blamér c’est qu’il ne veut pas metre la communauté en procés et d’ailheurs ce n’est jamais a ses depends; qu’il fait signer aveuglement le conseil, toute la communauté dira le contraire la preuve est facile à faire si le cas l’éxige de touts les faits raportés dans la présente délibération |
On se fâche durement, on se lance des anathèmes, on est parfois dans des affaires scandaleuses mais ... cela n'empêche pas de continuer à participer aux réunions de délibération comme si de rien n'était : on pourrait citer Layre, Moynier, Bancel, Deveze etc ... Il faut rester proche du pouvoir!
E Dépôt 30/59 : 11 novembre 1783, attesté par la sommation à Pierre Bertaudon (contribution des plus aisés contribuables), en vertu de l'ordonnance de l'intendant, de "fournir" au procès intenté contre m Bancel ancien greffier. Paiement effectué le 23 novembre 1783
E Dépôt 30/59 : 24 thermidor VI, , Mathieu Mazoyer reclame, au titre d'heritier, le remboursement des avances effectuées par son pere Jean Mazoyer pour 25# pour fournir aux frais d'un proces que la communauté intenta contre feu Antoine Bancel (*) par ordonnance du 11 novembre 1783. Il profite de cette petition pour demander aussi le remboursement de 50# avancé à la communauté en 1787 (arpentage et vérification des garrigues).
(*) Mathieu Mazoyer ne confond t' il pas Antoine avec son frère Pierre, greffier, car il n'y a pas de mention de proces contre Antoine dans les CR des délibérations!
L'assemblée considerant qu'un des plus grand abus de l'ancien regime et donc la destruction doit exiter(?) à une eternelle reconnaissance les francais devenus libres envers les sages legislateurs qui l a detruit etait sans contre dit. Le regime feodal que peu de commune l'ont eprouvé de maniere plus dure que celle de manduel, que le sieur Bancel agent du si devant seigneur et son juge sous pretexte d autoriser les deliberations les dictait à sa fantaisie, et de concert avec un de ses freres qu'il avait fait greffier gouvernaient ainsy les affaires de la commune mais l'exces et les abus la xxx xxx en offre un exemple bien frappant, cause bientot leurs destructions la commune ne pouvant plus souffrir le despotisme que exercait le s Bancel fit un effort et parvint à chasser du conseil lui et l'autre frere. L'ayné fit bientot intervenir la dame de Calvisson tutrice du si devant seigneur son fils et obtint un arret du parlement de toulouse presque tous composé des seigneurs qu'il le retablissait dans le droit de presider aux deliberations du conseil politique. Il n eut rien à plus pressé des qu il feut rentré à l'hotel de ville que de faire prendre une deliberation et dresser un devis ou son avantage particulier etait absolument consulté en effet sous pretexte de quelques reparations à faire au four commun mur du cimetiere il a jeté la communauté dans une depence de 3215 livres soit pour la construction d'un pon à fumerian, qui conte xxx 600 livres et qu'il n'est d'aucune utilité pour la commune puisque le chemin est impraticable passé le pont qui touche des terres appartenant au s Bancel soit pour les pavés des rues soit pour la construction d'un pon à l'entrée d'un fossé appellé la faissine et qui devient inutile si les eaux ne doivent plus avoir en cours soit(?) enfin pour le creusement du fossé dont il s agit et qui ne pourra jamais etre d'aucune utilité, parce que le volume d'eau
Et se transforme en probleme des ecoulements des eaux pluviales
qui dans les grandes pluyes viennent des chemins de st gilles bouillargues et garrons peut à peine etre contenu dans le fossé appelé la faissine qui a au moins 5 à 6 toises d'ouvertures et 3 de profondeur comment pourra il passer dans un petit fossé que meme en suivant le devis à la lettre ne doit avoir que trois pan d'ouverture, dont les sinuosités infinies doivent arreter le cours et qui sera d ailleurs bientot comblé par le limon mais des difficultés plus majeurs se presentent encore pour s'opposer à la difficulté de ce projet, le s Pierre Jaume a arreté le creusement qui devait etre fait devant sa maison et la municipalité crut devoir ceder à la justice des raisons qu'ils alleguaient, la degradation de sa maison si on creusait contre ses fondations; trois pour qui servent à differents passages de sa maison et qu'il faut abattre, une servitude enfin à laquelle la commune ne peut s'assugetir sans indemnité. En suivant le cens des eaux[?) nouvelle difficulté arrivés à la terre du s Moynier qu elles doivent contourner elles n'ont plus d issues, le chemin de la treille s opposant à leurs passages et si elles le surmontent elles ne trouveront apres
que des tres petits fossés incapables de les recevoir, elles seront obligées
de submerger les terres et ce quartier dont le terrain est le meilleur du vilage
va bientot n etre qu'un marais, telles sont les grandes difficultés que la
municipalité qui ne s'occupe que de vrais interet de la communauté et dont
tous les membres jouissent d'une reputation la plus intacte malgré le tout
jouissent qui regne dans l'acte du s Bancel et Canonge a trouvé à l'execution
du projet que le sieur Bancel avait fait inceré dans le devis elle espere que
la justice du directoire regetera une petition aussy injuste et calomnieuse
envers la municipalité que nuisible à la commune.
A éclaircir |
Préciser les rôle du Procureur fiscal
(Pierre Bancel 1769) et
son substitut présents aux conseils; même chose pour (S Louis Froment 1768) procureur
juridictionnel? |
Manduel dépend de (Organisation au XVIII°) : Diocèse civil de Nîmes : Subdélégation de Nîmes (subdélégation = circonscription administrée par un subdélégué de L'Intendant de la Généralité) : son assemblée est l'assiette
L'intendance du Languedoc fut supprimée le 1er
octobre 1790.
A noter Noel Daru : premier secrétaire de l'intendance du Languedoc. Sa famille
est originaire de Valreas, fixée à Grenoble au XVIIe siècle
(son père sera maire de Grenoble) : Il est l'oncle de Stendhal
Subdélégué : assistant nommé et payé par l'intendant pour une partie de la generalité. Poste uniquemeny honorifique, ni fixe, ni officiel
Les
3 sénéchaussée (dictionnaire d'histoire
administrative et démographique 1986 CNRS) de Nîmes
Beaucaire (mais la référence à Beaucaire est symbolique), Carcassonne et Toulouse
En 1551 création du Présidial de Nîmes : 37 officiers : 1 sénéchal, 2 présidents,
4 lieutenants généraux, 1 lieutenant principal, 1 lieutenant particulier, 1
lieutenant laïc, 1 chevalier, 22 conseillers, 2 avocats, 1 procureur du Roi, 1
greffier
Les
24 diocèses civils de la sénéchaussée
de Nîmes
Beaucaire, dont le diocèse de Nîmes.
une
assemblée diocésaine : l'assiette diocésaine
~2600 communautés
Les 3 Syndics généraux (Beaucaire-Nîmes) des états du Languedoc(?) : ils devaient adresser aux syndics particuliers des diocèse les mandements des impositions, et aux receveurs toutes les instructions nécessaires au bon déroulement de l'exercice fiscal. Ils recevaient de la part des receveurs les états des impositions des communautés, en dépouillaient tous les articles pour les comparer avec les règlements et les états ordinaires, vérifiaient leur conformité. Ils instruisaient les requêtes, tenaient la correspondance avec les syndics des diocèses, les maires et consuls (M.L. Legay).
Les États du Languedoc :
Les États (les trois ordres y sont représentés) ont comme tâche
principale la levée de l'impôt royal direct dans la province de Languedoc : .
Ils votent solennellement (Ils "consentent")
l'argent à verser au roi ; une partie, l'ancienne taille, est votée
de manière mécanique, une autre, le don gratuit. Ils répartissent l'impôt
entre les diocèses civils. Dans les diocèses, on réunit une assemblée, dite
l'assiette, présidée par l'évêque, comprenant un baron, des représentants
des villes, des commissaires du roi et des États. Cette assemblée répartit
ensuite l'impôt entre les différentes communautés en utilisant le compoix,
sorte de matrice cadastrale. Le siège de réunion des États est à l'origine
tournant entre les principales villes de la région, mais il se fixe à
Montpellier en 1737. Les sièges nobles aux États étaient tenus par les
vingt-trois barons des états de la province. Il y avait : le marquis de Calvisson.
Les États du Languedoc se caractérisent par une politique interventionniste
dans travaux publics et aux manufactures
La commission mixte (Généralité - États du Languedoc) :
commissaires du Roy et des Etats.
Cette commission avait été établie par Louis IV pour régler les dépenses
ordinaires des communes du Languedoc, et pour réformer les abus qui s'étaient
introduits dans le vote et la gestion des deniers municipaux. Elle était composée
de quatre membres nommés par le roi et de quatre membres élus par les États
du Languedoc, assistés des trois syndics généraux de la province. (
Nemausa, n°9 & 10 p. 271)
La Cour des Aides (Montpellier) :
Cour souveraine chargée du contentieux des impôts, sauf capitation et vingtième
Le
Parlement de Toulouse :
Un parlement est, une cour de justice d'appel, puis cour supérieure
à partir de 1661, qui rend la justice au nom du roi, dans un territoire délimité.
Lle 20 août 1771, le parlement est supprimé, puis recréé comme conseil supérieur,
avec un nombre réduit de magistrats et un ressort amputé. Un conseil supérieur
est créé à Nîmes, avec autorité sur les sénéchaussées de Montpellier de
Nîmes et du Puy.
À son avènement en 1774, Louis XVI décide de rétablir les parlements. Le
conseil supérieur est supprimé le 28 février 1775, tandis que l'ancienne cour
est réinstallée.
(sources : Joël Cornette (Absolutisme & Lumieres) & Wikipedia )
(lettre de Monsieur Poutier sindic du dioceze du 5/10/1783)
Etat des pieces
requises par le règlement pour opérer la vérification des
emprunts ou avances faites par les communautés à raison des dépances
auxquelles il doit etre par elles ainsi pourvu ouvrages publiés Pour la vérification des sommes empruntés ou avancées pour les construction d’ouvrages publiés, ou des réparations à y faire on doit rapporter (voys les réglements du 11 septembre 1662)
La verification, n'en peut etre ordonné qu'en raportant de plus
Refaction du compois pour la verification des sommes empruntées pour faire un nouveau compois, on doit raporter
Frais de proces pour la verification des sommes empruntées pour fournir aux frais des proces il faut raporter
Pour la verification des sommes dues par arret, jugement ou sentences procedant des epxxx et depends auxquels les communautés(?) demeurent comdamnées, il faut rapporter
Pour la verification des sommes principales dues par les transations et sentences arbitrales, il faut rapporter
Pour la depense des rejouissances publiques à l'occasion de la naissance des princes, gains de batailles, prises des villes, publication de la paix, et autres evenement heureux, il faut rapporter :
Pour les debets des comptes des collecteurs
Pour la verification des sommes dues pour restitution des tailles, à cause des erreurs qui peuvent avoir eté faites dans l'allivrement et cottisation des biens ruraux. il suffit de rapporter
Pour la verification des sommes empruntées pour fournir aux frais des denombrement et hommages rendus au Roy par les communautés devant la chambre des comptes, ou aux burreaux des finances de toulouse et de montpellier; il faut rapporter,
Pour les debtes procedant des censives, et autres droits seigneuriaux
Pour parvenir à la verifications des sommes dues à der(?) procureurs pour droits, vacations et avances pour des affaires suivies devant la commission, ou devant M l'Intendant, ou pour frais de procés, on doit rapporter
Les commissaires nommés par letres patentes de se majesté, du 30° janvier 1734, et autres subsequentes, pour regler tout ce qui concerne l'administration des affaires des rolles et communautés de la province de Languedoc. vu le reglement du 11° septembre 1662, autorisé par arret du conseil du 5° octobre de la ditte année, les arrets du conseil portant reglement pour les emprunts et verification des dettes des villes et communautés de la province, des 28° juillet 1678, 18° novembre 1681, et 27° avril 1697; l'arret du conseil du 16° aoust 1776; les ordonances des 11 janvier 1703, 4° fevrier et 3° may 1741, 3 fevrier 1744, 8° decembre 1756, reglements rendus à ce sujet: vu aussi l'etat ci dessus des pieces requises par les dits reglements, xxx en consequence de notre arret de ce jourd'huy: oui, et requérant le sindic general de la provincenous, conformement aux requisitions du dit sindic general, et à notre arreté, avons ordonné et ordonnons que le sus dit etat sera imprimé, ainsy que la sus ditte ordonnance, pour en etre envoyé des exemplaires par le dit sindic general aux maires et consuls des villes et communautés de la province, ainsy qu aux sindics des corps des procureurs, affin que les uns ni les autres n'en puissent pretendre cause d'ignorence declarant
En joignant aux dits maires et consuls de faire transcrire dans leur registre les deliberations des communautés, le dit etat et la presente ordonance, pour y avoir recours le cas, y echeant, et au sindic general de tenir la main à son execution. fait et arreté a montpellier, au burreau de la commission, le cinq aoust mil sept cent quatre vingt trois. De saint Priest, Benezet, Vigiuer, xxx sieur Eveque en montpellier sarjon(?), par nosseigneurs Satgier, Mallié, a montpellier de l'imprimerie de Jean Martel ainé imprimer et afficher l'arret concernant les cheures, et enregistré sur le registre de deliberation, l'imprimé de l'etat des pieces pour la verification des depenses ordinaires de la communauté il a eté deliberé d'une voix unanime surtout les points, xxx ayant trouvé a propos d'augmenter les gages des trois consulset du greffier consulaire, n'etant pas asses gagé par la quantité de pains(?) qu'ils se donnent à soutenir les interets de la communauté |
Analyse des Communications Communauté-Intendant
5/5/1765
Délibération : demande à L'intendant de nommer un expert pour
établir un
devis
|
Il est souvent évoqué "vérification" comme étape nécessaire et préalable à un paiement. On peut même être amené à envoyer un représentant de la communauté (cf Délibération 15 Mars 1758 () ou on envoie Francois Bastid est envoyé à Montpellier pour suivre la vérification)
(Bordes 1968 ) (Bordes 1972 p.231)
Création de novembre 1733 : Reforme municipale de Laverdy :
Particularités du Languedoc : deux types d'assemblées
Abrogation de la reforme de Laverdy et création de 1771 : |
20 Juin 1764 Budget : Plus sera imposé en faveur de messire Anne Joseph de Louet de Muras de Nogaret comme ancien mytriennal du dit lieu la somme de 20 livres pour sa livrée consulaire de la presente année sur le jugement de nos seigneurs les commissaires par le Roy du 14 janvier 1784 cy ... 20-- Plus sera encore imposé en faveur du dit s de Louet de Muras de Nogaret autre jugement de verification de nos seigneurs les commissaires du 12° may 1764 la somme de 354-3-4 pour les arreirages de la livrée consulaire de l'office de maire ancien du dit lieu a luy dus depuis le 14 juillet 1746 jour de sa reception au dit office juqu'au dit avril dernier 1764 cy ... 354-3-4 |
18 Juin 1774 Budget : Chapitre 5° Plus sera imposé en faveur de m° Antoine Bancel maire de la communauté de manduel la somme de 25 livres scavoir 20 livres pour la livrée consulaire & 5 livres pour trois mois d arrevages a compter depuis le 4 octobre dernier jusques au dernier decembre aussy dernier la dite somme permise d imposer suivant le jugement de verification de mm de la commission du 4° may 1774 cy ... 25-- 18 Juin 1775 Budget : |
Le conseil du 1 Janvier 1776 fait état de l'arret du conseil qui suprime les charges municipales : la même année on se voit imposé de 56 livres pour le centieme denier des années 1775 & 1776 des offices de maire & de greffier a raison de 28 livres l'année en faveur de la caisse de la province pour leur portion des interets des emprunts faits pour l acquisition & le remboursement des charges municipales de la creation de l edit de octobre 1771. Pour les années suivantes au moins jusqu'en 1790, il s'agira de 28-14-0 pour le centieme denier (*) des offices de maire & de greffier : (contribution au rachat des offices?)
(*) Le centième denier est le nom d'une taxe annuelle de 1/100° de la valeur évaluée par le propriétaire d'un office
2 Juillet 1776 Budget : Chapitre 5° Plus sera imposé la somme de 56 livres pour le centieme denier des années 1775 & 1776 des offices de maire & de greffier a raison de 28 livres l'année en faveur de la caisse de la province pour leur portion des interets des emprunts faits pour l acquisition & le rembourcement des charges municipales de la creation de l edit de novembre 1771 Comme aussi du centieme denier de l evaluation de celles des dittes charges acquises suivant l'ordonnance de nosseigneurs les commissaires du Roy & des etats du 16 avril 1776 cy ... 56-- 4 Juillet 1777 Budget : 12 Juin 1778 Budget : etc ... ==> 1790 compris |
Les délibérations à autoriser (= tout engagement de dépenses : procès, députations, emprunts, constructions, ...) des municipalités sont transmises à l'intendant (demande de devis, ...) par l'intermédiaire d'un procureur à la Cour des Aides (Fournier 1994, p.50).
A noter M Layre (habitant & grande fortune de Manduel) procureur à la cour de Nîmes (cf. Brevette)
A éclaircir |
Rôle des procureurs de la communauté : interface avec Intendant, cour des aydes, comissaires du Roy et des états? |
Département du Gard
L'assemblée de ce département se tiendra à Nimes et les seances alterneront
successivement entre Alais, Uzes, et Nimes. Ce département est divisé en 8
districts, dont les chefs lieux sont :
Beaucaire, Uzes, Nimes, Sommieres, Saint Hippolyte, Alais, le Vigan, le Pont
Saint Esprit
Tous les citoyens actifs se rassemblent par canton en assemblée 1° : élisent
les électeurs (actif, contribution de 10 journées de travail) : 1 électeur
pour 100 citoyens actifs
Tous les électeurs de chaque département se réunissent pour élire les représentants
(contribution équivalente à la valeur d'un marc d'argent, propriétaire
foncier) et suppléants à l'Assemblée Nationale
Après avoir nommé les représentants de l'AN, les mêmes électeurs élisent les membres (36) de l'administration du département, divisé en 2 sections : Conseil du département (se réunit par session); un Directoire de département (toujours en activité) 8 membres. Dans chaque département un procureur général syndic est élu.
Pouzols François-Scipion, adm. du D, Manduel, M....., E Cit. 26 prair., L 13 fruct. P.
Les électeurs de chaque district se réunissent dans le district et élisent
les membres ( 12) de l'administration du district, divisé en 2 sections
: Conseil du district (se réunit par session); un Directoire de
district (toujours en activité). Dans chaque district un procureur syndic
élu .
Renouvellement de ces assemblées : par moitié tous les 2 ans.
Les États de Languedoc sont supprimés quand les assemblées sont en place.
Élection par assemblée des citoyens actifs (contribution de 3 journées de travail, ne peut être un employé, ...). Les illettrés votent grâce à l'aide des scrutateurs (AdG E Dépôt 30/53)
A l'échelle de Manduel (Fournier 1994) :
Renouvellement par moitié tous les ans.
C'est le temps de la libre représentation : il n'y a plus d'intervention du
seigneur, plus de membres de droit, plus de cooptation.
L'exécution appartient au bureau : le maire + 1 officier
municipal. Conseil municipal pour débattre des affaires courantes.
Le conseil général (officiers municipaux & notables) remplace le
conseil politique.
Attributions des municipalités :
Dimanche 14 Février 1790 : Première élection municipale sous la monarchie constitutionnelle heure de 2 apres midy apres midy les
citoyens actifs de la communauté de manduel assemblée dans l'eglise du
dit manduel au son de la cloche par proclamation faite au prone le dimanche
dernier 7° du courant par messire le vicaire [...] ils se sont occupés à
constater soigneusement la population de la communauté, et l'état de ceux qui
peuvent et qui doivent être réputés citoyens actifs [...] ils ont été
convoqués Le
résultat connu et applaudi, messire l'abbé Stournel président et le sieur
Blanc secrétaire ont prêté serment [...] La présidence donnée au vicaire est loin d'être un cas isolé : c'est le cas, par exemple, dans 32,5% des cas dans le district de Montpellier (Fournier 1994 t II, p.16). 44 votants sur 121 citoyens actifs présents! ==> est ce l'illettrisme qui rebute de voter : est ce que l'assistance des scrutateurs telle que décrite par Fournier (voir plus bas) n'a pas ete appliquée? a noter que par 44 on retrouve un nombre proche de ceux qui avaient signer le cahier de doléances en 1789. Mode
opératoire décrit par Fournier (1994 t II, p.7) : |
Participation | maire | officiers municipaux | procureur | secrétaire & greffier | notables | canton de Manduel : juge de paix, greffier et administrateur | |
14 Février 1790 | pour 44 sur 121 (1° scrutin du président) = 36% | Dejean de Montval (Elizabeth Mathieu Dejean de Montval) 1756 - 1833 ==> il a donc 34 ans! | Antoine Imbert Louis Barban (nommé au bureau le 3/4/1790) Francois Bertaudon Joseph Bertaudon Mathieu Ager |
Francois Blanc (puis démission 25 juillet : absence est incompatible) | Louis Riffard m° en chirurgien | Jean Mazoyer Etienne Bougarel Charles Daumas Antoine Hugues Jacques Jaume Henry Eyssete Joseph Bougarel Estienne Jaume Jean Roux Pierre Deveze Pierre Thibaud la jasse Joseph Juvenel |
|
14 Novembre 1790 | pour 50 sur supposé 121 (scrutin du procureur) = 41% | Antoine Imbert Mathieu Ager Antoine Hugues (au bureau : 17/11/1790) Jacques Jaumes André Sabatier |
Louis Riffard m° en chirurgien | Louis Riffard m° en chirurgien | Etienne Bougarel Henry Eyssete Joseph Bougarel Jean Roux Pierre Deveze Joseph Juvenel Pierre Thibaud pere serrurier Louis Poussigue Elzias Rigaud Pierre Masoyer dit galliard Jean Combaluzier pere Mathieu Reynaud, |
Esperandieu fils (13 Février 1791) élection annulée le 2
mars 1791, pour insuffisance d'age, (ADG I, L, 4, 2, n°270)
remplacé le
27 mars par |
|
13 Novembre 1791 | pour 49 sur supposé 121 (scrutin du maire) = 40,5% | Dejean de Montval (sur 49 votants : 47 suffrages) | Antoine Hugues (au bureau) Jacques Jaumes André Sabatier Jean Bertaudon Henri Eyssete |
Henry Sabatier | Louis Riffard est démissionné en décembre 1791, remplacé par François Blanc : Tallard (m° d'école) et Jean Louis Canonge (greffier ud juge de paix) assurent l'intérim | Pierre Thibaud pere serrurier Louis Poussigue Elzias Rigaud Pierre Masoyer dit galliard Jean Combaluzier pere Mathieu Reynaud, Joseph Angelin Antoine Sabatier Jean Barban Antoine Imbert fils Jean Gaëtan Pelouzet |
|
16 septembre 1792 (après une première élection annulée pour fraude le 9!) (*) |
(Dejean de Montval ayant démissionné) Joseph Flandin bourgeois (néanmoins n'exercera pas en 1792!) |
||||||
23-24-25 décembre 1792 (premier vote annulé pour éventuelle fraude (cas de bulletins blancs = un ou plusieurs bulletins pris accidentellement par les votants devant les scrutateurs et glissés avec le bulletin rendeigné (cf. Rouviere III Uzes ou Beaucaire 1792)) | pour 100 sur supposé 121 (scrutin du maire) = 82,6% | Henry Sabatier (ancien procureur)
Souhaite démissionner le 29/8/1793 (raisons à rechercher) : le conseil municipal s'y oppose |
Louis Dupin Jean Mazoyer oncle (au bureau) Francois Scipion Pouzolz (TPM) (officier public) démission acceptée le 29/10/1793 Francois Bertaudon dit sausisse (TPM) Joseph Bougarel (TPM) |
Jean Hugues fils | Francois Blanc | Antoine Hugues Louis Patier Pierre Bertaudon duché Jean Baptiste Naberes Jean Poteau Jean Sabatier dit joly Louis Barban Jean Gaetan Pelouzet Louis Poussigue père Elzear Rigaud Jean Louis Canonge Henry Eyssette |
(ADG E Dépôt 30/53) 2, 8 & 16 décembre 1792 (Élection juge de paix et son greffier)
dans l'église de Manduel Claude Bancel président de la séance
Antoine Bancel, juge de paix |
(ADG E Dépôt 30/53) dimanche 12 mai 1793 (Élection juge de paix et son greffier)
Montval président de la séance
[Pierre louis] Dupin [homme de loi], juge de paix |
|||||||
Jean Hugues (maire) [taffetassier] Jacques Cambon (comm.) [enformeur de bas de soye] Antoine Crouzet (comm.) [ourdiseur] Henry Degeste (comm. agent national) Dupin (juge de paix) [homme de loi] Louis Riffard (secrétaire de la justice de paix) [chirurgien] Pierre Louis Salin (instituteur)
[instituteur] le 15 therm. II [profession en 1789] |
|||||||
(ADG E Dépôt 30/54) 10 brumaire an IV
Francois Blanc juge de paix Assesseurs du JdP pour Manduel : Henry Sabatier ainé, Jean Mazoyer, Antoine Hugues, André Sabatier Froment (tous agriculteurs). President Administration du canton Pierre Jaumes (agriculteur Manduel) |
|||||||
(ADG E Dépôt 30/54) 6 frimaire an IV
Réélection du président administration municipale du canton Pouzolz Assesseurs du juge de paix pour Manduel : Sebastien dit joly, Elzeard Rigaud, Thibaud Lagaste |
|||||||
On retrouve les mêmes familles voir les mêmes qui étaient déjà présents dans l'exécutif sous l"ancien régime : il y a néanmoins l'arrivée de nouveaux noms! Un vent semble souffler.
Participation : si on considère que 121 représente bien les sujets actifs de Manduel et que ce chiffre est stable, alors 36% à 40,5% la participation de 1790 et 1791 sont dans la norme observée (Fournier 1994 t II, p.84). Par contre 82,6% en 1792 est un résultat hors norme (Fournier 1994 t II, p.160)
17/11/1790 & 27/11/1791
: Divisé
en conseil et en bureau ; [...] d'apres l'article 34 de la proclamation du
Roy du 18 decembre dernier concernant la constitution des municipalités chaque
corps municipal compose de plus de 3 membres doit etre divisé en conseil et
bureau que d'apres l'article 35 le bureau doit etre composé du tiers des
officiers municipaux, y compris le maire qui doit en faire toujours partie, les
deux autre tiers doivent former le conseil, que d'apres l'article 36 les membres
du bureau doivent doivent etre choisis par le corps municipal tous les ans et
peuvent etre reelus pour une seconde année
Antoine Hugues est nommé en 1790 & 1791 pour former le
bureau
9 janvier 1791 : que les officiers municipaux d'alors etaient pour la pluspart des travailleurs de terre payant à peine les impositions necessaires pour l'eligibilité, qu'enfin les dits Hugues, Deveze, Froment, Roux etaient et sont encore creanciers de la communauté : difficile à valider en l'absence du cahier de la taille.
Initialement Manduel est rattaché au chef lieu du canton de
Marguerittes (cf. octobre 1790) Redessan, Bezouce, Saint-Gervasy, Cabrières,
Poulx.
Par décret du 2/11/1790, l'Assemblée nationales après avoir entendu le
rapport du comité de "conflituation" sur la pétition (16/10/1790) du
directoire du département du Gard décrète la formation d'un 8°
canton du district de Nîmes. Le nouveau canton est constitué des paroisses de
: Manduel & Redessan (distraites du canton de Marguerittes)
Bouillargues, Caissargues, Rodilhan et Garons (distraites du canton de Nimes). Manduel est nommé chef
lieu de canton (Rouviere 1787 T1 p 69 & 494, ADG 1, L 4, 2, n°50).
La première référence dans les délibérations de la commune au canton de Manduel se fait lors de la prestation de serment l'élection du juge de paix en février 1791 (election par l'assemblée primaire du canton de manduel). A noter cependant qu'un juge de paix doit être élu à Bouillargues et 4 assesseurs pour chacun des villes de Bouillargues, Rodihan, Garon et Caissargues (Rouviere 1787 T1 p 507, Delib. du 16 octobre 1790 ADG I L.4, 2. n°51) : 1 juge de paix par canton n'est pas ici respecté a moins que cette décision intervienne avant la création du 8°canton ce qui semble le cas ici (à valider)!
On apprend aussi la présence d'un commissaire du canton de Manduel le sieur Hebrard (8/12/1791).
Par contre dans les délibérations des 14/8/1791 et 22/7/1792, il n'est fait référence que de Redessan et Bouillargues ==> en effet le 15 mars 1790, Bouillargues fut érigée en commune par ordre du comité exécutif du directoire de Nîmes. les communautés de Garons, Caissargues et Rodilhan considérées comme des hameaux , furent en fait annexées à Bouillargues
22° Juillet 1792 : Élection des officiers de la compagnie du canton par les citoyens des communes de manduel, redessan, et bouillargues destinés à former la compagnie de grenadiers du canton : au final il y a répartition des postes sur des habitants des trois communes; Robert Hugues fils et Louis Laurent chirurgien occupant les postes d'officier les plus élevées
(AdG E Dépôt 30/53) Le 20 août 1792, les maires de
Manduel, Redessan et Bouillargues, dans la maison commune, en présence de
P F S Pouzolz administrateur du district, examinent les listes des citoyens
en vue de fournir des hommes pour les troupes de ligne et volontaires
nationaux. Sans doute ce ne sont pas les listes des citoyens actifs mais
ceux dont l'age permet l'enrôlement ; mais cela donne une idée des
rapports de force lors des assemblées primaires.
soit 705 citoyens |
(AdG E Dépôt 30/53) 28 Juillet 1793 Présentation de l'acte constitutionnel à
l'assemblée primaire Lecture de l'acte et mise au voix : 22 votants, tous pour |
MG XXVI : La constitution de l'an III qui supprima les districts, ne modifia pas l'organisation cantonale.
MG XXVI : Par contre le Consulat (an VII) modifia, par sa constitution de l'an VIII, l'ancienne structure divisant le département en 4 arrondissements, dont 3 de sous-prefectures Ales, Le Vigan et Uzès subdivisées en canton. Manduel rejoignit Marguerittes chef lieu de canton (ACPM & M Jouffret 1990).
19 Juin 1791 : convocation des assemblées primaire pour nomination des électeurs pour renouvellement des administrateurs du département ou des districts et l'élection des députés le 30 juin de la Législative ?????????????????? cf. PV dans liasses ADG I. L. 4, 3, n°560 (Rouviere 1888 II, p.10); ADG L 397 |
cf. ADG L 398
(AdG E Dépôt 30/53 & Rouviere 1884) Dimanche 26 août 1792 nomination des électeurs du canton de Manduel [pour élection des députés à la Convention] formation de l'assemblée primaire (6h du matin dans l'église assemblés les citoyens actifs de Manduel, Bouillargues, Redessan, Caissargues, Rodilhan & Garons. Élection : 25 votants :
|
ADG E Dépôt 30/56 : 18 juin 1793 9h du soir : Assemblée primaire de la commune de Manduel (Montval élu président) pour la nomination d'un député (doit se rendre à Nîmes le 20 de ce mois [...] pour pezer dans leur sagesse la conduite à tenir pour diriger les mouvements politiques qui agitent le departement). Francois Blanc étant élu député par 17 voix sur 29 |
An III ADG L 399 |
An V ADG L 400 |
An VI ADG L 403 |
An VII ADG L 407 |
A l'échelle de Manduel (Fournier 1994) :
Les citoyens de la commune (moins de 5000 habitants) se rassemblent une fois par an pour élire :
Le directoire exécutif nomme, auprès de chaque administration départementale et municipale, un commissaire (= animateur de la vie administrative, agent de renseignement et ... rémunéré)
ADG E Dépôt 30/57 : 6 Germinal V : Élection agent municipal par l'assemblée communale dans l'église : Agé (précédent agent municipal) élu 138 voix sur 197 votants | |||||||
ADG E Dépôt 30/60 : 10 Germinal VII : Élection (**) agent municipal par l'assemblée communale dans le temple décadaire : Etienne Angelin élu 67 voix sur 69 votants | ADG E Dépôt 30/60 : 1 Germinal VII : Élection (**) par l'assemblée
primaire du canton de Manduel dans le temple décadaire : Jean
Sabatier dit joli élu juge de paix
108 voix sur 219; Jacques Poussigues fils & Pierre Bertaudon (dit duché) elus assesseurs du juge de paix par 29 voix sur 29; Louis Riffard père (commissaire du dir. excecutif prés l'adm. muni. du canton), Mathieu Agé (agr. manduel), Antoine Coste (agr. Bouiillargues) & Louis Volle ( cultiv. Redessan) élus electeurs du canton de Manduel à l'assemblée électorale du Gard; |
(AGD E Dépôt 30/56)
A l'échelle de Manduel (Fournier 1994) :
1800 : le grand tournant: : apparition du préfet (retour à l'equivalent de l'intendant).
Lois des 28 pluviôse VIII & 2 pluviôse IX :
C'est d'abord une saga familiale de négociants
de Nîmes qui s'implantent et prend le pouvoir à Manduel sur le 18°. Pouvoir
politique et pouvoir financier (10% des avoirs du village à la fin du 18°).
C'est l'ainé, Antoine, qui se met en valeur : juge de la baronnie de Manduel, acquéreur
de la charge plus prestigieuse que remunératrice d'office de maire, chassé du
conseil au début des années 80, mais revenant par la fenêtre (voir ci
dessous). La maison Bancel s'ébranle néanmoins avec la Révolution, voir
la charge ci dessous : indestructible, quelques semaines après celle ci il est
élu juge de paix.
Antoine est aussi lié avec la saga sentimentale entourant le destin de Rose
Brun.
27/1/1791 :
[...] Le regime feodal que peu de commune l'ont eprouvé de maniere plus dure
que celle de manduel, que le sieur Bancel agent du si devant seigneur et son
juge sous pretexte d autoriser les deliberations les dictait à sa fantaisie, et
de concert avec un de ses freres qu'il avait fait greffier gouvernaient ainsy
les affaires de la commune [...] la commune ne pouvant plus souffrir le
despotisme que exercait le s Bancel fit un effort et parvint à chasser du
conseil lui et l'autre frere L'ayné fit bientot intervenir la dame de Calvisson
tutrice du si devant seigneur son fils et obtint un arret du parlement de
toulouse presque tous composé des seigneurs qu'il le retablissait dans le droit
de presider aux deliberations du conseil politique. Il n eut rien à plus pressé
des qu il feut rentré à l'hotel de ville que de faire prendre une deliberation
et dresser un devis ou son avantage particulier etait absolument consulté en
effet sous pretexte de quelques reparations à faire au four commun mur du
cimetiere il a jeté la communauté dans une depence de 3215 livres soit pour la
construction d'un pon à fumerian, qui conte xxx 600 livres et qu'il n'est
d'aucune utilité pour la commune puisque le chemin est impraticable passé le
pont qui touche des terres appartenant au s Bancel
Avocat de Besouze et St Gervasy, mais habitant à Manduel, soucieux de l'ordre social et de ses intérêts
Menager apparemment réformateur, semblé l'auteur d'un véritable coup de pied dans la fourmilière Bancel.
Archétype du coq de village, l'irrisistible ascension d'un travailleur de la terre
Chirurgien
Pour son ascendance, cf page dynasties de Manduel
Apparaissant auparavant et de manière discrète dans les délibérations, et
uniquement comme prêteur désigné, c'est finalement le 7 août 1789, qu'il
fait brutalement et bruyamment éruption dans la vie politique de la
communauté. Fort d'un titre de sindic des habitants de Manduel il s'oppose (démagogiquement?)
à une décision du conseil (19 avril) de relever (jusque au 1 juin) le prix du
mouton de 5-6- à 7-- en raison de la rareté du bétail lié au terrible hiver.
De Montval ayant fait appel de cette décision, l'affaire est portée devant le
parlement de Toulouse
Négociant de Nies, évoluant dans l'ombre de Bancel comme greffier, il va finir par s'imposer à Manduel comme maire. Il s'y brulera les ailes. Lui aussi acteur dans le destin de Rose Brun.
ADH C2984 & Jouffret p.41
Adits du Roy concernant les isles, les terres couvertes, dans les
garrigues et l'amortissement des biens possédés par les villes et lieux
de la province du Languedoc.
Nous consuls de la dite communauté de Manduel certifions le
dénombrement ci-dessus contenant vérité fait au dit Manduel le 20
février 1688. (*) à l'entrée du chemin de la République en allant vers Nimes |
Nommée aussi "hôtel de ville"ou "maison de ville" à partir de 1783.
État des lieux en 1746 : La maison commune a été vendue il y a déjà quelques années. Cela implique de payer 20 livres de location pour loger le secondaire et 10 autres livres pour celui du maître d'école, mais aussi de devoir déplacer maintes fois les archives d’un lieu à un autre (cela ne fera sans risque puisque le conseil devra admettre à l’administration avoir perdu des archives), et de ne pas disposer d’un site spécifique pour les réunions des conseils mis à part le four commun. On se propose (7 mai 1746) donc de racheter l'ancienne maison à son propriétaire actuel, Pierre Laurent, en s’aidant financièrement et partiellement de l’argent récupéré (940-15- ) d’un procès contre le sr Layre pour une affaire confuse (remboursement du prix d' une mule d'un convoi)
Le 2 mars 1752, un pas décisif est franchi en demandant à l’intendant la permission d'engager, pour des travaux de restauration de cette maison , la somme de 940 livres que la communauté s'apprête à recevoir toujours de sr Layre (procès devant la cour des aides pour un défaut d’imposition lié à une erreur de compoix), cette dernière somme apparaît insuffisante, on se doit alors d'envisager un emprunt. De plus le sr Layre se fait tirer l'oreille pour verser cette somme. Pourtant tout avait été prévu en imaginant porter cette somme en dépôt chez le marquis de Calvission dans l'attente des futurs paiements à effectuer à l'entrepreneur. Le dossier a de la peine à avancer, et il est de plus en plus difficile à loger vicaire et maître d'école tant les logements libres sont devenus de plus en plus rares sous la significative poussée démographique de Manduel au 18°.
27 Novembre 1752 : toujours sans avancée sur ce dossier, et pourtant la localisation de cette future maison commune restaurée est un atout : elle est au centre du village, et cet emplacement privilégié en face de l'église est une commodité non négligeable, à la fois pour accueillir les enfants du village, et de disposer d'un accès rapide au vicaire si une urgence se présente, jour et nuit. Demande aupres de l'intendant pour pouvoir élaborer un devis (mission confiée à Antoine Fourmental maçon de Meynes) est donc réitéré et en se donnant comme objectif d'avoir finalisé les travaux et permettre le logement du vicaire et du maître d ecole avant la St Michel 1753 (date de début des contrats de location).
le 30 novembre 1952, l’intendant permet enfin l’établissement du devis. Maintenant tout va très vite : sa réalisation est confié le 8 décembre à Antoine Fourmental maçon de Meynes. Une fois celui ci établi et accepté, publicité est faite pendant trois dimanches consécutifs pour mise aux enchères des travaux de réparations selon le classique système à extinction de la troisième bougie. Et finalement début janvier 1753, le marché est remporté par Claude Girard maçon de Manduel pour le prix de 1600 livres et sous le cautionnement de Jean Sabatier lui même maçon de Manduel. L'entrepreneur s’engage à mener les travaux en 4 mois avec un échéancier classique de paiements : un tiers au début des travaux, un tiers à mi chantier, et enfin un tiers après la perfection et la réception de l'ouvrage. Dans la foulée, demande est faite auprès de l’intendant pour pouvoir passer bail au dit Girard
Le 19 mars 1953, l’intendant autorise l’établissement du bail (8° avril devant m° Bancel) avec le maçon Girard pour le prix de 1490 livres : le prix ayant été baissé suite à une reprise des enchères sous la forme d'une surabondante. C'est aussi l'occasion de découvrir que des réparations au pont de Lignan ont été rajoutées au marché tout pour le même prix.
L’entrepreneur se met à l’ouvrage sans attendre, fin mai 53, il a réalisé plus de la moitie et il réclame comme prévu le tiers prévu a cet effet. Cela rappelle au conseil qu’il se doit d’emprunter les sommes nécessaires. Réalisant qu’il ne peut éviter de designer des contribuables aisés pour en faire l’avance, ils se doivent au préalable d'en demander l’autorisation à l’intendant
19 octobre 1753, jour de gloire, le conseil se tient pour la première fois dans la maison commune restaurée, sans doute dans la salle servant d'ecole. comme cela sera précisé plus tard, et même si on reviendra de temps en temps au four commun (par exemple :1755 & 1769).
Lors du conseil du 10 décembre 53, le dit Girard déclare avoir terminé les travaux et il réclame que la communauté nomme un expert pour en vérifier la bonne réception. Estienne Roux entrepreneur et architecte de la ville de Nîmes est nommé pour cette expertise ; Celui ci ayant la confiance de Girard, ce dernier se refuse à nommer son propre expert pour un travail contradictoire comme il est d'usage.
Conseil du 5 février 1754 :L’expertise de Estienne Roux se termine et fait apparaître plusieurs ajouts réalisés qui étaient au yeux des décideurs indispensables et que m Fromental n'avait pas prévu lorsqu'il fit le devis.
Au final, l’ensemble de ces adaptations rehaussant le devis de 312 livres. De nouveau le conseil se voit obligé de se retourner vers l'Intendant pour qu’il puisse approuver ces augmentations Le conseil se justifie par leurs utilités et leurs nécessités plus le fait que s'il a été décidé de ne pas suspendre les travaux pour en référer à l’intendant, c’est qu’ils souhaitaient coûte que coûte loger son vicaire et son maître d’école avant la st Michel (29 septembre début des locations) et ainsi épargner des coûts supplémentaires.
Claude Girard a été payé le 13 février 1754
Entre temps un dénommé Claude Souchere s’est proposé d’avancer la somme de 1490 livres, cette avance ayant été dûment vérifiée par la commission ad hoc (commissaires du Roy et des Etats) le 11 mars 17543, une première partie est portée dès le budget de 1754 de la communauté pour son remboursement : il s’agit d’un tiers des 1490 livres (496-13-4) + les intérêts (au denier vingt) sur 17 mois de la somme totale soit 111-6-8 : total 608 livres
Le remboursement par imposition et par la communauté de la dette de 1490 livres sera repartie sur 3 années d’imposition : 1754, 1755 & 1756.
1754 : 496-13-4 + 111-6-8 d’intérêt pour la période (2/7/1753 è 1/1/1755) de 1490 (obligation du 2 juillet 1753 + jugement commissaires du Roy et des Etats. du 11 mars 1754)
1755 : 496-13-4 + 49-13 d’intérêt pour la période (1/1/1755 è 1/1/1756) de 993-6-8 (obligation du 2 juillet 1753 + jugement commissaires du Roy et des Etats. du 11 mars 1754)
1756 : 496-13-4 + 14-16-8 d’intérêt pour la période (1/1/1756 è 1/1/1757) de 496-13-4 (obligation du 2 juillet 1753 + jugement commissaires du Roy et des Etats. du 11 mars 1754)
Difficile de retrouver trace du paiement et du remboursement des prêteurs pour les 312 livres Deliberation Réparation du four commun et cimetière le 1° Novembre 1756Claude Saucheyre ayant preté la somme de 1050 livres par obligation du 1° février dernier devant M° Bancel notaire à cette communauté pour paiement de Claude Girard (entrepreneur des réparations du four communal cimetière) paiement effectué (quittance du) 29 may 1756 Les consuls doivent poursuivre la vérification de la somme par devant nos seigneurs les commissaires pour le Roy aux états à cette fin de payer par imposition le dit Soucheyre de la somme de 1050 livres avec l'intérêt au denier 20 En 1758 : une dette au bénéfice de Claude Souchaire apparaît dans les impositions de la communauté pour un montant de 1050 livres + 153-2-6 d’interets (1/2/1756 ==> 1/1/1759 selon une obligation du 1 février 1756 et une vérification des commissaires du Roy aux états du 15 avril 1758 |
Petit lexique :
obligation : contrat signé entre le prêteur et le notaire de la communauté
vérification : une dette pour être autorisée à être remboursée par imposition, les commissaires du Roi et des états doivent juger de la recevabilité de ce processus.
1782 [...]de faire faire un contre mur au mur du jardin de M le curé, de faire mettre des pieyrres en forme de gorgues de chaque cotté depuis le puys a la maison commune, jusques au coin de la maison de Chauvidan, de faire faire une chaine en pieyrre au devant de la porte flamande du jardin de M le Marquis & de combler les coacles qui sont depuis le jardin d'Imbert jusques a la maison de Pierre Mazoyer [...]
1789 projet [...] qu il sera pavé la rue en entier qui part du coin du jardin de s Moynier jusque à l'eglise en observant de donner la pente necessaire pour le coulement des eaux du puis pres l'hotel de ville, auquel pavé il sera employé des pierres de marguerittes [...]
Devis établi et mise aux enchères
1790 adjudication de travaux pour [...] four commun, cloture du simetiere, chemins et pont encore paver les deux rues celle de Sabatier faisant le tour jusqu'à l'hotel de ville faisant en tout 60 canne longueur sur toute la largeur des rues [...]
ADG E Depot 30/57 : le 20 octobre 1785 Rapport de Francois Verney, directeur des travaux publics du diocèse de Nîmes, pour procéder à la vérification des ouvrages des entrepreneurs :
[...] Nous avons cloturé la sceance par l'examen du pavé depuis la maison du dit M de Montval jusques au coin de celle du sr Patier, de la place de la rue de l'hotel de ville et du puits au devant du dit hotel. Avons reconnu que le dit pavé malgré le passage de tout le charroy de la communauté etait en assez bon etat; mais que les chaines en pierre dure avaient 5 pouces de moins de queue qu'il n'est porté par le devis, que la place etait creuse dans le milieu, on ne peut guere s'assurer du gravier qu'on y a porté ne pouvant juger de son ancien etat, elle est aujourd'hui fort unie, la rue depuis la maison de m Monier jusques au puits est aujourd'huy creuse et remplis de fumier, on reconnait seulement un peu de gravier le long des maisons. La margelle du puits est comme il est dit au devis.
le 27/10/1792, quand le curé Nadal demande de loger le nouveau vicaire dans la maison commune, on fait le constat que celle ci est bien encombrée : on y tient les seances, les archives tres consequentes, ou il pût se trouvér montre, la maison d'arret municipale, et un corps de garde
le 26/12/1792, souhaitant stocker le grains pour le grenier
d'abondance l'assemblée fait le constat qu'il n'y a dans la salle de
ses seances ni bureau, ni ecritoire, ni chandelier, qu'il n'y a que 12
chaises tandis que le conseil general est composé de 20 membres, que les
fenetres ne sont pas meme vitrées, que ne trouve dans cette salle ni
commodité ni les choses les plus necessaires.
Il est decidé de faire ferrer les quatre fenetres de la maison
commune, ferrure qui d'apres les gens de l'art consultés, se portera à la
somme de 144 livres 2° d'acheter 12 chaises de saule(?) du prix de 30 sols
chacune, un bureau de bois d'autre prix de 36 livres deux ecritoires de 20 sols
piece, 4 chandeliers de composition de 12 livres le tout, de pincette pele et et
soufflet coutant 4-4- en tout, et un vitrage de deux fenetres estimé 12
livres. Le montant total de ces differents objets a la somme de 84-4-
11/2/1793 un prisonnier a fait effraction au pavé du petit cabinet servant de prison, que ce petit endroit ne peut presentér aucune sureté, et qu'il devrait etre consacré aux archives de la commune si necessaires par le grand nombre de papiers et des loix, dont une partie c'est égarée par le deffaut d'un lieu fermé. Que pour ce qui conserne la maison d'arrest celui qui pourrait subir un mandat d'arrest est presque de suitte transferé dans les prisons du tribunal du district et que le petit endroit qui est sous l'escalier de l'hotel commun peut servir pour une detention momentanée. Le conseil affiche la somme de 22 livres à quoi se porteront les reparations et reconstructions du petit cabinet et des etages qui devront y etre posées, et du changement de la prison suivant les devis annéxés à la presente deliberation
Extrait cadastre 1809
Rue du puits, une maison répond à bien des critères de la recherche : elle a été construite contre un des puits communal, aujourd'hui caché, faisait face à l'église romane, et s'appuie sur le sud sur une maison bourgeoise ==> n° 159 du cadastre 1809
De facture soignée ce qui est
pratiquement unique
dans le village.
~14 m de longueur pour ~6 m de large, repose sur 8 m au sud sur la maison
"Brisson".
Construire sur 3 niveaux : coté Est associé au vicaire, coté Ouest associé au
m° d'école; Rez de chaussé avec la salle de classe servant au réunions du
conseil. Les chambres au deuxième niveau & la classe au premier, coté
Ouest. Le troisième niveau en combles.
Levée en pierre de taille tendre (molasse
de Beaucaire!) de style 18°
(fenêtres hautes pour le 1 et 2 niveau, réduites pour celle du 3° niveau, mais
toutes non cintrées!). 1 bandeau de séparation d’étages au
dessus du rez-de-chaussée et une belle corniche légèrement moulurée. Cette corniche
est supporté par un soffite qui fait alterner des corbeaux et de caissons
ces derniers présentant un motif en relief circulaire au sein d'un discret
motif rectangulaire.
Si le rez-de-chaussée semble avoir été remanié, les deux autres niveaux
apparaissent dans leur jus d'époque. Par niveau, 1 fenêtre coté Est et 4 fenêtres
sur le le Nord dont une murée au 2° niveau et 2 au dernier. Les fenêtres sont
ornées d'un encadrement et dont le linteau ne porte aucune décoration.
La toiture ne pressente qu'un seul versant ou monopente, mais se termine par
une demi croupe à l'Est
Dans une délibération du conseil du canton sous présidence de m Pouzolz, celui ci fait état de l'actif et du passif , en l'an VI de la République, on relève le point 11 "la maison commune (archives - administrations municipales - maison d'arrêt du canton) et un lopin de terre 2700 f".
Le 24 brumaire an VIII (15/11/1799), la maison commune semble vendue (F Rouvière 1900) comme bien national (1° origine) à Jean Louis Canonge, propriétaire à Manduel "maison ayant servi de logement au vicaire" pour 56 000 fr. Il fit élection, le 21 frimaire, en faveur de Brun Rose sa femme. Reste à comprendre comment un bâtiment publique (la mairie) a pu être vendue (partiellement?) comme bien national.
Dans les états des sections du cadastre de 1809, elle appartient à un dénommé Louis Canonge (commissaire du directoire exécutif du canton sous la Révolution), et la maison bourgeoise attenante au Sud à Jean Riffard.
Il apparaît que la maison commune fut ensuite louée par la commune pour entreposer les archives et pour les séances du conseil :
(ADG E dépôt 30-17 p 16 & 32) 14 Fructidor an X 25
pluviôse an
X1 :
[...] Loyer et(?) réparations de la maison commune 100
Logement(?) du maitre d 'école 250
pour celui qui monte l'horloge 60 [...]
(ADG E dépôt 30-17 p 26) 25 Frimaire an
X1 :
[...] Dans la maison commune de Manduel, le conseil municipal [...]
(ADG E dépôt 30-17 p 38) 12 messidor An XI (1° juillet 1804) :
[...] regrettant que les dépenses énormes qu'elle
est forcée de faire (*), tant
pour la construction d'une maison commune, école publique, que pour les
immenses réparations de l'edifice destiné au culte [...]
(*) et non "a été forcée de
faire" dans Lou papet N° 9 - Août 2014
Lou Papet N°13 - Août 2018 :
La maison commune à cette date est "une salle louée 100
fr. par an pour y entreposer les archives et y tenir les séances
du conseil municipal".
Délibération du conseil municipal du 28 septembre 1823
: « Il est très peu convenable que des papiers aussi essentiels que ceux qui
se trouvent dans ce dépôt public tels que anciens et nouveaux compoix et
titres de toutes mesures, soient dans un lieu toujours éloigné du logement de
l’instituteur primaire qui, pour l’ordinaire est en même temps secrétaire
de la mairie.
« Le conseil, connaissant les propositions de la dame
Blanc propriétaire d’une maison située sur la place publique, pense qu’il
conviendrait d’acquérir une partie de cette maison du côté du levant, cette
partie composée de deux pièces au rez de-chaussé, deux au premier étage et
un grenier au second. Dans cet ensemble de construction on y trouvera facilement
le logement de l’instituteur primaire, la salle d’étude et la salle de dépôt
des papiers de la commune et des séances du conseil municipal.
« Ainsi tous les besoins seront satisfaits moyennant une
somme de 3.000 fr. réclamée par madame Blanc, pour prix de la vente. Cette
partie de maison étant faite à neuf et posée sur la place publique ; la
commune s’exonère ainsi d’une dépense annuelle de 250 fr. ».
La maison de la dame Blanc, dont le mari avait été
notaire royal, est celle qui se situe au n° 20 sur le cours Jean-Jaurès.
Lou Papet N°15 - Octobre 2020
Nismes, le 26 mai 1832
Monsieur le Maire de Manduel,
J’ai pris connaissance de la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 22 de ce mois au
sujet de l’intention manifestée par le conseil municipal de placer dans un même local, à
procéder à loger les logements de l’instituteur et de l’institutrice, ainsi que la mairie et
les archives de la commune. Il n’y a pas empêchement à ce que la mairie fut établie dans la même maison
où logeraient l’instituteur et l’institutrice, pourvu que les registres et autres livres de la commune ne
fussent pas exposés à être enlevés ou avariés. Mais les règlements de l’instruction publique
s’opposent formellement à ce que l’instituteur et l’institutrice , s’ils ne sont
pas mariés habitent dans la même maison et que les écoles de l’un ou de l’autre sexe aient entre elles la
moindre communication.
Budget de la commune de 1834 (archives MG_IX) : dans
les dépenses ordinaires : Loyer de la maison commune ... 40
Lou Papet N°16 - Aout 2021
Une future maison commune ?
Réunion du conseil municipal du 3 juin 1838 : M. le Préfet autorise le
maire à convoquer le conseil et de nommer un expert pour vérifier si la nouvelle construction d’une
maison commune et d’école qui s’exécute en ce moment, ne gênera point la voie publique.[...]
A l'intérieur, un décrochement de quelques décimètres est visible sur le mur en appui sur la maison " Brisson" (propriétaire à cette époque) pouvant ainsi souligner l'allongement forcé lors de la construction (voir plus haut). Un escalier étroit est présent au milieu de la maison accolé au mur sud, Le dernier niveau sur le coté "Vicaire" laisse apparaître le sol d'origine constitué de dalles de pierres métriques et jointives; Dans cette même pièce la charpente est visible, simple mais robuste.
Le puits communal?
La maison candidate, rue du puits, à valider
Porte drapeau mural sur la façade Est!
Éléments de recherche27/11/1752 : [...] cette maison qui se trouve au devant(?) de l'eglise [...] 1/1/1753 : devis [...] aux prix de 1600 livres [...] 5/2/1754 : [...] d'avoir mis la porte d'entrée commune aux deux
appartements, contre le garde fou du puits de la communauté qui
absolument ne pouvait pas etre changé et qui neanmoins aurait fermé la
dite entrée, ce qui fait que le dit Claude Girard fut contraint, en
faisant le fondement du batiment d'avancer cette porte de quatre pans (*)
du cote du levant(?), et par une suite necessaire il fut obligé
d'allonger le batiment de ces memes 4 pans(**), pour pouvoir rendre les
appartements a peu pres egaux et reguliers. Comme aussi d'avoir mis dans
son devis que les membres du haut auraient 9 pans de hauteur a la
basse pente : ce qui a obligé le dit entrepreneur, d'y faire une
elevation d'environ d un(?) pans; pour pouvoir faire un lambris a la
chambre du vicaire, qu'il est trop bas de 4 pans 14/7/1782 : [...]de faire faire un contre mur au mur du jardin de M le curé, de faire mettre des pieyrres en forme de gorgues de chaque cotté depuis le puys a la maison commune, jusques au coin de la maison de Chauvidan, de faire faire une chaine en pieyrre au devant de la porte flamande du jardin de M le Marquis & de combler les coacles qui sont depuis le jardin d'Imbert jusques a la maison de Pierre Mazoyer [...] (*) 24,7cm (**) 4 pans font ~1 m ==> mais la distance évaluée dans le grenier fait pratiquement 8m!!!???? mais c'est peut etre à dissocier ==>
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(d'après D. Catarina 2002)
En gras, l'architecture judiciaire appliquée à Manduel
Architecture complexe et anachronique car profondément marquée par la féodalité ( = le droit de juger était un enjeu majeur entre féodaux et monarchie)
En Languedoc (11 sénéchaussées dont 8 présidials) la sénéchaussée de Nîmes était de loin la plus vaste. Mais elle souffre au 18° du même mal que les autres tribunaux = Nîmes est déserté par les magistrats. Ceux ci devaient acheter leurs charges (10000 à 60000 livres), mais la monarchie y trouvant un revenu conséquent multiplia les structures et les postes (pour limiter les dégâts, les magistrats rachètent parfois les charges nouvellement crées, mais cela au détriment de leurs propres endettements), si bien que les revenus des tribunaux s'effondrèrent (La justice est payante ; les plaideurs offrent aux magistrats des cadeaux, appelés « épices » après un procès. Les peines dépendent donc du bon vouloir des juges). De plus le présidial ne devant traiter depuis 1552 uniquement des affaires de moins de 250 livres, et compte tenu de l'inflation, cette somme est devenu négligeable au 18° pour enrichir le tribunal. Finalement, en 1745, il n'y a plus que 6 officiers présents sur 34!
Principes
Loi relative à la police municipale, & au maintien de l'ordre
public Article premier. |
25/12/1792 : en execution de l'article 42 de la loy du 22 juillet 1791 relative à l'organisation de la police municipale [...] les citoyens Pouzols, Bertaudon et Bougarel ont obtenu l'unanimité des suffrages pour composer le tribunal de la police municipale
1° élections à l'échelon du canton et terminées le 14 novembre 1790 par les assemblées primaires.
Est mis en place L'élection d'un juge de paix à partir de 1790 : Antoine Bancel élu le 27 mars 1791 après l'annulation le 2 mars 1791 de Esperandieu pour cause d'age insuffisant et de JL Canonge comme greffier (Riviere 1887, p.509). L'entendu de cette juridiction doit s'étendre sur tout le canton, si on considère que le projet d'avoir un juge de paix à Bouillargues et ses hameaux associés a dû avorter quand Bouillargues a été inclue dans le canton de Manduel. Par ironie de l'histoire, on semble retrouver la même étendue que celle de la baronnie de Manduel de l'ancien regime
1° élections du 4 au 9 octobre 1790 par les électeurs du Gard
25/12/1792 : établissement des jurés : les citoyens de cette commune, exepté ceux qui sont en etat de mendicité ou de domesticité peuvent et doivent se faire inscrire dans la huitaine à compter du jour de cette publication dans le registre ouvert à l'effet de former le juré de jugement à peine d'etre privé du droit de suffrage et d'elegibilité à toute fonction publique pendant le terme de 2 années prochaines
12/5/1793 : en datte du 17° decembre dernier il avait été ouvert un registre le 26° du meme mois servant à l'inscription des citoyens qui doivent formér le juré de jugement. Qu'il fut cloturé le 8° janvier
Teneur du registre servant à l'inscription des citoyens qui doivent formér
le juré de jugement ouvert au secretariat de la municipalité le 26° decembre
1792 l'an premier de la republique [...]
Henry Sabatier 38 ans menager lire et ecrire
J. Mazoyer 38 idem idem
F. Bertaudon fils 29 travailleur idem
P. F.s Scipion Pouzolz 43 homme de loy idem
F. Blanc 27 Bourgeois idem
J. Hugues 25 menager idem
J. Sabatier joly 36 idem idem
J. Bougarel 35 idem idem
Dejean Montval 35 idem idem
ADG E Dépôt 30/60 : 29 ventose VII : Etienne Angelin, agent municipal commissaire de police de la commune de Manduel rapporte dans un PV que Louis Marc & Jacques Mazel (cultivateurs) dénoncent Pierre Richard (dit sardet(?)) & l'épouse de Pierre Richard font du bois dans la garrigue et le vendent à des citoyens de Beaucaire. PV transmis au commissaire du directoire exécutif du canton de Manduel.
ADG E Dépôt 30/60 : 9 messidor VII : Etienne Angelin, agent municipal commissaire de police de la commune de Manduel rapporte dans un PV que sur le terrain communal, appelé le terrier, servant d'abreuvoir, Antoine Sabatier s'en est emparé d'une partie pour y construire un jardin, gênant ainsi le passage des troupeaux. PV transmis au commissaire du directoire exécutif du canton de Manduel.